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Hôtel des Deux Mondes
de Eric-Emmanuel Schmitt
Mise en scène de Anne Bourgeois
Avec Odile Cohen, Davy Sardou, J-P Farré, J-J Moreau, Michèle Garcia, Noémie Elbaz
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Du 19/01/2017 au 13/05/2017
Du mardi au samedi à 21h, dimanche à 15h.
Rive Gauche
6, rue de la Gaîté
75014 PARIS
Métro Edgar Quinet, Gaîté, Montparnasse-Bienvenüe
01 43 35 32 31
Reprise d’une pièce hyper-brillante des années 1999/2000. Plongée dans un monde qui n’en est plus un et où le temps n’existe plus. Du rire aux larmes.
Dans un fracas de malle ou de gueule de crocodile, les portes d’un ascenseur coulissent. La lumière ambrée de l’intérieur nous laisse voir un homme jeune, un peu perdu. C’est le rédacteur en chef d’un journal sportif dont la voiture roule à tombeau ouvert. Accueilli par deux personnages, vêtus de blanc, androgynes à souhait, il leur demande ce qu’il fait là. Mais point de réponse, juste une mimique. Il se heurte ensuite à deux ou trois pensionnaires, habités par les mêmes questions : "Où sommes-nous ? Où aboutit l’ascenseur ? Y-a-t-il un escalier de service ?" Le premier, c’est le mage Radjapour dont le peignoir de velours s’accorde avec un turban violet. Il se dit le plus à même pour juger de la situation puisqu’il habite l’hôtel depuis six mois. Sa joyeuse patience contraste avec l’inquiétude de Marie, une femme de ménage dont le langage fleuri met en pétard le président Delbec. Catholique, ce chevalier du Cac 40 prend des poses à la Fillon, bouleversé par les actions qui chutent depuis son départ. Il faut absolument qu’il trouve la porte de l’escalier de service.
Dans l’histoire, l’objet obsédant c’est l’ascenseur, qui monte et qui descend sans cesse, mais où ? Il est presqu’aussi obsédant que la visite continuelle du Docteur S, laquelle déambule avec ses deux acolytes, les entités androgynes du début. Cette superbe femme convoque à sa guise l’un quelconque des pensionnaires, mais refuse de répondre à l’une des questions qu’un autre lui poserait. Ainsi envoie-t-elle bouler le président Delbec, toujours aussi inquiet et se demandant s’il est mort ou vivant, à moins qu’il soit dans une maison de fous. A force d’insister, la réponse lui parvient, comme à nous, spectateurs. Il n’est ni tout-à-fait mort, ni tout-à-fait vivant, mais dans un stade intermédiaire auquel on donne le nom de coma. L'ascenseur conduira cette joyeuse société soit vers la rémission, soit vers le trépas. C’est selon…
Mais, rassurez-vous, cet entre-deux n’a rien de lugubre. Il est parfois idyllique, comme dans le cas de Julien – notre rédacteur en chef - fasciné par l’attrait d’une belle plante. Avant tout, belle de l’intérieur, puisqu’ici la libido n’a plus guère de place. Il devient ainsi le double d’un Dante courant après sa Béatrice. Et l’émotion passe, l’émotion nous est communiquée.Mais ici tout peut arriver. L’acte d’amour le plus fort revient au mage Radjapour, incarné par un Jean-Paul Farré, aussi cocasse que dans ses spectacles précédents, mais avec une petite flamme en plus. Une petite flamme qui nous rend fiers d’exister. Et puis avec ses attitudes de lutin, il nous requinque et efface toute inquiétude.Le Docteur S, déploie l’énergie du personnage que jouait Maria Casarès dans L’Orphée de Jean Cocteau. Mais elle n’est pas la Mort, elle serait plutôt le Destin, un destin aveugle et sourd qui convient admirablement à Odile Cohen laquelle succède à Francine Bergé de la création. Finalement, elle irradie une empathie bienveillante. Davy Sardou 3e de la dynastie Sardou est l’image-même de L’Homme pressé, tel que l’a décrit Paul Morand. En voulant vivre à tout prix, il a oublié d’exister. Laura est sa parfaite Béatrice. Dommage qu’ici le sexe n’a plus sa place, car Noémie Elbaz ne peut que susciter bien des tentations ! Michèle Garcia force un peu la note, mais, en Marie, elle est plus vraie que nature : cette femme qui a toujours servi les autres est l’abnégation-même. Jean-Jacques Moreau, dans un registre très Comédie-Française, nous écrase de sa superbe, dévoré par ses ambitions de grand financier. A cette distribution, ajoutons les noms des deux personnages muets : Roxane Le Texier et Günther Vanseveren. Leur silence creuse le champ métaphysique de l’œuvre, mise en scène sans complaisance par Anne Bourgeois qui va droit au but. Cet Hôtel des deux mondes hurle de vérité : c’est un hymne à la vie, mais aussi à la conscience. Rien d’étonnant avec Eric-Emmanuel Schmitt, auteur de la nouvelle, Concerto à la Mémoire d’un Ange, et dont ici, les personnages muets, vêtus de blanc, évoquent sa deuxième pièce, Le Visiteur. Cette pièce qui nous l’a fait découvrir en 1993.
