Ylajali
de Knut Hamsun, Jon Fosse
Mise en scène de Gabriel Dufay
Avec Gabriel Dufay, Muranyi Kovacs, Jean-Paul Wenzel, Antoine Bataille (piano)
Ylajali, belle et mystérieuse, s’invite la nuit dans l’existence tourmentée d’un homme en proie contre la faim, sa tragédie.
La salle plongée dans l’obscurité découvre la scène investie de la brume épaisse des soirs d’automne. Un lampadaire dressé comme un phare pointe une lumière à peine distincte. Un amas de feuilles mortes recouvre le sol, et assistent impuissantes au déclin de la saison.
Le piano libère des notes effacées, la musique s’accélère à l’apparition d’un homme extrait à la nuit. Dans le clair-obscur, sa nonchalance se devine et son apparence prend forme sous le halo dégagé par la réverbère. Sous les feuilles, un vieillard émerge et réclame quelques pièces au jeune homme.Au milieu de nulle part, naissent de l’écriture partagée du roman Faim des auteurs norvégiens Knut Hamsun et Jon Fosse, des personnages égarés de la vie. Le roman remonte à 1890 et relate l’histoire d’un jeune homme confronté à la pénibilité du quotidien pour assurer sa survie. La couverture se déplie et se referme sur des pages empoussiérées par les années comme le sont les vêtements portés par le personnage principal. Une écriture ténébreuse qui pose l’envers de ce que tout homme est en droit d’attendre du chemin qui le conduira à l’essentiel. Les interrogations suspendues au présent, lequel renouvelle les inquiétudes et les angoisses quand la nuit masque les illusions.Le jeune homme a préféré quitter sa modeste chambre pour errer avec sa couverture, un refuge contre le froid. Il s’offre le mouvement de la rue en spectacle, les rencontres aussi informelles soient-elles lui font remarquer la cruauté de la réalité et il n’en perd pas pour autant sa dignité.La musique se superpose à la mise en scène, elle observe les attitudes du personnage et l’accompagne dès que silence et solitude se fondent l’un dans l’autre. Antoine Bataille lutte avec les méprises de l’existence, ses partitions sont le prolongement des projections invisibles transpirées par le déraciné. Lequel parcourt les rues la nuit pour oublier sa condition et les souffrances intérieures qui lui tenaillent la pensée et l’estomac, la faim.Ylajali, une muse semblable à une hallucination, une présence esquissée d’un trait dans la semi obscurité. Le jeune homme effaré par un tel élan de beauté se surprend de la suivre des yeux. Ylajali, se répète-t-il comme un air entraînant, une façon de s’assurer qu’il est homme avant d’être pauvre.Le texte de Knut Hamsun et de Jon Fosse résonne de la bouche du paumé, il salive et ravale l’acidité de ses obsessions, la faim et le froid.La scénographie dépouillée s’accorde à ce monde sans ressource matérialisé par un double banc, témoin des banalités et des échanges entre le vieil homme, l’exclu et la jeune femme. Les personnages se croisent, se frôlent et s’accostent sans se connaitre. La misère rapproche les gens de peu de condition, d’ailleurs pourquoi leur identité respective se décline à la première et à la troisième personne du singulier ? Excepté Ylajali, existe-t-elle vraiment ou est-ce un leurre pour cultiver un amour impossible ?La mise en scène de Gabriel Dufay, un roman ouvert sur les pages tournées des histoires de Dostoïevski mêlées de personnages sombres et fuyants.Gabriel Dufay est troublant de réalisme dans l’interprétation du personnage. Il incarne le passé et le présent conjugués sur un mode de subsistance qui distancent et rapprochent les relations d’homme à homme. Jean-Paul Wenzel joue des hommes âgés de condition sociale opposée, lesquels ont en commun un vécu souligné de sagesse et de philosophie. Muranyi Kovacs, une magnifique comédienne qui s’introduit de corps et d’esprit dans le personnage d’Ylajali. Sa prestation, la rencontre d’une étoile filante et d’une météorite.Ylajali, un texte empreint d’une profonde humanité servi par une distribution d’excellents comédiens sur la scène du Cabanon au théâtre Le Monfort.
