Oncle Vania
de Tchekhov
Mise en scène de Julie Brochen
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Du 05/04/2005 au 15/04/2005
La Croix-Rousse
Place Joannès-Ambre
69004 LYON
04 72 07 49 49
Site Internet
La case de l’Oncle Vania revisitée.
Oncle Vania version Julie Brochen, la directrice de l'Aquarium à Paris, débute de manière originale. L’entrée en scène des comédiens est surprenante. Pas de rituel pour avertir que la pièce commence : pas de lever de rideau, pas d’extinction des lumières... une entrée en matière toute simple. Les personnages viennent à nous. Nous n’entrons pas dans leur monde, ce sont eux qui font irruption dans le nôtre. Façon de nous les rendre plus proches sans doute. Le problème est que l’univers de Tchekhov est très loin de nous. Son théâtre est ancré dans un contexte spatio-temporel (la Russie du XIXe siècle) qui ne parle pas forcément aux spectateurs français du XXIe siècle. Des campagnes froides et désolées, des héros qui vivent en communauté et trompent leur ennui en jouant un peu de guitare, en parlant de la pluie et du beau temps (ou plutôt du mauvais temps !), en racontant leurs souvenirs nostalgiques... Bref, pas d’intrigue forte. Chez Tchekhov, ce qui prime ce sont les êtres et leurs états d’âme. Etats d’âme qui se reflètent dans l’atmosphère générale : décors dépouillés, lumières ternes et silence. Beaucoup de silence. Tout se dit à demi-mot, dans les silences justement, dans les regards, dans les attitudes. On devine ainsi les aigreurs, les déceptions et les espoirs de chacun.Pour la jeune Sonia, de l’espoir, il y en a encore : elle aime le médecin Astrov et attend des signes de celui-ci en retour. Pour les autres, plus guère d’horizon d’attente : Vania et Astrov sont attirés par Elena, la femme du professeur Sérébriakov, qui reste froide à leurs avances. Quant à elle, rien ne l’atteint, elle n’a plus aucune illusion et accepte son mariage avec le vieux professeur comme une fatalité. Lui-même se laisse vivre, n’ayant plus vraiment d’ambition, tout comblé qu’il est d’honneurs et de titres (pas forcément mérités, d’après Vania). On ne sait pas quelle est leur raison d’être. Ils nous renvoient l’image d’une condition humaine misérable. C’est Sonia, la fille du professeur, qui délivre ce message à la fin de la représentation : "Nous devons vivre (...) supporter patiemment les épreuves que le sort nous réserve (...) quand notre heure viendra, nous partirons sans murmure (...) et nous nous reposerons...". Supporter l’existence terrestre en attendant le repos céleste, voilà le seul but des personnages de Tchekhov.Pas bien réjouissant, a priori, pour les spectateurs : comment ne pas ressentir le même ennui que les personnages, plongés dans leur morne quotidien ? Julie Brochen a tout de même trouvé une solution : elle évite de sombrer dans la morosité en dynamisant la mise en scène de ce classique du théâtre. Là où beaucoup de metteurs en scène se sont fourvoyés, elle s’en tire très honorablement. Ses comédiens ne débitent pas le texte avec langueur en restant figés sur place. Tous parcourent l’espace naturellement, laissent transparaître leurs émotions et font donc vivre leurs personnages. François Loriquet campe ainsi un Oncle Vania désillusionné mais plein d’énergie, qui réussit à faire sourire grâce à son humour cynique. Les autres (notamment Jeanne Balibar et Jean-Paul Roussillon, remarquables) s’en sortent également pour le mieux.
Alors, revoir encore une fois Tchekhov sur scène ? Pourquoi pas. Cette nouvelle version vaut assurément le coup d’il.
Alors, revoir encore une fois Tchekhov sur scène ? Pourquoi pas. Cette nouvelle version vaut assurément le coup d’il.
Caroline Vernisse
14/04/2005
Notez-le. A l'affiche au Théâtre de l'Aquarium à Paris du 10 mai au 26 juin 2005.
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
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