Hentaï Circus
de Eugène Durif
Mise en scène de Karelle Prugnaud
Avec Sylvain Charrier, Antonin Boyot Gellibert, Alain Claudinon, Stéphane Depont, Géraud Bastar, Frank Desmaroux, Myriam Laurencin, Daphné Millefoa, Karelle Prugnaud, Pascal Sandoz, Oriane Aka Tannuki (tatouage), Mayumi Shimizu (à l'écran)
Quand le monde du cirque rencontre celui de la cybernétique, il se crée un troisième univers, celui de ''Hentaï Circus''.
Le Japon, à l’autre bout du monde. Des traditions ancestrales et une culture riche. Les Japonais, inventeurs et précurseurs, ont également créé un autre monde, parallèle au nôtre, celui de la cybernétique. Le développement informatique et des nouvelles technologies ont transformé leur pays, leur vision du monde, leurs habitudes, les relations entre eux. Depuis plusieurs années, se déroule la "Japan Expo" à Paris et, avec le temps, son succès va grandissant ; mais que connaissons-nous vraiment des nouvelles murs japonaises ?
Karelle Prugnaud nous offre un petit aperçu de cette culture extrême avec sa nouvelle création Hentaï Circus. Elle s’entoure de circassiens, de musiciens, de performeurs et d’une tatoueuse également, un melting-pot d’artistes pour nous offrir ce voyage à travers le Japon modern hyper connecté. Une découverte par les cinq sens.
C’est au travers des recherches sur la toile et des fantasmes d’un Otaku (geek no-life), que la découverte commence. A la manière d’Alice tombée dans le terrier, le public est aspiré dans une spirale de folie et de délire mêlant mangas, sexualité, enfance, cyber, transformation, poulpe (animal très apprécié et incontournable de la culture japonaise moderne), punk/rock, zentaï (combinaison de latex ou lycra)... Ici, les motos s’envolent, les hommes mûrs se transforment en "dollers" et exécutent des danses kawaïs, la piste s’enflamme, des poupées apparaissent...
Les artistes féminines sont étonnantes. Elles enchaînent les costumes et les prouesses, repoussant de nombreuses limites. Sylvaine Charrier offre un numéro de contorsion marquant accompagné d’un poulpe. Myriam Laurencin, affublée d’une énorme tête de poupée et de chaussures compensées, se lance dans un numéro aérien de corde époustouflant. Daphné Millefoa incarne "Princesse Caniche", toute de rose vêtue, elle est en quelque sorte la maîtresse de cérémonie de ce cabaret si particulier. Sa fraîcheur et sa joie de vivre sont communicatifs.
Les hommes ne sont pas en reste. Stéphane Depot vole littéralement sur ses motos. Chacun apporte son engagement profond au spectacle, donnant de soi et brisant les barrières de la bienséance française. C’est fou et rafraîchissant à la fois. Certains passages sont particulièrement étonnants et marquants. Les dollers sont à la fois touchants et dérangeants ; les vidéos hentaï projetées sur l’écran en fond de scène sont inhabituelles sur les scènes de cirque ou de théâtre...
Oui, c’est un mélange d’étonnant, mais une belle alchimie entre les textes d’Eugène Durif, la mise en scène de Karelle Prugnaud, les musiques de Bob X et Géraud Bastar, et les vidéo de Bob X, Karelle Prugnaud et Marie Chatte. Ça bouge, ça secoue, on ne peut rester de marbre. Et puis, bien loin d’être dans un fantasme salace ou malsain, l’approche de cette culture japonaise par la création du spectacle Hentaï Circus est une proposition de découvertes et de réflexions sur cet univers. Pourquoi certaines personnes aiment-elles se transformer en poupée rose ? Pourquoi une telle fascination du poulpe ? Pourquoi certaines personnes se coupent-elles complètement du monde extérieur et passent-elles le reste de leur vie derrière leur écran sur des jeux en réseau ?
