Phèdre
de Racine
Mise en scène de Ophélia Teillaud, Marc Zammit
Avec Ayouba Ali (Hippolyte), Mona El Yafi (Aricie), Véronique Boutonnet (Ismène / Panope), Camille Metzger (Oenone), Ophélia Teillaud (Phèdre), Marc Zammit (Thésée / Théramène)
Un Phèdre revu dans une version mixant l'Antique et le moderne, un tableau de la mythologie peint avec les couleurs du langage universel, la passion et le déchirement.
Du décor nu, une fumée s'échappe et se disperse en aval de la scène. Le projecteur diffuse une lumière qui capte la fumée à en former une figure géométrique, un cône. Une silhouette féminine se glisse avec discrétion dans cette espace scindant le temps en deux, le surréalisme et l'abstrait. Mirage éphémère, le corps prend vie et dans un seul élan, le mouvement et l'expression dessinent une tragédie conjurant haine et passion.La haine descelle les amours, la passion rime avec trahison. Ce Phèdre nouveau style a l'apparence d'une tragédie profane bâtie sur les fondations du jugement dernier. Châtiment expiatoire frappé en son cur par les ravages de l'amour, Phèdre est le fruit d'une passion sulfureuse entre sa mère et un taureau. Phèdre, l'épouse de Thésée, subit de front une variante d'inceste moral et de profanation de la chaire de la déesse de l'Amour. Thésée est un époux sincère, un roi loyal et altruiste pour son peuple, un vaillant guerrier qui a combattu le dieu des Enfers. La puissance de la narration de la dernière tragédie de Racine décode les vertiges de l'amour en une juxtaposition d'images prises dans l'intemporalité du temps.Ophélia Teillaud dans le rôle de Phèdre catapulte l'alexandrin vers des sommets que seuls les Dieux peuvent entendre. Froide et imprévisible, elle donne de l'ampleur au personnage de la mythologie racinienne, pourrions-nous écrire. Elle se fige dans un mutisme qui dénonce le chaos du monde, son regard fixe le lointain comme s'il recherchait un quelconque horizon sans heurt. Marc Zammit interprète Thésée avec l'importance physique qui est donnée au personnage, au regard de son rang et de sa dignité. Il incarne la sagesse et la droiture, la philosophie et le pouvoir avec aisance.La passion devient amorale quand Phèdre brule d'amour pour Hippolyte, le fils de Thésée et de la Reine des Amazones. Aveux écorchés, l'amour devient vertige, vestige littéraire hérité des grandes tragédies grecques. Les alexandrins de Racine n'ont rien à envier à la prose de Sophocle et d'Aristophane.Phèdre d'Ophélia Teillaud et de Marc Zammit déloge les tragédies généralement mises en scène dans d'imposants décors et de somptueuses tenues. Sobriété et subtilité suffisent à impulser un nouveau courant à la scène tragique. Les comédiens évoluent dans un espace dépouillé, mais riche de ce vide qui allège les lourdeurs du passé. Si les temples se défont, les amours sont plus fortes et gravent dans le marbre la marque de la raison.Les jeux de lumière donnent de l'éclat à l'expression artistique intensifiée par moment et projettent sous filtre de l'intimité quand la narration s'apparente à la poésie.Phèdre de Racine, l'alexandrin sonne juste sur la scène du théâtre Mouffetard.
Philippe Delhumeau
29/01/2012
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Chapelle des Italiens
Mise en scène de Alexandre Horréard
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