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Ménélas rebétiko rapsodie
de Simon Abkarian
Mise en scène de Simon Abkarian
Avec Simon Abkarian, Grégoris Vassila (chant / bouzouki), KostasTsekouras (guitare)
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Du 09/01/2013 au 03/02/2013
Mercredi, jeudi, vendredi, samedi et dimanche à 21h.
Le Grand Parquet
35 rue d'Aubervilliers
Jardin d'Eole
75018 PARIS
Métro La Chapelle (2)
01 40 05 01 50
Site Internet
Les rois sont des hommes. Ils peuvent être terrassés non pas par une grande armée, mais par la force la plus puissante au monde : l’amour, ou plutôt par la perte de la femme adorée.
La belle Hélène est partie, elle a quitté Ménélas, le roi de Sparte, sans crier gare et s’est enfuie avec Pâris le Troyen. Un déchirement pour l’homme abandonné. Comment oublier ? Comment oublier la double trahison, celle de son épouse et celle de son invité ? Comment oublier le déshonneur, lui qui est roi et Spartiate ? Mais surtout comment oublier la femme aimée ? Comment oublier l’amour et la passion ? Quand l’être adoré vous quitte, les souvenirs, seuls, persistent...Pour sa nouvelle création au Grand Parquet, Simon Abkarian raconte la chute du roi Ménélas après la fuite de son épouse Hélène. Un chagrin d’amour se vit mieux entouré d’amis et de musique ; à chanter et danser jusqu’au petit jour en buvant et fumant tout son saoul ; à pleurer, cracher et maudire l’amour envolé. C’est accompagné de deux merveilleux musiciens de rébetiko, Grigoris Vasilas au chant et bouzouki ; et Kostas Tsekouras à la guitare, que Simon livre le désespoir du grand roi. L’ambiance est intime, les hommes se retrouvent autour de la table pour discuter, chanter et trinquer. Les guirlandes apportent un univers doux et discret qui met en lumière les colonnes de la fumée des cigarettes. Les esprits s’échauffent au rythme de l’eau de vie et des verres qui s’entrechoquent. On se croirait entre amis, pas au théâtre, pour assister à la dernière création du très bon Abkarian, chéri de la scène, du cinéma et du petit écran depuis plusieurs années. Le lieu même du Grand Parquet intensifie cette impression et c’est avec compassion qu’on écoute Ménélas nous conter sa peine, devenant, le temps d’un instant son confident.D’ailleurs, quel choix étrange que celui de Ménélas comme protagoniste d’un spectacle. Bien qu’étant le roi de Sparte, il est plus proche de l’anti-héros que d’un Ulysse, d’un Achille ou même d’un Roméo. Il est un roi cocu dont le peuple se moque. D’ailleurs, ce n’est même pas lui qui part en guerre pour récupérer sa moitié, mais son propre frère Agamemnon (ce qui lui vaudra d’ailleurs, à lui et à toute sa famille, bien des ennuis, mais ça, c’est une autre histoire). Et pourtant, comment ne pas se prendre d’affection pour cet homme blessé, et surtout comment ne pas compatir à sa peine quand sa douleur parle à chacun d’entre nous. Les blessures d’amour sont les plus difficiles à guérir et bien souvent, elles laissent une trace indélébile. Alors, bien plus que l’histoire de Ménélas, c’est l’histoire d’un homme éperdu d’amour et qui désormais, pour son plus grand malheur, en est dépossédé.Il faut une grande justesse et le talent d’un acteur tel que Simon Abkarian pour donner vie à un roi qui n’est plus maitre de rien, ni même de lui-même. Qui aurait cru que le grand Ménélas, un jour, se laisserait conduire par ses pieds ? Il erre, divague, vacille, se relève, tente de danser et de chanter, il est devenu fou. Fou d’amour et de chagrin.La performance de l’acteur est à la mesure de la renommée du comédien. Un texte poétique, vrai, sincère et intelligent ; un rythme impeccable et un jeu parfait. Ménélas est double. Il s’adresse au public, à ses compagnons de table, mais surtout à lui-même. L’homme blessé se bat avec l’ombre du roi qui persiste et le pousse à se relever et à reconquérir son honneur et sa dignité. Aussi, à l’image d’un schizophrène, les deux personnalités s’affrontent-ils à la vitesse d’un match de ping-pong. Un exercice de style très difficile que Simon transmet avec simplicité sans la moindre fausse note. Le jeu, la voix et le corps, tout est