La Chasse à courre de Philippe Fournier et Sébastien Heurtel, deux auteurs confirmés venus de la littérature pour enfants et adultes et « tombés » dans la marmite du théâtre, est une magnifique alternative à la morosité ambiante.  Car ici le pari de faire rire est un pari réussi. A travers les textes, qui fourmillent de répliques cinglantes, mais également à travers la mise en scène qui laisse une part grande à l'humour visuel et décalé. Ainsi, par exemple, le personnage de Munster joue le rôle du clown involontairement drôle, toujours en filigrane, en toile de fond, entité omniprésente dans les conflits de couples générés par les rapports entre Lady Preston et son époux, entre Fred Wilkinson et sa femme, et enfin entre Fred Wilkinson et Lady Preston, les deux amants illégitimes. Les auteurs ayant pris le parti de faire rire ne négligent cependant pas la trame dramaturgique. Il y a conflit entre couples, nous l'avons vu, mais également délits (trafic de marchandise et organisation d'une chasse à courre illicite), et, par voie de conséquence, enquête. C'est ici qu'intervient le truculent personnage de l'agent Perdreau, figure emblématique de l'œuvre de nos deux auteurs, que l'on retrouve dans cette pièce, mais également dans des scenarii qu'ils ont pu écrire ou dans des vignettes télévisées. Et dès qu'apparaît Perdreau, la logique s'efface pour laisser place à l'absurde et, une fois encore, au rire.

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