Dans l’histoire, l’objet obsédant c’est l’ascenseur, qui monte et qui descend sans cesse, mais où ? Il est presqu’aussi obsédant que la visite continuelle du Docteur S, laquelle déambule avec ses deux acolytes, les entités androgynes du début. Cette superbe femme convoque à sa guise l’un quelconque des pensionnaires, mais refuse de répondre à l’une des questions qu’un autre lui poserait. Ainsi envoie-t-elle bouler le président Delbec, toujours aussi inquiet et se demandant s’il est mort ou vivant, à moins qu’il soit dans une maison de fous. A force d’insister, la réponse lui parvient, comme à nous, spectateurs. Il n’est ni tout-à-fait mort, ni tout-à-fait vivant, mais dans un stade intermédiaire auquel on donne le nom de coma. L'ascenseur conduira cette joyeuse société soit vers la rémission, soit vers le trépas. C’est selon…
Mais, rassurez-vous, cet entre-deux n’a rien de lugubre. Il est parfois idyllique, comme dans le cas de Julien – notre rédacteur en chef - fasciné par l’attrait d’une belle plante. Avant tout, belle de l’intérieur, puisqu’ici la libido n’a plus guère de place. Il devient ainsi le double d’un Dante courant après sa Béatrice. Et l’émotion passe, l’émotion nous est communiquée.Mais ici tout peut arriver. L’acte d’amour le plus fort revient au mage Radjapour, incarné par un Jean-Paul Farré, aussi cocasse que dans ses spectacles précédents, mais avec une petite flamme en plus. Une petite flamme qui nous rend fiers d’exister. Et puis avec ses attitudes de lutin, il nous requinque et efface toute inquiétude.Le Docteur S, déploie l’énergie du personnage que jouait Maria Casarès dans L’Orphée de Jean Cocteau. Mais elle n’est pas la Mort, elle serait plutôt le Destin, un destin aveugle et sourd qui convient admirablement à Odile Cohen laquelle succède à Francine Bergé de la création. Finalement, elle irradie une empathie bienveillante. Davy Sardou 3e de la dynastie Sardou est l’image-même de L’Homme pressé, tel que l’a décrit Paul Morand. En voulant vivre à tout prix, il a oublié d’exister. Laura est sa parfaite Béatrice. Dommage qu’ici le sexe n’a plus sa place, car Noémie Elbaz ne peut que susciter bien des tentations ! Michèle Garcia force un peu la note, mais, en Marie, elle est plus vraie que nature : cette femme qui a toujours servi les autres est l’abnégation-même. Jean-Jacques Moreau, dans un registre très Comédie-Française, nous écrase de sa superbe, dévoré par ses ambitions de grand financier. A cette distribution, ajoutons les noms des deux personnages muets : Roxane Le Texier et Günther Vanseveren. Leur silence creuse le champ métaphysique de l’œuvre, mise en scène sans complaisance par Anne Bourgeois qui va droit au but. Cet Hôtel des deux mondes hurle de vérité : c’est un hymne à la vie, mais aussi à la conscience. Rien d’étonnant avec Eric-Emmanuel Schmitt, auteur de la nouvelle, Concerto à la Mémoire d’un Ange, et dont ici, les personnages muets, vêtus de blanc, évoquent sa deuxième pièce, Le Visiteur. Cette pièce qui nous l’a fait découvrir en 1993.
Pierre Breant
04/05/2017
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Théâtre Transversal
de Charlotte Perkins Gilman
Mise en scène de Laetitia Poulalion,mathilde Levesque
Une femme séquestrée dans une chambre d'une maison ancienne par son mari médecin, sous prétexte de dépression périnatale, nous livre ses hallucinations en voyant un papier peint qu'elle déteste. Puis une femme presque vivante dans ce papier peint. Est-ce une prisonnière, est-ce...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre Transversal
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AVIGNON
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Le papier Peint Jaune
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