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La Colonie pénitentiaire
de Franz Kafka
Mise en scène de Laurent Caruana
Avec André Salzet
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Du 15/11/2006 au 04/03/2007
Du mercredi au samedi à 18h30, dimanche à 17h.
Lucernaire
53 Rue Notre-Dame des Champs
75006 PARIS
Métro Vavin, Notre-Dame des Champs, Montparnasse Bienvenüe
01 45 44 57 34
L’Esprit semble à l’infini pouvoir inventer le Mal, les génocides, les instruments de supplices, les machines à détruire et à punir. Et souvent au nom de Dieu, des dieux, du Roi ou de la Loi.
Octobre 1914, en un peu moins de quinze jours, Kafka écrivait d’un trait ce récit court et fulgurant à côté duquel passait la critique, n’en percevant ni la nouveauté, ni la force, ni la puissance d’interrogation. Tout entier dans la gestation littéraire du Verdict, de La Métamorphose et du Procès dont la fin le tourmentait, il mettait encore en mots un texte aussi magnifique qu’effrayant, voire prophétique. Trois ans avant sa mort, en 1922, malgré l’épuisement, le mot juste, l’argument net et le climat effrayant. Une île dans les Tropiques, la colonie pénitentiaire. Un voyageur avec fortes recommandations mandaté pour rendre compte de l’exécution capitale d’un soldat qui, faute extrême, s’est endormi, acte considéré comme "désobéissance et outrage à son supérieur", se voit expliquer par l’Officier, le fonctionnement du système judiciaire de cet Etat institué par l’Ancien Commandant, auquel il adhère et qu’il pérennise, mis pourtant en question par le nouveau Commandant entouré des dames. Sortie d’une intelligence technologique diabolique, la Machine à punir, d’abord soumise, se dérègle... Un monde qui passe, un autre qui le remplace, mais nourri aussi de corruption. Pourtant, un horizon vers les progrès du Droit et des procédures de justices criminelles...André Salzet est un comédien qui frappe d’abord par sa finesse, sa présence douce, presque fragile, sa discrétion, ensuite sa gentillesse, sa courtoisie, sa simplicité, son enthousiasme quand il vient à parler de son travail. Un homme doux, un peu lisse. L’on pouvait se demander comment il allait tenir de part en part, dans ce monologue, la polyphonie qui s’y déploie, passant de discours du voyageur aux répliques aberrantes ou pathétiques du soldat et du condamné, à celles surtout de l’Officier à la parole particulièrement âpre et emmurée. André Salzet, pendant une heure un quart, captive le public en ne cessant de faire monter la curiosité, l’angoisse, le sentiment d’horreur jusqu’à la description de l’emballement de la machine et la scène du meurtre où l’exécutant devient l’exécuté, scellant de manière sanglante son destin, poussant sa propre logique jusqu’à l’absurde sans tout prévoir... Le comédien porte le texte avec la précision de l’horloger qui maîtrise les mécaniques les plus subtiles en tordant le cou à dessein à toute exhibition ampoulée et égocentrique. Narcisse ? Non ! Kafka ? Oui ! Le texte, rien que le texte !André Salzet ne travaille pas en force pour mettre en scène l’univers sado-masochiste que porte le texte. En souplesse et dans une économie intelligente du geste, du mouvement, scrupuleux, minutieux, il fait pénétrer le public, sans le brusquer tout ou le terrifiant, dans l’univers sombre parfois jusqu’au burlesque, de l’écrivain tchèque. Folie de l’officier appliqué avec un zèle inouï à la préparation de la Machine pour l’exécution, à l’explication de sa construction jusqu’à son fonctionnement, "une mise au point parfaite" ; fascination dévote et délirante pour la machine de mort, disparition de toute empathie pour le condamné, soumission aveugle et déraisonnable à une idéologie morbide... André Salzet, par sa clarté, son talent de la nuance, rend visible l’horreur sans verser dans l’horrifiant ou une débauche d’éclats déplacés ou vulgaires. Le rituel de la mort décrit, avec la distance du technicien, lors de l’installation du condamné sur la Machine, la justification par l’officier de système judiciaire fondé sur la force sans la justice, n’en sont que plus terribles. Ah, la certitude d’avoir raison ! Ah, la conviction quand elle oublie l’équité ! Le comédien ébranle la salle en lui offrant ce texte et lui permettant de voir cette Machine absente mais présente qui rappelle la machine du Jardin des Supplices de Mirbeau et bien plus, toutes les inventions réelles que l’homme a su inventer tout au long de l’histoire, machines de torture et de mort, l’estrapade, le chevalet, la cagne, le fer rouge, la guillotine... pour ses frères humains. Ne faut-il pas punir les méchants ?!!!... Mais qui sont les méchants ?!!!Un spectacle qui ne joue pas sur le spectaculaire mais qui est spectaculaire par la force d’un texte et l’honnêteté profonde de celui qui le sert. A ne pas manquer et même sans doute à intégrer pour tous ceux qui préparent des examens. Une mine pour la réflexion littéraire et philosophique. Le moyen d’entretiens passionnants et valorisants avec les jurys d’examen et la joie d’un retour vers Kafka qui donne toujours à découvrir et à penser.
Marie-José Pradez
21/02/2007
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Atelier 44
de Lionel Damei
Mise en scène de Lionel Damei
Un jeune homme prend le micro et s'amuse. Lui entre, puissant, éclatant. Il prend le micro et nous voici embarqués dans la ronde des caddys pour la première chanson. Sa voix nous emmène sur ses routes qu'il nous décrit, et nous sommes embarqués dans les aigus, les graves de la...
L'avis de Geneviève Brissot
Atelier 44
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AVIGNON
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Dansong
de Lionel DameiMise en scène de Lionel Damei
Un jeune homme prend le micro et s'amuse. Lui entre, puissant, éclatant. Il prend le micro et nous voici embarqués dans la ronde des caddys pour la première chanson. Sa voix nous emmène sur ses routes qu'il nous décrit, et nous sommes embarqués dans les aigus, les graves de la...
L'avis de Geneviève Brissot