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Eva et Monsieur Wolff
de Alain Régus
Mise en scène de Alain Régus
Avec Cécile Carles
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Du 25/10/2011 au 05/11/2011
21h.
Théâtre du Grand Rond
23 rue des Potiers
31000 TOULOUSE
05 61 62 14 85
Site Internet
L’histoire d’Eva Braun
En 1929, une petite secrétaire allemande de 17 ans va faire une rencontre qui bouleversera sa vie. Fräulein Braun, jeune femme timide et sans grand intérêt, travaille au magasin "Heinrich Hoffmann, photographe d’art". Par l’entremise de son patron, Heinrich Hoffman, elle rencontre Adolf Hitler. Elle a 17 ans, il en a 40 ; elle est timide et réservée, il est charismatique et rempli d’ambitions. Cet homme la trouble et elle en tombe follement amoureuse.A cette époque, Hitler n’est pas encore le Führer et Eva devient sa maitresse secrète. Intime d’Hitler, plus les années passent, plus elle se rapproche de lui ; elle le suit pratiquement partout et assiste aux grandes réunions. Elle sait ce qui se complote et se prépare. Cependant, ni les invasions, ni la guerre, ni même les génocides ne sont un frein à son amour, à son adoration pour son "Wolffi". De "petite sirène", Eva deviendra l’épouse officielle d’un, si ce n’est le plus grand dictateur du monde et de l’Histoire.Le duo Alain Régus et Cécile Carles fonctionne à merveille. Le texte de Régus présenté sous forme de cinq lettres qu’Eva aurait pu envoyer à sa famille (sa cousine, sa grande sur, sa mère et pour finir, son père) retrace son histoire et son évolution. Nous faisons la rencontre d’une toute jeune femme intimidée et pleine de rêve qui succombe à sa passion pour un homme de pouvoir bien plus âgé qu’elle. Grandie, pourrie gâtée par le statut de son amant, elle devient hautaine, méprisante, jalouse voire dangereuse. Au contact du Führer, la petite blondinette dévoile peu à peu un coté sombre et malsain.L’interprétation de Cécile Carles fait entrevoir une Eva complètement schizophrène. Tantôt douce et souriante parlant avec une voix posée et agréable, elle devient raide et stricte, hurlant ses paroles lorsqu’elle se met en colère. Cette intonation violente et martelée, cette rigidité n’est pas sans rappeler les discours de son amoureux. Plusieurs personnalités apparaissent dans l’Eva Braun de Cécile Carles : la jeune femme douce et amoureuse, la femme violente, jalouse et dangereuse, le robot aveugle qui se voile la face et refuse d’admettre que l’homme qu’elle aime éperdument est un monstre ; et enfin, Eva, celle qui s’adresse sans détour aux membres de sa famille, une Eva triste et résignée. Certainement la plus humaine de toutes ses facettes.Cécile Carles incarne aussi tour à tour les autres personnages de l’Histoire : Hoffman, Himmler, Rosenberg, Gring... Chaque attitude figure une personne. Elle peut tenir une conversation entre tous ces messieurs, on comprend parfaitement qui s’exprime. Sa prestation est remarquable. Elle est même perturbant lorsque la comédienne s’arrête, vous fixe de ses grands yeux tout ronds et vous sourit après avoir dit : "Herta (sa cousine) est en camp de concentration, je suis désolée mais tu sais avec ses idées...". Flippant ! Oui, Cécile Carles, cette jolie jeune femme brune et pas très grande fait frissonner, de peur ou de tristesse, au choix.Quant à la mise en scène, la comédienne évolue entre des draps blancs où sont projetés des images d’archives de la vie d’Eva, de Hitler, des bombardements, de la guerre... On passe d'Eva sur la plage qui batifole dans les vagues aux bombes larguées sur Berlin ; d'Adolphe caressant sa chienne Blondie aux déportés faméliques dans les camps. Tout comme les effets sonores : aux extraits des discours du Führer, succèdent le bruit des bottes militaires avançant au pas cadencé ou des trains, les chants allemands, des musiques festives... Ces contrastes marquants sont représentatifs de cette vie décalée qu’était celle d’Eva Braun. Bien qu’elle ait été parfaitement au courant des agissements de son amant et de son parti, elle faisait mine de faire la sourde oreille car, comme elle le dit très justement, "il ne faut pas contrarier Dolphi".Fräulein Eva Braun a passé seize ans à vivre dans l’ombre d’un homme qu’elle a aimé plus que tout, à attendre patiemment que son heure vienne. Et le jour où enfin il l’épouse, c’est pour se donner la mort ensemble quelques heures plus tard. Eva Braun, une femme éperdument amoureuse, une arriviste, une folle ? Il n’est pas bon de juger. Il faut aller voir Eva et Monsieur Wolff pour tenter de comprendre cette femme sans qui certains secrets de l’Histoire n’auraient pu être dévoilés.
Cyriel Tardivel
29/10/2011
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Théâtre La Luna
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Mise en scène de Juliette Jouniaux,maelle Charpin
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