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Désillusion parlementaire
de Nathalie Detrois
Mise en scène de Philippe Brigaud
Avec Pierre Deny, Stéphanie Lanier
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Du 09/04/2007 au 05/06/2007
Lundi et mardi à 21h30.
Théâtre Essaïon
6, rue Pierre-au-Lard
75004 PARIS
Métro Hôtel-de-ville ou Rambuteau
01 42 78 46 42
Site Internet
Alexandre Fardel est un homme comblé. Il vient d'être élu député et son ascension ne s'arrêtera pas là.
Nathalie Detrois, en écrivant Désillusion parlementaire, pouvait-elle imaginer que sa première pièce se jouerait en pleine période préélectorale mettant sur le devant de la scène les acteurs de la politique, avec leurs discours, leurs convictions, leurs idéaux, leurs volontés de bien faire ? uvrer pour la République, à les entendre tous, au mieux... Après l’élection présidentielle en avril, les législatives en juin. Et pour partie, c’est heureux : mieux vaut pléthore de candidats que régime d’un seul homme muselant toute liberté d’expression. De quel flair témoigne Nathalie Detrois ! Mais à côtoyer l’éminent Georges Forestier et ses éclairantes et subtiles analyses concernant le politique, elle ne pouvait qu’être à bonne école. Ah ! les parlementaires ! Heureusement qu’ils sont là, mais comme en toute profession, il y en a de tous poils ! Comme partout ! Daumier, payant le pris fort de son il critique, nous les avaient caricaturés, ces parlementaires, dans ses dessins, ses illustrations pour la presse et ses sculptures-bustes, véreux, âpres, assoiffés de gain, sans idéal, grotesques. Souvent pansus sans pensées. La laideur des corrompus abîmés par l’absence ou l’assèchement de leurs idéaux, privés d’esprit, du sens de l’Etat et sa charge désintéressée. O toi, petit homme, écrivait Reich.Alexandre Fardel vient bien d’être élu député, et pour le moment, il ne leur ressemble pas. Jeune, une belle trentaine, en pleine force, d’une beauté virile sans épaisseur ni vulgarité, il est en pleine ascension. Sûr de lui, content de soi et des autres, particulièrement de ceux qui l’ont élu, reconnaissant son engagement, la force de ses convictions, son charisme, sa bonne volonté, la qualité de son programme... Amant de sa conseillère en communication depuis peu. Elle est intelligente, assurée, efficace... Ambitieuse et capable. Et aussi, du répondant... Une jolie nuit... Et des lendemains qui chantent ? Des fruits à la hauteur de la promesse des fleurs ? Cap sur un conte de fée à fin heureuse sur arrière-fond politique ?Nourrie de la connaissance intime de la tragédie classique, de l’uvre de Corneille, un des piliers littéraires du Grand Siècle, Nathalie Detrois semble inviter le public à s’interroger sur la possibilité d’une transposition de ses schémas dramaturgiques à notre époque. Un homme comme Alexandre Fardel, voué sans doute à un rôle politique de premier plan, peut-il conjurer le sort en surmontant des obstacles mis sur sa route, sa carrière et sa vocation ? Celle qui semble son alliée par son intelligence, sa séduction, sa sensualité, sa même façon de regarder la société, ne lui révèle-t-elle pas ce qu’il ne savait pas ? Son élection ? Le produit d’une stratégie mafieuse le voulant le maillon, la marionnette, utile à une immense escroquerie à dimension mondiale. Rien de tel qu’un député choisi et contrôlé pour favoriser, par sa signature d’un projet de loi et sa défense à la Chambre, l’implantation gigantesque et endémique d’infrastructures hôtelières et immobilières à très haute rentabilité, fût-elle saccage sans vergogne du patrimoine littoral partout dans le monde ? Cette attraction sensuelle et cette passade ? Une phase du plan pour amadouer, convaincre et persuader, faire pression jusqu’à reddition et compromission d’où naissent le temps des crises et des désillusions dont on fait ce qu’on peut, la conscience plus ouverte : regretter, pardonner, s’inquiéter, lutter pour l’intégrité, le risque pesé et accepté. Thomas Becket ou Bel Ami ? Le devoir ou l’arrivisme, sans frein ?Les comédiens, Stéphanie Lanier et Pierre Deny se donnant la réplique de manière alerte font évoluer le texte teinté d’abord du ton de la comédie vers une histoire plus sombre, plus inquiétante jusqu’à la catastrophe. Une fin qui rappelle avec réalisme que la vie d’un individu ne pèse rien face aux intérêts mafieux qui se sentent contrecarrés ou trahis.
