Procès Ivre
de Bernard-Marie Koltès
Mise en scène de Anita Picchiarini
Avec Anne Didon, Frédéric Ferrer, Pascal Henry, Sylvie Moussier, Marie-Pierre Neskovic, Charles-Henry Peler, Florence Perrin, Hélène Seretti
Rodion Raskolnikov s’est coupé du monde. Rodion Raskolnikov fuit le monde. Pourtant, le monde, sa famille, ses connaissances le poursuivent jusque dans sa tête. Rodion Raskolnikov ne parvient pas à s’en débarrasser. Parce que Rodion Raskolnikov a assassiné une vielle femme. "Crime et Châtiment".
Parfois les mystères du théâtre sont cruels. Tout était pourtant réuni pour que le spectacle de ce soir soit une réussite. La pièce de Koltès, écrite par un jeune homme de 23 ans sous l’influence de Dostoïevski, est un fleuve dont chaque méandre est un mystère, un piège, un précipice. Rodion est seul, irrémédiablement. Mais il est seul face à tellement d’autres êtres solitaires dont la générosité et le sacrifice le tuent. Sa mère et sa sur cherchent à expier dans leurs sacrifices orgueilleux la "folie" de Rodion.
Mais comment Rodion (Frédéric Ferrer) pourrait-il à son tour expier son crime ? Pris dans les paroles biens intentionnées des autres, dans leurs mots mêmes, Rodion ne peut plus trouver la paix. Procès Ivre est une uvre en forme de spirale irrégulière au mystère sans fin. La scénographie de Marc Berman et la mise en scène d’Anita Picchiarini semblent rigoureusement efficaces. Le public est installé sur des bancs formant un carré autour de la scène à leurs pieds. Les comédiens allant et venant devant eux mais aussi derrière eux dans des jeux de lumières très maîtrisés dont les comédiens assurent eux-mêmes une partie. Dans la lumière et souvent dans l’ombre, des fantômes errants et riants harcèlent un Rodion coupé du monde dans un carré de lumière. Et Aliona (Anne Didon), spectre de l’assassinée, hante la scène avec son accordéon comme elle hante l’esprit de son bourreau.Chaque comédien semble pris par son jeu dans une transe macabre dont le centre est l’assassin, Rodion. Dansant, riant, hurlant de douleur, aucun d’entre eux ne fait mauvaise figure dans les angles aigus de la scène et du texte. Ils sont généreux et accueillent sans gêne les spectateurs, parfois à quelques centimètres d’eux, dans leur espace de vie et de souffrances. Pascal Henry (Marméladov, Porphyre) aux craquèlements de l’alcoolique ajoute une verve redoutable. Hélène Seretti (La Marméladova) connaît des instants de grâce dans son jeu. Comme chaque comédien, Frédéric Ferrer interprète Rodion en équilibre entre la force et la faiblesse, sans jamais vraiment tomber.Pourtant, dans ce Procès Ivre, la sauce ne prend pas. Quelque chose d’inabouti, quelque chose d’inassouvi, empêche les spectateurs d’être vraiment comblés. Sans doute que les comédiens n’ont pas encore eu le temps de s’emparer pleinement de cet univers complexe et mystérieux. Pour l’instant le public reste sur la touche, mais s’il n’y a pas de mystère, ce spectacle devrait bientôt connaître l’horizon qu’il mériterait.
Mais comment Rodion (Frédéric Ferrer) pourrait-il à son tour expier son crime ? Pris dans les paroles biens intentionnées des autres, dans leurs mots mêmes, Rodion ne peut plus trouver la paix. Procès Ivre est une uvre en forme de spirale irrégulière au mystère sans fin. La scénographie de Marc Berman et la mise en scène d’Anita Picchiarini semblent rigoureusement efficaces. Le public est installé sur des bancs formant un carré autour de la scène à leurs pieds. Les comédiens allant et venant devant eux mais aussi derrière eux dans des jeux de lumières très maîtrisés dont les comédiens assurent eux-mêmes une partie. Dans la lumière et souvent dans l’ombre, des fantômes errants et riants harcèlent un Rodion coupé du monde dans un carré de lumière. Et Aliona (Anne Didon), spectre de l’assassinée, hante la scène avec son accordéon comme elle hante l’esprit de son bourreau.Chaque comédien semble pris par son jeu dans une transe macabre dont le centre est l’assassin, Rodion. Dansant, riant, hurlant de douleur, aucun d’entre eux ne fait mauvaise figure dans les angles aigus de la scène et du texte. Ils sont généreux et accueillent sans gêne les spectateurs, parfois à quelques centimètres d’eux, dans leur espace de vie et de souffrances. Pascal Henry (Marméladov, Porphyre) aux craquèlements de l’alcoolique ajoute une verve redoutable. Hélène Seretti (La Marméladova) connaît des instants de grâce dans son jeu. Comme chaque comédien, Frédéric Ferrer interprète Rodion en équilibre entre la force et la faiblesse, sans jamais vraiment tomber.Pourtant, dans ce Procès Ivre, la sauce ne prend pas. Quelque chose d’inabouti, quelque chose d’inassouvi, empêche les spectateurs d’être vraiment comblés. Sans doute que les comédiens n’ont pas encore eu le temps de s’emparer pleinement de cet univers complexe et mystérieux. Pour l’instant le public reste sur la touche, mais s’il n’y a pas de mystère, ce spectacle devrait bientôt connaître l’horizon qu’il mériterait.
Julien Gaunet
30/09/2003
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