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Les Carnets de Harry Haller (Le Loup des Steppes)
de Hermann Hesse, Jean-Christophe Barbaud
Mise en scène de Jean-Christophe Barbaud
Avec Frédéric Schmitt
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Du 07/09/2018 au 04/11/2018
Vendredi et samedi à 20h30, dimanche à 16h30.
Guichet-Montparnasse
15, rue du Maine
75014 PARIS
Métro Montparnasse
01 43 27 88 61
Site Internet
"Un road movie dans une obscurité lumineuse", selon le metteur en scène qui a ressuscité cette œuvre de 1927 signée Hermann Hesse, Prix Nobel allemand. Brûlée par les nazis, elle est devenue culte vingt ans plus tard. A ne pas manquer !
Dans cette petite salle du quartier Montparnasse, un homme fait les cent pas tandis que le spectateur s’installe. On a vraiment l’impression qu’il attend le client, en le gratifiant d’un sourire. Son regard est vif et chacun ne peut y échapper. Ainsi, avant même que s’enclenche l’action, un fil rouge est tendu entre le public et son comédien.
Vêtu de noir, sa silhouette longiligne se confond avec le décor, sombre, juste percé par deux lumières. Il s’assied. Devant lui, sur un porte-musique, le texte d’Hermann Hesse dont il se détache pour le vivre réellement. Le ton est mesuré, la voix est profonde. Elle pourrait venir d’outre-tombe. Harry Haller – héros de ce roman - devient petit à petit le chef d’orchestre de sa solitude, jouant sur tous les registres et livrant avec une note de tristesse le contenu de ses carnets. Le metteur en scène n’a d’ailleurs retenu que le prologue.
Ecrivain, Haller - comme tout artiste à un moment de sa vie - se retrouve en panne d’inspiration. Même processus que le héros de « 8 et 1 /2 » de Fellini. Clin d’œil, puisqu’à la fin de la pièce résonne la musique de Nino Rota ! Mais ici l’ambiance est différente. On est dans une petite ville d’Allemagne, triste, étriquée, au lendemain de la Première Guerre. D’une telle existence, Harry s’en accommode. Comme d’ailleurs le reste de la population. Lui, l’auteur, en est conscient : « Vois, nous sommes comme ces singes !(…) L’humanité est comme eux. » Vu de l’extérieur et s’intéressant particulièrement à notre personnage, il ne fait aucun doute qu’il a reçu une bonne éducation – sévère certes, mais aimante. On lui a inculqué le respect de Dieu et de la patrie, mais, en même temps, on a nié sa personnalité et détruit sa volonté.
Deux êtres vivent pourtant en Harry Haller : un petit-bourgeois qui s’est résolu à vivre son petit confort tristounet et un loup des steppes majestueux, aux griffes affutées prompt à la révolte. Celui-ci sommeille, mais un jour viendra où il faudra tout envoyer valdinguer. Des deux individus, lequel gagnera ? Et si c’est celui-ci, comment ?
Frédéric Schmitt colle à son personnage de schizophrène lumineux. La nuit obscure qu’il traverse dans son désir de liberté, on a l’impression de la voir et de s’y complaire de phrase en phrase, jusqu’à ce qu’on se bute à ce mur gris et à ce proche dont les lettres clignotent. L’ambiance est festive, mais qu’y-a-t-il de l’autre côté ? Cette phrase nous interpelle : « Réservé aux Insensés ». Et Schmitt est cet insensé, jouant de ses expressions, mais aussi de son timbre, tantôt feutrée, tantôt tonitruant, tantôt philosophe, tantôt Monsieur Loyal. Le comédien en tous cas ne nous lâche pas : c’est en cela une révélation. Mais le mérite de ce spectacle revient aussi à Jean-Christophe Barbaud dont la compagnie, L’Odyssée-Théâtre, nous avait charmé, il y a quelques années avec « Balzac et La Petite Tailleuse Chinoise ». Aujourd’hui ses jeux de lumière et ses citations musicales dopent notre curiosité. Mais celle que nous avons tous, c’est, en rentrant chez nous, de nous jeter sur Hermann Hesse, de le lire et de le relire.
Vêtu de noir, sa silhouette longiligne se confond avec le décor, sombre, juste percé par deux lumières. Il s’assied. Devant lui, sur un porte-musique, le texte d’Hermann Hesse dont il se détache pour le vivre réellement. Le ton est mesuré, la voix est profonde. Elle pourrait venir d’outre-tombe. Harry Haller – héros de ce roman - devient petit à petit le chef d’orchestre de sa solitude, jouant sur tous les registres et livrant avec une note de tristesse le contenu de ses carnets. Le metteur en scène n’a d’ailleurs retenu que le prologue.
Ecrivain, Haller - comme tout artiste à un moment de sa vie - se retrouve en panne d’inspiration. Même processus que le héros de « 8 et 1 /2 » de Fellini. Clin d’œil, puisqu’à la fin de la pièce résonne la musique de Nino Rota ! Mais ici l’ambiance est différente. On est dans une petite ville d’Allemagne, triste, étriquée, au lendemain de la Première Guerre. D’une telle existence, Harry s’en accommode. Comme d’ailleurs le reste de la population. Lui, l’auteur, en est conscient : « Vois, nous sommes comme ces singes !(…) L’humanité est comme eux. » Vu de l’extérieur et s’intéressant particulièrement à notre personnage, il ne fait aucun doute qu’il a reçu une bonne éducation – sévère certes, mais aimante. On lui a inculqué le respect de Dieu et de la patrie, mais, en même temps, on a nié sa personnalité et détruit sa volonté.
Deux êtres vivent pourtant en Harry Haller : un petit-bourgeois qui s’est résolu à vivre son petit confort tristounet et un loup des steppes majestueux, aux griffes affutées prompt à la révolte. Celui-ci sommeille, mais un jour viendra où il faudra tout envoyer valdinguer. Des deux individus, lequel gagnera ? Et si c’est celui-ci, comment ?
Frédéric Schmitt colle à son personnage de schizophrène lumineux. La nuit obscure qu’il traverse dans son désir de liberté, on a l’impression de la voir et de s’y complaire de phrase en phrase, jusqu’à ce qu’on se bute à ce mur gris et à ce proche dont les lettres clignotent. L’ambiance est festive, mais qu’y-a-t-il de l’autre côté ? Cette phrase nous interpelle : « Réservé aux Insensés ». Et Schmitt est cet insensé, jouant de ses expressions, mais aussi de son timbre, tantôt feutrée, tantôt tonitruant, tantôt philosophe, tantôt Monsieur Loyal. Le comédien en tous cas ne nous lâche pas : c’est en cela une révélation. Mais le mérite de ce spectacle revient aussi à Jean-Christophe Barbaud dont la compagnie, L’Odyssée-Théâtre, nous avait charmé, il y a quelques années avec « Balzac et La Petite Tailleuse Chinoise ». Aujourd’hui ses jeux de lumière et ses citations musicales dopent notre curiosité. Mais celle que nous avons tous, c’est, en rentrant chez nous, de nous jeter sur Hermann Hesse, de le lire et de le relire.
Pierre Breant
22/09/2018
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