L'Homme poubelle
de Matéi Visniec
Mise en scène de Bruno Abadie
Avec Bruno Abadie
Tous les soirs, un homme rentre chez lui et sort de ses poches un tas de détritus. Que lui arrive-t-il ? Et pourquoi ?
Pour qui ne connaîtrait pas Matéi Visniec, disons laconiquement qu'il est un auteur roumain né en 1956 sous la dictature de Ceausescu. Il aime particulièrement l'univers de Kafka, Ionesco ou Beckett. Ecrivain, poète et dramaturge, il pense que résister à la dictature passe par la culture. Ses écrits sont interdits et il demande l'asile politique à la France en 1987. Une trentaine de ses pièces sont écrites en français, mais sont aussi traduites dans de nombreux autres pays (Canada, Israël, Turquie…).
L'homme poubelle, écrit en 1992, est un recueil constitué de plusieurs textes indépendants les uns des autres avec un même fil conducteur, à savoir l'enfermement de l'homme dans sa solitude, sa peur des autres, l'anxiété face à la déshumanisation. La compagnie du Petit Matin a choisi d'extraire 8 textes sur les 24 du recueil. Bruno Abadie, metteur en scène de ce spectacle, en est le seul interprète.
Plongé dans une semi obscurité, le personnage, responsable d'un centre de lavage de cerveaux, s'avance sous une lumière blafarde. Habillé de noir, les yeux cernés de gris, les cheveux hirsutes, les lèvres peintes en noir, il nous invite dans ses étranges délires. Il s'adresse à Bartolomeo, un ami imaginaire ou un double de lui-même et lui décrit le monde baroque dans lequel il patauge. Il assiste impuissant à l'envahissement de son petit lopin de terre par une nuée de lapins venus de nulle part qui dévorent ses quelques choux. Il ne les tue pas, étant végétarien, mais se retrouve vite submergé par ces petits rongeurs.
Il reste hébété devant le miroir de sa salle de bains qui émet des bruits étranges et provocateurs et devient ami avec un cafard qui occupe le plafond de sa chambre. Les passants dans la rue, ses collègues de travail lui jettent, de plus en plus souvent, des tas de détritus, l'assimilant à une poubelle. Il continue son activité tout en essayant de garder son équilibre. Il finit par tracer un cercle à la craie au sol pour s'y enfermer. Là, il se sent à l'abri des autres, tout en devenant prisonnier de lui-même. Il voudrait fuir cet univers qui le terrifie, mais fait un sur place surréaliste, qui l'empêche d'avancer. Il est vite rattrapé par l'ordre établi, qui le punit sévèrement de son insoumission. Il se débat vainement dans ce monde-étau qui l'étouffe et l'anéantit. Jusqu'où cette aliénation va –t-elle le conduire ?...
Bruno Abadie pousse son héros dans les retranchements les plus profonds de sa névrose inquiétante et pathétique à la fois. L'évolution de son personnage fait corps avec la densité du texte. Effrayante, froide et attachante à la fois, l'interprétation de Bruno Abadie est saisissante. Il nous entraîne avec subtilité et précision dans la description de la destruction mentale d'un homme cloitré dans un monde dictatorial.
Finalement, repli sur soi, peur de l'autre, standardisation de tout ne nous évoquent-ils pas une vague ressemblance avec notre monde actuel ?
L'homme poubelle, écrit en 1992, est un recueil constitué de plusieurs textes indépendants les uns des autres avec un même fil conducteur, à savoir l'enfermement de l'homme dans sa solitude, sa peur des autres, l'anxiété face à la déshumanisation. La compagnie du Petit Matin a choisi d'extraire 8 textes sur les 24 du recueil. Bruno Abadie, metteur en scène de ce spectacle, en est le seul interprète.
Plongé dans une semi obscurité, le personnage, responsable d'un centre de lavage de cerveaux, s'avance sous une lumière blafarde. Habillé de noir, les yeux cernés de gris, les cheveux hirsutes, les lèvres peintes en noir, il nous invite dans ses étranges délires. Il s'adresse à Bartolomeo, un ami imaginaire ou un double de lui-même et lui décrit le monde baroque dans lequel il patauge. Il assiste impuissant à l'envahissement de son petit lopin de terre par une nuée de lapins venus de nulle part qui dévorent ses quelques choux. Il ne les tue pas, étant végétarien, mais se retrouve vite submergé par ces petits rongeurs.
Il reste hébété devant le miroir de sa salle de bains qui émet des bruits étranges et provocateurs et devient ami avec un cafard qui occupe le plafond de sa chambre. Les passants dans la rue, ses collègues de travail lui jettent, de plus en plus souvent, des tas de détritus, l'assimilant à une poubelle. Il continue son activité tout en essayant de garder son équilibre. Il finit par tracer un cercle à la craie au sol pour s'y enfermer. Là, il se sent à l'abri des autres, tout en devenant prisonnier de lui-même. Il voudrait fuir cet univers qui le terrifie, mais fait un sur place surréaliste, qui l'empêche d'avancer. Il est vite rattrapé par l'ordre établi, qui le punit sévèrement de son insoumission. Il se débat vainement dans ce monde-étau qui l'étouffe et l'anéantit. Jusqu'où cette aliénation va –t-elle le conduire ?...
Bruno Abadie pousse son héros dans les retranchements les plus profonds de sa névrose inquiétante et pathétique à la fois. L'évolution de son personnage fait corps avec la densité du texte. Effrayante, froide et attachante à la fois, l'interprétation de Bruno Abadie est saisissante. Il nous entraîne avec subtilité et précision dans la description de la destruction mentale d'un homme cloitré dans un monde dictatorial.
Finalement, repli sur soi, peur de l'autre, standardisation de tout ne nous évoquent-ils pas une vague ressemblance avec notre monde actuel ?
Jeanne-Marie Guillou
08/12/2016
Le détail des diverses programmations :
Espace Roguet à Toulouse le 24 février 2017 à 20h30
Espace Roguet à Toulouse le 24 février 2017 à 20h30
Théâtre des Vents à Avignon les 3, 4 et 5 mars 2017
Théâtre La Mézière les 17 et 18 mars 2017 en Ille et Vilaine
La Manufacture de Abbesses à Paris 75018 du 23 mars 2017 au 7 mai 2017, du jeudi au samedi à 21h et le dimanche à 17h.
AVIGNON
Chapelle des Italiens
Mise en scène de Alwina Najem-Meyer
Quelle performance....Faut oser, un spectacle en noir et blanc et muet, accompagné par un piano en direct ( Clément Darlu ou Gabriel Ortega ) Chapeau ! je suis admirative. Charlot erre dans les rues quand il rencontre une jeune aveugle qui vend des fleurs, Il s'éprend d'elle.....va...
L'avis de Geneviève Brissot
Chapelle des Italiens
AVIGNON
Lights on Chaplin
de Alwina Najem-MeyerMise en scène de Alwina Najem-Meyer
Quelle performance....Faut oser, un spectacle en noir et blanc et muet, accompagné par un piano en direct ( Clément Darlu ou Gabriel Ortega ) Chapeau ! je suis admirative. Charlot erre dans les rues quand il rencontre une jeune aveugle qui vend des fleurs, Il s'éprend d'elle.....va...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Au Coin de la Lune (La Luna)
C'est que du bonheur
de Alex Gangl
Mise en scène de Alex Gangl,gwenda Guthwasser
Au Coin de la Lune (La Luna)
C'est que du bonheur
de Alex Gangl
Mise en scène de Alex Gangl,gwenda Guthwasser