Pure folie ?! A y regarder de près, pas tant que ça. Un besoin urgent d’amour et une profonde, une très profonde solitude. Les otakus s’enferment dans leur monde virtuel car ils souffrent de notre monde difficile et très égoïste ; se créant ainsi leur zone de confort. On ne peut pas être blessé dans un rêve, tout y est possible et personne ne peut vous juger.
Un spectacle réussi à bien des égards. Une troupe soudée et motivée. Beaucoup de poésie. Un partage, un échange entre les artistes et le public. Ne jugeons pas, découvrons, observons et essayons de comprendre.
Karelle Prugnaud nous offre un petit aperçu de cette culture extrême avec sa nouvelle création Hentaï Circus. Elle s’entoure de circassiens, de musiciens, de performeurs et d’une tatoueuse également, un melting-pot d’artistes pour nous offrir ce voyage à travers le Japon modern hyper connecté. Une découverte par les cinq sens.
C’est au travers des recherches sur la toile et des fantasmes d’un Otaku (geek no-life), que la découverte commence. A la manière d’Alice tombée dans le terrier, le public est aspiré dans une spirale de folie et de délire mêlant mangas, sexualité, enfance, cyber, transformation, poulpe (animal très apprécié et incontournable de la culture japonaise moderne), punk/rock, zentaï (combinaison de latex ou lycra)... Ici, les motos s’envolent, les hommes mûrs se transforment en "dollers" et exécutent des danses kawaïs, la piste s’enflamme, des poupées apparaissent...
Les artistes féminines sont étonnantes. Elles enchaînent les costumes et les prouesses, repoussant de nombreuses limites. Sylvaine Charrier offre un numéro de contorsion marquant accompagné d’un poulpe. Myriam Laurencin, affublée d’une énorme tête de poupée et de chaussures compensées, se lance dans un numéro aérien de corde époustouflant. Daphné Millefoa incarne "Princesse Caniche", toute de rose vêtue, elle est en quelque sorte la maîtresse de cérémonie de ce cabaret si particulier. Sa fraîcheur et sa joie de vivre sont communicatifs.
Les hommes ne sont pas en reste. Stéphane Depot vole littéralement sur ses motos. Chacun apporte son engagement profond au spectacle, donnant de soi et brisant les barrières de la bienséance française. C’est fou et rafraîchissant à la fois. Certains passages sont particulièrement étonnants et marquants. Les dollers sont à la fois touchants et dérangeants ; les vidéos hentaï projetées sur l’écran en fond de scène sont inhabituelles sur les scènes de cirque ou de théâtre...
Oui, c’est un mélange d’étonnant, mais une belle alchimie entre les textes d’Eugène Durif, la mise en scène de Karelle Prugnaud, les musiques de Bob X et Géraud Bastar, et les vidéo de Bob X, Karelle Prugnaud et Marie Chatte. Ça bouge, ça secoue, on ne peut rester de marbre. Et puis, bien loin d’être dans un fantasme salace ou malsain, l’approche de cette culture japonaise par la création du spectacle Hentaï Circus est une proposition de découvertes et de réflexions sur cet univers. Pourquoi certaines personnes aiment-elles se transformer en poupée rose ? Pourquoi une telle fascination du poulpe ? Pourquoi certaines personnes se coupent-elles complètement du monde extérieur et passent-elles le reste de leur vie derrière leur écran sur des jeux en réseau ?
Pure folie ?! A y regarder de près, pas tant que ça. Un besoin urgent d’amour et une profonde, une très profonde solitude. Les otakus s’enferment dans leur monde virtuel car ils souffrent de notre monde difficile et très égoïste ; se créant ainsi leur zone de confort. On ne peut pas être blessé dans un rêve, tout y est possible et personne ne peut vous juger.
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Cyriel Tardivel
13/06/2016
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En décembre 1989, l'une des plus effroyables et dernière dictature communiste totalitaire à l'Est de l'Europe, s'écroule. Éclate alors le scandale : la découverte des orphelinats roumains. Les témoignages, à la limite du supportables, rapportent l'horreur...
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