EN TOURNÉE
À PARIS
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Les Travaux et les Jours
de Michel Vinaver
Mise en scène de Valérie Grail
Avec Cédric David, Luc Ducros, Agathe L’Huillier, Julie Ménard, Mireille Roussel
-
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Le 13/04/2012
Théâtre Jean Vilar
Place Jean-Vilar
94400 VITRY-SUR-SEINE
01 55 53 10 60
Site Internet
Une pièce du début des années 80 qui prend ses quartiers dans le service après-vente d’une usine de moulin à café.
Une question se pose, lecture faite de la pièce de Michel Vinaver. Est-ce que le PDG de Gillette France a voulu tirer le signal d’alarme pour annoncer le début d’une crise économique dans les entreprises françaises ? Au début des années 80, l’heure n’est pas à l’Europe et encore moins à la mondialisation. Les politiques vantent la qualité industrielle du made in France de part le monde. La balance économique penche du bon côté, les tiroirs-caisses débordent, le bonheur s’affiche à tous les étages, le travail ne manque pas.Il est des rêves de petite fille qui tournent au conte de fée. Valérie Grail, jeune étudiante en 1977, découvre la pièce de Michel Vinaver, auteur connu et reconnu par la qualité de sa plume calligraphiant des mises en situation contemporaines. Un texte écrit à une époque où la société modifie les rapports entre les hommes, la science et la technologie croisent leurs données. L’informatique arrive en masse, les premiers ordinateurs se greffent sur les bureaux des entreprises de pointe. L’écran s’allume, éclipse l’affectif de l’effectif et impose une rigidité intellectuelle. Le rêve de Valérie est devenu réalité sur la scène du théâtre Jean Vilar à Vitry-sur-Seine.La Maison Cosson ne date pas d’hier et doit sa réputation à un savoir-faire inégalé dans la fabrication des moulins à café. Entreprise familiale où chaque employé est considéré pour
ses compétences et respecté pour l’homme et la femme qu’il représente. C’est dans les petites maisons que naissent les grandes histoires d’amour. Le service après-vente compte cinq employés, le chef, trois secrétaires et le technicien en blouse bleue. A chaque jour suffit sa peine, les pannes des robots ménagers font l’objet de nombreux appels téléphoniques.Les réponses sont calquées sur un modèle et répliquées par des voix différentes. Le chef veille au bon fonctionnement de sa ruche, écoute avec discernement les balivernes et autres commérages de bonne femme et bien entendu fait du gringue à la petite dernière arrivée dans l’unité. Une jeunette belle comme une rose prête à être butinée. Dans les couloirs, les rumeurs vont bon train et le quand-dira-t-on propage des informations pas vraiment rassurantes. La Maison Cosson est peut-être en passe d’être rachetée par l’un de ses principaux concurrents.L’écriture de ce texte n’est pas sans rappeler l’impact de la crise économique qui sévit depuis quelques années dans l’Hexagone. Le made in France deviendra une appellation jaunie par les délocalisations pour des pays émergents ou de l’autre côté de la Muraille de Chine. Michel Vinaver fut un peu prophète en son pays à l’inspiration de ce récit. Du haut de son piédestal chez Gillette France, voyait-il l’horizon s’assombrir ? Si la plume est fertile, il n’en demeure pas moins que l’optimisme se décroche au téléphone comme une réclamation.L’amour n’est pas étranger à ces sourires, à cette bonne humeur constante, à ces jovialités d’un autre temps. Une journée au bureau à la fin des années 70 donne matière à étancher les soucis de la maison, la stabilité des relations le permet. Il en découle l’assurance d’un travail passé dans de bonnes conditions. Confiance et sentiments sont aujourd’hui dévalués car l’homme est subordonné à un surcroit de productivité, les yeux rivés sur sa machine ou sur son écran. Il ne s’appelle plus, un matricule de quelques chiffres l’identifie à la gestion du personnel et à la direction des ressources inhumaines.La mise en scène de Valérie Grail s’inscrit dans un registre factuel qui mêle habilement une histoire passée à un état de fait social. L’homme conditionné sur son poste de travail est réduit à une relation transparente, pour ne pas dire aveugle. Valérie Grail aborde l’affectif dans ses bons côtés et pointe du doigt les abus d’affection entre le chef et la petite
nouvelle. Aujourd’hui, cela s’appelle le harcèlement.Il n’est pas de bonne mise en scène sans bon texte. Cette mise en scène s’avère belle et audacieuse car le texte est l’expression d’une partition à cinq mouvements activés par les comédiens Cédric David, Luc Ducros, Agathe L’Huillier, Julie Ménard et Mireille Roussel. Une complicité de tous les instants qui rayonne le quotidien, l’amitié et l’assurance des sentiments sont usinés sur la chaîne des valeurs. La musique, un écho qui roule sans amasser mousse.Le décor convient parfaitement à cet ensemble car la sinistrose du mobilier n’empêchait pas la communication. Les ordinateurs étaient de bois, les langues se déliaient au téléphone. De bonjour à bonsoir, d’un ça va chez toi à un merci, les journées au travail s’écoulaient ainsi huit heures durant. Maintenant, les écrans d’ordinateurs se mettent en veille à la fin de la journée, le téléphone portable a remplacé la portabilité d’une voix proche souhaitant une bonne soirée. Il en est ainsi.Les Travaux et les Jours de Michel Vinaver, mise en scène par Valérie Grail et interprétée par cinq comédiens excellents dans leur registre est une pièce qui a franchi avec succès les décennies de la contemporanéité. Du bel ouvrage pour ce service après-vente.
