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Amok
de Stefan Zweig
Mise en scène de Denis Sylvain
Avec Denis Sylvain
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Du 08/09/2006 au 04/11/2006
Du mardi au samedi à 19h.
Théâtre du Renard
12, rue du Renard
75004 PARIS
Métro Hôtel de ville, Rambuteau
01 42 71 46 50
Et quand se lèvent en soi comme un geyser les forces du mal...
L’Amok, ce vent terrible qui rend fou... Pour le possédé, pas d’issue possible, hormis la plongée dans les forces obscures : assassiner tout être qui se trouve sur son chemin, sans mobile... Sur un paquebot revenant vers l’Europe, à un passager que presque le hasard lui offre, confession de l’un de ces envoûtés... Dans la nuit, et sur la mer, en un lieu indéfinissable, se déposent les mots et se retisse l’histoire navrante. Médecin trop longtemps isolé, immergé dans un univers colonial plus subi que désiré, avec pour seul sentiment celui de son extrême solitude. Situation frustrante au sein d’une culture asiatique pour lui impénétrable, opaque pour lui, cerné de femmes asiatiques qu’il ne parvient ni à estimer, ni à aimer, qu’il ne peut émouvoir d’aucune manière. Sécheresse d’une vie médiocre et tyrannie du non-sens ! Une nuit, une femme blanche venue, orgueilleuse et inaccessible avec cette demande d’avortement. La protection d’une réputation conjugale, car au bal du gouverneur, un amant, du désir partagé, leurs corps se célébrant dans une fête des sens... puis cette maternité incapable d’entrer dans le projet de cette exultation. Aider à avorter ? Marché possible, mais en se soumettrant, ravalant sa fierté. Diktat de lui médecin, bafouant le serment d’Hippocrate, l’assistance à personne en danger. Eliminer la souillure, conserver le secret, sans doute, mais se donner, même sans désir, monnayer... Refus hautain de la femme, départ dans la nuit, hémorragie fatale, lui ne pouvant plus rien faire... Vraiment plus rien faire ?Denis Sylvain reprenant ce rôle qu’il a tenu de longues années en province, dans cette agréable petite salle du théâtre, crée immédiatement une atmosphère étouffante, énigmatique. Dans son costume un peu froissé de colonial dessiné par Sonia Rikiel, le stéréotypant à souhait, entouré de quelques accessoires pesés, il installe le public dans un climat très particulier, un bien curieux voyage. Le bateau est présent par le bastingage dans une atmosphère nocturne et le public, en très grande proximité avec cette tragédie moderne.
Denis Sylvain compose un personnage hautement torturé et pitoyable, cette tragédie d’un homme ordinaire, pris à un moment dans les rets du filet de l’histoire. Cet homme n’a rien choisi. Il n’a pas su s’adapter au monde qui lui a été proposé, n’en a tirer ni transcendance ni créativité. Denis Sylvain devient une sorte de Bardamu pathétique, lui aussi médecin colonial, passant à côté quasiment de tout, jusqu’à rencontrer l’Amok.D’une voix toujours juste, avec des gestes bouleversants, une drôle de danse parfois équivoque et douloureuse, circulant dans les plans de lumières, donnant du champ et de la profondeur au récit à dimension souvent psychanalytique, il descend dans l’âme et le labyrinthe psychique. Il accompagne alors le public dans ce voyage au bout de la nuit et la compréhension de ce texte sans anecdote.Le remords, la culpabilité, l’obsession de la faute, le comédien les font vibrer au fond de chacun en se maintenant d’un bout à l’autre dans le rythme, sans essouffler jamais. Le texte puissant de Stefan Zweig est intimement incorporé. Denis Sylvain descend dans les méandres de la mémoire, déconstruit puis reconstruit par le langage ce qui n’était d’abord que l’immédiateté des affects subis dans leur violence et leurs conséquences séismiques, sans réflexivité, pour en saisir le sens et tenter de s’en libérer. Il met en mots cette déchirure de conscience avec la mesure et les débordements qu’il faut, dans un espace scénique intelligemment conçu, pour mettre en scène cette terrible rencontre avec soi-même. Par le dépôt des mots dans la grande oreille qu’est le passager, ou le public, il réaffirme toute l’importance que peut avoir le langage, pour réparer, voire se réparer dans une dimension ou l’autre de son être. Denis Sylvain sert le texte et ne sert pas du texte, en partageant avec toute l’intégrité de son art, cette confusion des sentiments si essentielle à Zweig. Un texte, un auteur, un comédien et un metteur en scène à l’unisson nous touchant, nous bousculant peut-être. Et nous donc, l’Amok, l’avons-nous rencontré, esquivé, apprivoisé ? Nous attend-il encore ? Tel dipe face au Sphinx, résoudrons-nous l’énigme, maîtriserons-nous l’ubris ?
Denis Sylvain compose un personnage hautement torturé et pitoyable, cette tragédie d’un homme ordinaire, pris à un moment dans les rets du filet de l’histoire. Cet homme n’a rien choisi. Il n’a pas su s’adapter au monde qui lui a été proposé, n’en a tirer ni transcendance ni créativité. Denis Sylvain devient une sorte de Bardamu pathétique, lui aussi médecin colonial, passant à côté quasiment de tout, jusqu’à rencontrer l’Amok.D’une voix toujours juste, avec des gestes bouleversants, une drôle de danse parfois équivoque et douloureuse, circulant dans les plans de lumières, donnant du champ et de la profondeur au récit à dimension souvent psychanalytique, il descend dans l’âme et le labyrinthe psychique. Il accompagne alors le public dans ce voyage au bout de la nuit et la compréhension de ce texte sans anecdote.Le remords, la culpabilité, l’obsession de la faute, le comédien les font vibrer au fond de chacun en se maintenant d’un bout à l’autre dans le rythme, sans essouffler jamais. Le texte puissant de Stefan Zweig est intimement incorporé. Denis Sylvain descend dans les méandres de la mémoire, déconstruit puis reconstruit par le langage ce qui n’était d’abord que l’immédiateté des affects subis dans leur violence et leurs conséquences séismiques, sans réflexivité, pour en saisir le sens et tenter de s’en libérer. Il met en mots cette déchirure de conscience avec la mesure et les débordements qu’il faut, dans un espace scénique intelligemment conçu, pour mettre en scène cette terrible rencontre avec soi-même. Par le dépôt des mots dans la grande oreille qu’est le passager, ou le public, il réaffirme toute l’importance que peut avoir le langage, pour réparer, voire se réparer dans une dimension ou l’autre de son être. Denis Sylvain sert le texte et ne sert pas du texte, en partageant avec toute l’intégrité de son art, cette confusion des sentiments si essentielle à Zweig. Un texte, un auteur, un comédien et un metteur en scène à l’unisson nous touchant, nous bousculant peut-être. Et nous donc, l’Amok, l’avons-nous rencontré, esquivé, apprivoisé ? Nous attend-il encore ? Tel dipe face au Sphinx, résoudrons-nous l’énigme, maîtriserons-nous l’ubris ?
Marie-José Pradez
17/10/2006
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