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Ana non
de Agustin Gomez-Arcos
Mise en scène de Gérard Vantaggioli
Avec Julia Bruni, Stéphanie Lanier
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Du 08/07/2011 au 31/07/2011
15h5017.
Le Chien qui Fume
75, rue des Teinturiers
84000 AVIGNON
04 90 85 25 87
Un long voyage avec la mort !
En adaptant à la scène le grand roman d’Agustin Gomez-Arcos, Gérard Vantaggioli a créé l’événement. Un événement qui a ému, bouleversé et enthousiasmé les spectateurs de l’avant-première de ce spectacle, aussi prenant par son sujet qu’original dans sa forme théâtrale même. La réussite de cette entreprise, il la doit aussi beaucoup à ses deux actrices... et d‘abord à Stéphanie Lanier que nous connaissions déjà pour l’avoir vue précédemment dans Le Jeu de la mémoire sur ce même plateau. Moins habituée semble-t-il au jeu théâtral qu’à la danse, sa profession initiale, Julia Bruni, dans sa prise du rôle principal, sait elle aussi être très émouvante. La mise en espace nous fait bien sentir cependant à quel point les deux personnages, dans leurs caractères respectifs, s’inscrivent au sein même d’une forte complémentarité obligée qui les rend inséparables, comme le jour et la nuit, le réel et le rêve... ou plutôt le cauchemar !Ana Non est une femme âgée de 75 ans dont le mari et ses deux premiers fils sont morts dans la guerre civile qui ensanglanta l’Espagne. Son troisième fils, Jesus, est en prison dans le nord du pays. Sachant que ses propres jours sont comptés, elle part retrouver ce fils, le seul qui lui reste, pour lui apporter un pain aux amandes, le pain des retrouvailles... C’est ce long voyage fatal et initiatique qu’elle effectue à pied entre les rails de la voie ferrée sur laquelle circule le train qu’elle aurait dû prendre mais qu’elle n’a pas les moyens financiers de s’offrir, que nous raconte ce spectacle, en images fortes qui fleurent bon un fantastique du quotidien, partie intégrante de la culture espagnole.Comment ne pas penser alors à Luis Bunuel, cinéaste plus espagnol que surréaliste, et à sa Voie lactée, comme à son Nazarin pour le thème du voyage, à Goya et ses Désastres de la guerre, à Murillo, entre autres ?...
L’Espagne au cœur et à la conscience...
Au cours de sa lente progression, initiée puis conduite par un étrange personnage féminin ou plutôt androgyne, sorte de M. Loyal inattendu, improbable, qui est aussi et surtout l’image et la personnification de sa propre mort à venir et qui va l’accompagner tel un double funeste, mais aussi éveilleur de sa conscience, Ana croise de curieux personnages qui sont autant de métamorphoses de ce double énigmatique. Entre autres, Trino, un jeune aveugle, halluciné et hallucinant, sorti de prison, qui va l’accompagner longtemps comme une ombre : une sorte de Tirésias moderne dont la puissante et parfois cruelle lucidité l’aidera à nourrir sa propre révolte contre l’injuste et funeste sort qui lui est fait. A elle comme à toutes ses semblables...Trino est lui aussi un personnage allégorique, représentant l’Espagne et son histoire même. Mais il en est la conscience qui surgit et s’éveille dans Ana... dont le voyage entier dès lors devient une évocation du cheminement accompli durant sa vie toute entière jusqu’à sa dernière vraie rencontre avec la mort, la sienne désormais qui est aussi celle d’un pays, l’Espagne, étouffée par les pulsions mortifères du franquisme.Le contexte social la misère du peuple et politique la guerre civile gagnée par les franquistes avec le concours d’Hitler et des nazis sont en effet toujours en toile de fond de ce gigantesque cauchemar. Gigantesque mais intime aussi... Collectif, mais aussi individuel. Car cette Ana, comme son ombre qui toujours l’accompagne, semble bien être l’allégorie même de cette Espagne de bruit et de fureur, vouée aux pulsions de mort d’un Franco et de ses sbires hurlant ce cri scandaleux : "Mort à l’intelligence, Viva la muerte !" emblématique de tous les fascismes naissants et à venir...La mise en scène qui utilise bien des moyens techniques est pourtant d’une sobre richesse qui en renforce encore l’expression. Les concessions faites au spectaculaire ne sont là que dans ce but. Tout comme le jeu des comédiennes qui renforce l’intimité de leur relation. La Mort n’accompagne Ana que dans la mesure où elle fait corps avec elle-même, avec sa vie même... Elle disparaîtra au moment de la vraie mort d’Ana. Stéphanie Lanier sait donner magnifiquement ce caractère d’accompagnatrice fatale et protéiforme à ce personnage à la dimension théâtrale fortement évocatrice. Elle est aussi comme la voix intérieure d’Ana, la partenaire, l’interlocutrice de son monologue intérieur.Voilà donc un spectacle qui, sous son apparence immédiate de description "réaliste" mais qu’est-ce donc vraiment que le réalisme ? est en fait un véritable, un authentique poème épique dont la forme transcende le sujet. On parle trop souvent du fond et de la forme... Et de leur opposition. Ici, le fond et la forme sont inséparables, ce qui est, me semble-t-il, la marque même de la réussite.
Henri Lepine
12/07/2011
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
BA Théâtre (anciennement Sham's bar théâtre)
de Emmanuel Darley
Mise en scène de Thierry De Pina
Marie Pierre va voir son père veuf et malade, tous les mardis, et vont faire les courses à Monoprix. Ils connaissent tout le monde dans le quartier, et les voisins, et les relations, et les gens regardent Marie Pierre. Ils ne savent pas quoi dire, certains sont gênés, les autres ignorent....
L'avis de Geneviève Brissot
BA Théâtre (anciennement Sham's bar théâtre)
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AVIGNON
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Le mardi à Monoprix
de Emmanuel DarleyMise en scène de Thierry De Pina
Marie Pierre va voir son père veuf et malade, tous les mardis, et vont faire les courses à Monoprix. Ils connaissent tout le monde dans le quartier, et les voisins, et les relations, et les gens regardent Marie Pierre. Ils ne savent pas quoi dire, certains sont gênés, les autres ignorent....
L'avis de Geneviève Brissot