Huis Clos
de Jean-Paul Sartre
Mise en scène de Vladimir Steyaert
Avec Ursa Raukar (Croatie), Roger Atikpo (Togo), Adela Minae (Roumanie), Larissa Cholomova (Russie) , Jérôme Veyhl (Allemagne), Antoine Sastre (Espagne)
La trilogie infernale de Sartre sous l’angle ethnographique
Monter au paradis pour se retrouver en enfer est un surprenant chemin. C’est celui qu’empruntent chaque jour les spectateurs qui viennent voir la pièce Huis Clos de Jean-Paul Sartre au théâtre du Lucernaire dans la mise en scène de Vladimir Steyaert.
Après quelques escaliers exigus qui tournoient qu’il faudra emprunter en silence, le rituel est accompli pour découvrir une étonnante adaptation de l’uvre théâtrale indémodable de cet écrivain existentialiste.Huis Clos est écrite en 1944 en plein dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et demeure la pièce la plus connue de Jean-Paul Sartre. Ce drame social où l’être est défini par ses gestes et ses non-gestes est le symbole même du courant philosophique dont Sartre est le père.L’histoire a lieu en enfer et Sartre en parle fort bien : "L'enfer, nous dit-il, n'est pas le lieu de la torture physique, mais celui du jugement implacable d'autrui porté sur nous. Nos actes nous engagent tout entier et ne peuvent plus être modifiés. Une fois la mort advenue, nous n'avons aucune prise sur ce que le reste du monde en fera et la façon dont il les interprétera."Les comédiens sont chacun dans leur rôle à la fois inséparables et interdépendants. Le paradoxe est entier comme le verbalise fort bien Sartre en préambule de l’enregistrement phonographique de la pièce en 1965 lorsqu’il dit : "les autres sont au fond ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes pour notre propre connaissance de nous-mêmes".Des phrases fortes des personnages jalonnent le texte et nous restent en mémoire par la force de leur véracité comme les propos d’Inès : "Entre assassins. Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien". Ou bien encore : "Le bourreau, c'est chacun de nous pour les deux autres".La mise en scène de Vladimir Steyaert correspond tout à fait à la philosophie sartrienne sans avoir pour autant mis l’accent sur ce sujet . On peut même dire a fortiori que la philosophie de l’uvre transpire dans le jeu de chacun des comédiens sans que le metteur en scène ait voulu la pointer du doigt. Il suffit juste pour y coller d’une diversité culturelle et ethnique qui fait jouer des comédiens togolais, roumain, croate ou allemand. Steyaert, tel un analyste, sélectionne parmi les origines, les cultures, les accents et les psychologies possibles trois profils d'individus dont la combinaison sera nécessairement explosive de part leur diversité. Il les bloque dans un décor qui les contraint à cxister, c'est-à-dire à supporter la présence de chacun des deux autres sans aucune possibilité de fuir ou de se fuir (suicide) comme le voulait Sartre.Vladimir Steyaert rend hommage à Sartre ; à sa philosophie, à sa compréhension de l’uvre, redéfinissant lui-même la thématique avec l’acuité d’une modernité dépoussiérante qui traverse le temps sans complexes ni anachronismes.Laissons le nous en parler : "Monter Huis Clos avec des comédiens roumain, croate, allemand et togolais, c’est d’abord faire résonner la langue de Sartre avec un florilège d’accents qui vont plonger le spectateur dans une atmosphère étrange, une sorte de Tour de Babel démoniaque qui va revitaliser ce texte et lui donner une portée encore plus universelle. Un des enjeux majeurs de ma mise en scène consistera à assumer pleinement l’origine des comédiens et à m’en servir dans le travail de direction d’acteurs comme base de construction de chaque personnage."Résultat : le succès est bien là. Avec, en point d'orgue, la morale de la pièce : "l’enfer c’est les autres", estampille d’une uvre consacrée.
