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Docteur Glas
de Hjalmar Soderberg
Mise en scène de Hélène Darche
Avec Sofia Efraimsson, John Paval
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Du 07/08/2013 au 27/10/2013
Du jeudi au samedi à 21h, dimanche à 17h.
Manufacture des Abbesses
7 rue Véron
75018 PARIS
Métro Abbesses, Blanche
01 42 33 42 03
Site Internet
Si le droit d’aimer avait été inscrit sur la Constitution des Droits de l’Homme, les hommes auraient entretenu de vastes prairies verdoyantes et fleuries au lieu de cultiver des champs de haine.
La Manufacture des Abbesses ouvre la nouvelle saison théâtrale avec un chef-d’uvre de la littérature suédoise, Docteur Glas d’Hjalmar Soderberg. Un hymne à l’amour, une plaidoirie contre le silence d'aimer, une révélation sur la composition des états d’âmes déclinés à l’eau-forte passion-souffrance, liberté-condamnation et espoir-déchirure.La pièce de l’auteur éponyme bouscule les mentalités et bien qu’écrite en 1905, l’écriture et l’expression n’en demeurent pas moins contemporaines. L’abord de la religion dans la vie civile et l’obligation faite aux femmes dans le mariage s’invitent dans un rapport à deux inconnus, l’amour et le droit d’aimer.La profondeur de l’écriture de Docteur Glas rappelle entre les lignes la musicalité de l’opus 30 du Troisième Concerto de Serguei Rachmaninov et le thème de l’amour martyr abordé au scalpel dans Le Baiser de la veuve d’Israël Horovitz.La mise en scène d’Hélène Darche enrichit le psycho-drame en une réalité bouleversante de cohérence et d’intensité, lesquelles transposent la vie et la mort dans un face-à-face invisible. Le Docteur Glas se partage entre son cabinet et ses rendez-vous dans le salon du grand hôtel avec son ami, le journaliste Markel. Une existence embourgeoisée dans le Stockholm des années 1900 quelque peu esseulée jusqu'au jour où au hasard d’une promenade, son regard croise celui de l’élégante épouse du Pasteur Gregorius. Elle incarne l’idéal féminin tel que l’imagine et l’envisage le Docteur Glas. Cette rencontre va réveiller des sentiments jusqu’alors enfouis et révélé l’homme se débattant entre rêve et réalité.Il est des existences dans le commun des mortels parsemées de joie et de souffrance, de lueur et de doute, de liberté et de silence. Celle du Docteur Glas ressemble à cette composition florale dont les sens olfactif et tactile distinguent les essences et les épines. L’aisance matérielle du Docteur Glas s’est construite autour de sa notoriété et l’enlise dans une situation dont les limites sont brouillard et incertitude.
Il se heurte à un emmurement sentimental qui l’emprisonne progressivement chaque jour levé. Si le cur a ses raisons, sa conscience le condamne à réfléchir en levant les yeux sur un point d’interrogation existentiel, le droit d’aimer... Jusqu’où ?Hélène Darche pose ouvertement la question en accentuant l’intensité de l’écriture de Soderberg. Le droit d’aimer et d’être aimé s’opposent dans un conflit individuel malmené par des questions sans réponses, une torture psychologique qui interpelle les angoisses et rappelle le rêve en réalité.La mise en scène est riche d’enseignement par l’abord des thématiques du XXe siècle qui se projettent avec violence sur les contreforts du XXIe siècle. La confrontation des mises en situation successives révèlent un comédien exigeant jusque dans les moindres travers du personnage. John Paval évolue avec élégance et éloquence dans la sobriété du décor présentant l’univers meublé du cabinet du Docteur. Ses emportements calfeutrent des silences intérieurs et ses répits soulignent son statut d’homme de science, donc de pensée. John Paval, une présence remarquable.Sofia Efraimsson dans le rôle de l’épouse du Pasteur Gregorius intervient par des apparitions plus ou moins brèves dans la pièce. Elle se manifeste par sa beauté et le mystère qu’elle dégage de sa personne. Sofia est bouleversante car toujours de blanc en robe vêtue, elle se veut quelque peu fantomatique. Cette image traverse l’esprit du Docteur Glas et est habilement mise en scène par Hélène Darche.Docteur Glas, une pièce magnifique en ouverture de saison à La manufacture des Abbesses.
Il se heurte à un emmurement sentimental qui l’emprisonne progressivement chaque jour levé. Si le cur a ses raisons, sa conscience le condamne à réfléchir en levant les yeux sur un point d’interrogation existentiel, le droit d’aimer... Jusqu’où ?Hélène Darche pose ouvertement la question en accentuant l’intensité de l’écriture de Soderberg. Le droit d’aimer et d’être aimé s’opposent dans un conflit individuel malmené par des questions sans réponses, une torture psychologique qui interpelle les angoisses et rappelle le rêve en réalité.La mise en scène est riche d’enseignement par l’abord des thématiques du XXe siècle qui se projettent avec violence sur les contreforts du XXIe siècle. La confrontation des mises en situation successives révèlent un comédien exigeant jusque dans les moindres travers du personnage. John Paval évolue avec élégance et éloquence dans la sobriété du décor présentant l’univers meublé du cabinet du Docteur. Ses emportements calfeutrent des silences intérieurs et ses répits soulignent son statut d’homme de science, donc de pensée. John Paval, une présence remarquable.Sofia Efraimsson dans le rôle de l’épouse du Pasteur Gregorius intervient par des apparitions plus ou moins brèves dans la pièce. Elle se manifeste par sa beauté et le mystère qu’elle dégage de sa personne. Sofia est bouleversante car toujours de blanc en robe vêtue, elle se veut quelque peu fantomatique. Cette image traverse l’esprit du Docteur Glas et est habilement mise en scène par Hélène Darche.Docteur Glas, une pièce magnifique en ouverture de saison à La manufacture des Abbesses.
Philippe Delhumeau
03/09/2013
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