Le piano libère des notes effacées, la musique s’accélère à l’apparition d’un homme extrait à la nuit. Dans le clair-obscur, sa nonchalance se devine et son apparence prend forme sous le halo dégagé par la réverbère. Sous les feuilles, un vieillard émerge et réclame quelques pièces au jeune homme.Au milieu de nulle part, naissent de l’écriture partagée du roman Faim des auteurs norvégiens Knut Hamsun et Jon Fosse, des personnages égarés de la vie. Le roman remonte à 1890 et relate l’histoire d’un jeune homme confronté à la pénibilité du quotidien pour assurer sa survie. La couverture se déplie et se referme sur des pages empoussiérées par les années comme le sont les vêtements portés par le personnage principal. Une écriture ténébreuse qui pose l’envers de ce que tout homme est en droit d’attendre du chemin qui le conduira à l’essentiel. Les interrogations suspendues au présent, lequel renouvelle les inquiétudes et les angoisses quand la nuit masque les illusions.Le jeune homme a préféré quitter sa modeste chambre pour errer avec sa couverture, un refuge contre le froid. Il s’offre le mouvement de la rue en spectacle, les rencontres aussi informelles soient-elles lui font remarquer la cruauté de la réalité et il n’en perd pas pour autant sa dignité.La musique se superpose à la mise en scène, elle observe les attitudes du personnage et l’accompagne dès que silence et solitude se fondent l’un dans l’autre. Antoine Bataille lutte avec les méprises de l’existence, ses partitions sont le prolongement des projections invisibles transpirées par le déraciné. Lequel parcourt les rues la nuit pour oublier sa condition et les souffrances intérieures qui lui tenaillent la pensée et l’estomac, la faim.Ylajali, une muse semblable à une hallucination, une présence esquissée d’un trait dans la semi obscurité. Le jeune homme effaré par un tel élan de beauté se surprend de la suivre des yeux. Ylajali, se répète-t-il comme un air entraînant, une façon de s’assurer qu’il est homme avant d’être pauvre.Le texte de Knut Hamsun et de Jon Fosse résonne de la bouche du paumé, il salive et ravale l’acidité de ses obsessions, la faim et le froid.La scénographie dépouillée s’accorde à ce monde sans ressource matérialisé par un double banc, témoin des banalités et des échanges entre le vieil homme, l’exclu et la jeune femme. Les personnages se croisent, se frôlent et s’accostent sans se connaitre. La misère rapproche les gens de peu de condition, d’ailleurs pourquoi leur identité respective se décline à la première et à la troisième personne du singulier ? Excepté Ylajali, existe-t-elle vraiment ou est-ce un leurre pour cultiver un amour impossible ?La mise en scène de Gabriel Dufay, un roman ouvert sur les pages tournées des histoires de Dostoïevski mêlées de personnages sombres et fuyants.Gabriel Dufay est troublant de réalisme dans l’interprétation du personnage. Il incarne le passé et le présent conjugués sur un mode de subsistance qui distancent et rapprochent les relations d’homme à homme. Jean-Paul Wenzel joue des hommes âgés de condition sociale opposée, lesquels ont en commun un vécu souligné de sagesse et de philosophie. Muranyi Kovacs, une magnifique comédienne qui s’introduit de corps et d’esprit dans le personnage d’Ylajali. Sa prestation, la rencontre d’une étoile filante et d’une météorite.Ylajali, un texte empreint d’une profonde humanité servi par une distribution d’excellents comédiens sur la scène du Cabanon au théâtre Le Monfort.
Philippe Delhumeau
04/12/2013
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