Après quelques escaliers exigus qui tournoient qu’il faudra emprunter en silence, le rituel est accompli pour découvrir une étonnante adaptation de l’uvre théâtrale indémodable de cet écrivain existentialiste.Huis Clos est écrite en 1944 en plein dans la tourmente de la Seconde Guerre mondiale et demeure la pièce la plus connue de Jean-Paul Sartre. Ce drame social où l’être est défini par ses gestes et ses non-gestes est le symbole même du courant philosophique dont Sartre est le père.L’histoire a lieu en enfer et Sartre en parle fort bien : "L'enfer, nous dit-il, n'est pas le lieu de la torture physique, mais celui du jugement implacable d'autrui porté sur nous. Nos actes nous engagent tout entier et ne peuvent plus être modifiés. Une fois la mort advenue, nous n'avons aucune prise sur ce que le reste du monde en fera et la façon dont il les interprétera."Les comédiens sont chacun dans leur rôle à la fois inséparables et interdépendants. Le paradoxe est entier comme le verbalise fort bien Sartre en préambule de l’enregistrement phonographique de la pièce en 1965 lorsqu’il dit : "les autres sont au fond ce qu'il y a de plus important en nous-mêmes pour notre propre connaissance de nous-mêmes".Des phrases fortes des personnages jalonnent le texte et nous restent en mémoire par la force de leur véracité comme les propos d’Inès : "Entre assassins. Nous sommes en enfer, ma petite, il n'y a jamais d'erreur et on ne damne jamais les gens pour rien". Ou bien encore : "Le bourreau, c'est chacun de nous pour les deux autres".La mise en scène de Vladimir Steyaert correspond tout à fait à la philosophie sartrienne sans avoir pour autant mis l’accent sur ce sujet . On peut même dire a fortiori que la philosophie de l’uvre transpire dans le jeu de chacun des comédiens sans que le metteur en scène ait voulu la pointer du doigt. Il suffit juste pour y coller d’une diversité culturelle et ethnique qui fait jouer des comédiens togolais, roumain, croate ou allemand. Steyaert, tel un analyste, sélectionne parmi les origines, les cultures, les accents et les psychologies possibles trois profils d'individus dont la combinaison sera nécessairement explosive de part leur diversité. Il les bloque dans un décor qui les contraint à cxister, c'est-à-dire à supporter la présence de chacun des deux autres sans aucune possibilité de fuir ou de se fuir (suicide) comme le voulait Sartre.Vladimir Steyaert rend hommage à Sartre ; à sa philosophie, à sa compréhension de l’uvre, redéfinissant lui-même la thématique avec l’acuité d’une modernité dépoussiérante qui traverse le temps sans complexes ni anachronismes.Laissons le nous en parler : "Monter Huis Clos avec des comédiens roumain, croate, allemand et togolais, c’est d’abord faire résonner la langue de Sartre avec un florilège d’accents qui vont plonger le spectateur dans une atmosphère étrange, une sorte de Tour de Babel démoniaque qui va revitaliser ce texte et lui donner une portée encore plus universelle. Un des enjeux majeurs de ma mise en scène consistera à assumer pleinement l’origine des comédiens et à m’en servir dans le travail de direction d’acteurs comme base de construction de chaque personnage."Résultat : le succès est bien là. Avec, en point d'orgue, la morale de la pièce : "l’enfer c’est les autres", estampille d’une uvre consacrée.
Yves-Alexandre Julien
17/08/2011
AVIGNON
Théâtre de l'Etincelle
Mise en scène de Geneviève Brett
Génial ! Un dramaturge écrit une pièce de théâtre, mais il est en mal d'inspiration. Sa compagne n'est pas super adhérente à sa nouvelle dramaturgie. Survient un personnage, non invité, qui bouscule la routine de ce couple. Le Diable, de son prénom Méphisto, veut emporter...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre de l'Etincelle
AVIGNON
Mephisto valse
de François BrettMise en scène de Geneviève Brett
Génial ! Un dramaturge écrit une pièce de théâtre, mais il est en mal d'inspiration. Sa compagne n'est pas super adhérente à sa nouvelle dramaturgie. Survient un personnage, non invité, qui bouscule la routine de ce couple. Le Diable, de son prénom Méphisto, veut emporter...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Pierre De Lune
la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera
Pierre De Lune
la méthode Sherlock
de Paul Spera,andrea Redavid
Mise en scène de Andrea Redavid,paul Spera