ses compétences et respecté pour l’homme et la femme qu’il représente. C’est dans les petites maisons que naissent les grandes histoires d’amour. Le service après-vente compte cinq employés, le chef, trois secrétaires et le technicien en blouse bleue. A chaque jour suffit sa peine, les pannes des robots ménagers font l’objet de nombreux appels téléphoniques.Les réponses sont calquées sur un modèle et répliquées par des voix différentes. Le chef veille au bon fonctionnement de sa ruche, écoute avec discernement les balivernes et autres commérages de bonne femme et bien entendu fait du gringue à la petite dernière arrivée dans l’unité. Une jeunette belle comme une rose prête à être butinée. Dans les couloirs, les rumeurs vont bon train et le quand-dira-t-on propage des informations pas vraiment rassurantes. La Maison Cosson est peut-être en passe d’être rachetée par l’un de ses principaux concurrents.L’écriture de ce texte n’est pas sans rappeler l’impact de la crise économique qui sévit depuis quelques années dans l’Hexagone. Le made in France deviendra une appellation jaunie par les délocalisations pour des pays émergents ou de l’autre côté de la Muraille de Chine. Michel Vinaver fut un peu prophète en son pays à l’inspiration de ce récit. Du haut de son piédestal chez Gillette France, voyait-il l’horizon s’assombrir ? Si la plume est fertile, il n’en demeure pas moins que l’optimisme se décroche au téléphone comme une réclamation.L’amour n’est pas étranger à ces sourires, à cette bonne humeur constante, à ces jovialités d’un autre temps. Une journée au bureau à la fin des années 70 donne matière à étancher les soucis de la maison, la stabilité des relations le permet. Il en découle l’assurance d’un travail passé dans de bonnes conditions. Confiance et sentiments sont aujourd’hui dévalués car l’homme est subordonné à un surcroit de productivité, les yeux rivés sur sa machine ou sur son écran. Il ne s’appelle plus, un matricule de quelques chiffres l’identifie à la gestion du personnel et à la direction des ressources inhumaines.La mise en scène de Valérie Grail s’inscrit dans un registre factuel qui mêle habilement une histoire passée à un état de fait social. L’homme conditionné sur son poste de travail est réduit à une relation transparente, pour ne pas dire aveugle. Valérie Grail aborde l’affectif dans ses bons côtés et pointe du doigt les abus d’affection entre le chef et la petite
nouvelle. Aujourd’hui, cela s’appelle le harcèlement.Il n’est pas de bonne mise en scène sans bon texte. Cette mise en scène s’avère belle et audacieuse car le texte est l’expression d’une partition à cinq mouvements activés par les comédiens Cédric David, Luc Ducros, Agathe L’Huillier, Julie Ménard et Mireille Roussel. Une complicité de tous les instants qui rayonne le quotidien, l’amitié et l’assurance des sentiments sont usinés sur la chaîne des valeurs. La musique, un écho qui roule sans amasser mousse.Le décor convient parfaitement à cet ensemble car la sinistrose du mobilier n’empêchait pas la communication. Les ordinateurs étaient de bois, les langues se déliaient au téléphone. De bonjour à bonsoir, d’un ça va chez toi à un merci, les journées au travail s’écoulaient ainsi huit heures durant. Maintenant, les écrans d’ordinateurs se mettent en veille à la fin de la journée, le téléphone portable a remplacé la portabilité d’une voix proche souhaitant une bonne soirée. Il en est ainsi.Les Travaux et les Jours de Michel Vinaver, mise en scène par Valérie Grail et interprétée par cinq comédiens excellents dans leur registre est une pièce qui a franchi avec succès les décennies de la contemporanéité. Du bel ouvrage pour ce service après-vente.
Philippe Delhumeau
18/04/2012
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Théâtre Transversal
de Pierre Pfauwadel ,ava Baya
Mise en scène de Pierre Pfauwadel
Au tout début j'ai pensé voir un groupe de femmes aborigènes en Australie sous la musique d'un didgeridoo, et puis non nous sommes près d'Athènes à l'orée d'une guerre ce sont des Amazones, et d'un coup leur cheval devient moto. . Et nos amazones deviennent...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre Transversal
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AVIGNON
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Valkyrie
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