Stéphanie Lanier, dont le charme est certain, incarne fort bien d’abord cette jeune chef de communication très affirmée, très formatée à la performance, maniant l’argument de main de maître pour réduire à son projet son récent amant. La comédienne fait passer son personnage de la séduction, certes stéréotypée par ses mots et ses postures, à la directivité vite transformée en domination puis en cynisme avant de s’anéantir, au final, dans une terreur lucide. Stéphanie Lanier touche par la métamorphose de son personnage qui, à maints égards agaçant par son jeu et son assurance factice, surdéterminée, se fragilise face au tribut qu’elle va devoir à ses commanditaires par l’échec de l’entreprise payée. Pierre Deny forme avec elle un beau tandem, sympathique et agréable sous tout rapport, sous les traits de ce jeune député, un peu crédule mais sauvé par une intégrité et la force de résister au chant des Sirènes. Tous deux sont à l’aise dans leur corps et leurs mouvements investissant bien l’espace assez réduit du plateau sans donner le sentiment d’être à l’étroit pour porter de manière très professionnelle le destin de gens très ordinaires qui, pris dans les filets du théâtre de la politique ou des affaires, sont confrontés à des choix qui vont parfois jusqu’au pire. Personne, apprenant avec qui ces deux comédiens ont travaillé, notamment avec Jacques Seiler, Marcelle Marquais au théâtre de l’Athénée pour Stéphanie Lanier ou Roger Planchon, Augusto Boal et bien d’autres pour Pierre Deny, ne s’en étonnera. Dans ce polar comico-tragique contemporain, ils offrent au public leur talent, le faisant rire et... craindre. Vite... Aux urnes et avec le plus de lucidité possible. Que soit élu le Philosophe-Roi ! L’on aurait bien aimé une pièce réellement plus sombre, où autour du thème, les rapports auraient été encore beaucoup plus tragiques, plus en tensions profondes et radicales, du Orson Welles dans La Soif du mal... Mais ce soir-là, les choses restaient plus légères, les caractères et les dialogues plus lisses, plus apprivoisés. Une pièce agréable et intéressante qui va sans doute bien mûrir et qui est bien réconfortante quand on imagine que la fiction est bien en dessous de la réalité. Car pour les profits colossaux et trafics de tout genre, à commencer par humains, l’on ne rit pas et l’on tue beaucoup... en vrai ! C’est cela aussi La Tragédie.
Stéphanie Lanier, dont le charme est certain, incarne fort bien d’abord cette jeune chef de communication très affirmée, très formatée à la performance, maniant l’argument de main de maître pour réduire à son projet son récent amant. La comédienne fait passer son personnage de la séduction, certes stéréotypée par ses mots et ses postures, à la directivité vite transformée en domination puis en cynisme avant de s’anéantir, au final, dans une terreur lucide. Stéphanie Lanier touche par la métamorphose de son personnage qui, à maints égards agaçant par son jeu et son assurance factice, surdéterminée, se fragilise face au tribut qu’elle va devoir à ses commanditaires par l’échec de l’entreprise payée. Pierre Deny forme avec elle un beau tandem, sympathique et agréable sous tout rapport, sous les traits de ce jeune député, un peu crédule mais sauvé par une intégrité et la force de résister au chant des Sirènes. Tous deux sont à l’aise dans leur corps et leurs mouvements investissant bien l’espace assez réduit du plateau sans donner le sentiment d’être à l’étroit pour porter de manière très professionnelle le destin de gens très ordinaires qui, pris dans les filets du théâtre de la politique ou des affaires, sont confrontés à des choix qui vont parfois jusqu’au pire. Personne, apprenant avec qui ces deux comédiens ont travaillé, notamment avec Jacques Seiler, Marcelle Marquais au théâtre de l’Athénée pour Stéphanie Lanier ou Roger Planchon, Augusto Boal et bien d’autres pour Pierre Deny, ne s’en étonnera. Dans ce polar comico-tragique contemporain, ils offrent au public leur talent, le faisant rire et... craindre. Vite... Aux urnes et avec le plus de lucidité possible. Que soit élu le Philosophe-Roi ! L’on aurait bien aimé une pièce réellement plus sombre, où autour du thème, les rapports auraient été encore beaucoup plus tragiques, plus en tensions profondes et radicales, du Orson Welles dans La Soif du mal... Mais ce soir-là, les choses restaient plus légères, les caractères et les dialogues plus lisses, plus apprivoisés. Une pièce agréable et intéressante qui va sans doute bien mûrir et qui est bien réconfortante quand on imagine que la fiction est bien en dessous de la réalité. Car pour les profits colossaux et trafics de tout genre, à commencer par humains, l’on ne rit pas et l’on tue beaucoup... en vrai ! C’est cela aussi La Tragédie.
Marie-José Pradez
20/04/2007
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Théâtre Transversal
de Charlotte Perkins Gilman
Mise en scène de Laetitia Poulalion,mathilde Levesque
Une femme séquestrée dans une chambre d'une maison ancienne par son mari médecin, sous prétexte de dépression périnatale, nous livre ses hallucinations en voyant un papier peint qu'elle déteste. Puis une femme presque vivante dans ce papier peint. Est-ce une prisonnière, est-ce...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre Transversal
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AVIGNON
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Le papier Peint Jaune
de Charlotte Perkins GilmanMise en scène de Laetitia Poulalion,mathilde Levesque
Une femme séquestrée dans une chambre d'une maison ancienne par son mari médecin, sous prétexte de dépression périnatale, nous livre ses hallucinations en voyant un papier peint qu'elle déteste. Puis une femme presque vivante dans ce papier peint. Est-ce une prisonnière, est-ce...
L'avis de Geneviève Brissot