engagé. Le comédien se donne entièrement sans modestie ou fausse pudeur. Il goutte de sueur et de larmes tant il est investi par ces mots et cette douleur. Comme une jeune fille de théâtre kabuki ou du théâtre balinais, il se déplace à petits pas, genoux fléchis, tourne sur lui-même... Quelle énergie, quelle vie ! Comédien de génie, un simple éventail lui suffit pour créer tout un monde et raconter une histoire. Entre ses mains, ce petit objet devient Hélène, Pâris, les trois déesses... Il est son univers, à la fois un objet sacré, unique souvenir de sa bien-aimée, et l’instrument maudit de sa torture.Les musiciens portent la poésie du texte avec leur musique et la voix profonde et chaude, parfois suppliante mais jamais larmoyante, de Grigoris Vasilas. Hommes fiers et de belle allure, ils comprennent le malheur de leur ami et l’écoutent cracher ce mal qui le ronge. Ils se taisent, offrent une oreille et des chansons pour exorciser ses démons qui s’attaquent au cur et à l’esprit.Ici, rien n’est laissé au hasard. Les hommes sont beaux, méditerranéens, les cheveux noirs tirés en arrière, les costumes de grande classe impeccables, les souliers vernis, la nappe (sur laquelle les traductions des chansons sont projetées) immaculée, les verres translucides... Le moindre petit détail à son importance ; de la pochette rouge sang (couleur de la passion et de la guerre) dans la poche de la veste de Ménélas, à sa montre à gousset accrochée par une petite chainette argentée à sa poche revolver. La lumière est révélatrice, jouant tantôt à la limite du clair-obscur, elle apaise ou enflamme les visions et la fureur de l’homme blessé.Un grand homme touché qui insulte la traitresse. Hélène devient une chienne, reine des catins, cuisses grandes ouvertes, offerte à tous. Elle apparaît même sous les traits d’une jument dont la croupe frémit sous la chevauchée de son amant débauché. Des visions crues, des mots violents qui frappent mais sans aucune vulgarité, méchanceté gratuite ou irrespect. La femme n’a pas le beau rôle, il est vrai. D’ailleurs, à bien y réfléchir, c’est à cause d’une femme, d’une déesse, Aphrodite, que tout ce désastre et bien plus encore va commencer. C’est Aphrodite qui offre Hélène, déjà mariée, à Pâris en récompense. De quoi elle se mêle, celle-là ?! Et pourtant, malgré une violence dans les mots et dans les sentiments du personnage, nul offense n’est faite à la femme. Bien au contraire. La justesse de l’interprétation est telle que c’est la souffrance et le désespoir d’un homme qui parle, et qu’on ne peut que le comprendre et même compatir. Ménélas insulte et crache sur Hélène, mais il l’adore et la vénère. Quelle femme, quelle être ne seraient pas touchés par tant d’amour ? Comment rester indifférent devant tant d’adoration et d’abandon de soi ? Chacun d’entre nous ne rêvons-nous pas d’un amour dont la mesure est si grande que l’être aimant est soudain dépossédé de sa personne, dépossédé de sa vie même ? C’est avec tout son génie et son talent que Simon Abkarian réalise là un spectacle sur cet amour, la perte de celui-ci et l’espoir de son retour.
Cyriel Tardivel
11/02/2013
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
BA Théâtre (anciennement Sham's bar théâtre)
de Emmanuel Darley
Mise en scène de Thierry De Pina
Marie Pierre va voir son père veuf et malade, tous les mardis, et vont faire les courses à Monoprix. Ils connaissent tout le monde dans le quartier, et les voisins, et les relations, et les gens regardent Marie Pierre. Ils ne savent pas quoi dire, certains sont gênés, les autres ignorent....
L'avis de Geneviève Brissot
BA Théâtre (anciennement Sham's bar théâtre)
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AVIGNON
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Le mardi à Monoprix
de Emmanuel DarleyMise en scène de Thierry De Pina
Marie Pierre va voir son père veuf et malade, tous les mardis, et vont faire les courses à Monoprix. Ils connaissent tout le monde dans le quartier, et les voisins, et les relations, et les gens regardent Marie Pierre. Ils ne savent pas quoi dire, certains sont gênés, les autres ignorent....
L'avis de Geneviève Brissot