La Méthode Grönholm
de Jordi Galceran
Mise en scène de Thierry Lavat
Avec Lionel Abelanski, Yannis Baraban, Marie Piton, Philippe Vieux
Relations humaines, relations inhumaines.
Une candidate et trois candidats au poste de Directeur commercial
d'une multinationale se retrouvent dans la salle d'attente. Attente, attente. Courts préliminaires aimables, et l'on tire les couteaux.Premier test. Il est conçu pour attiser l'inimitié due à la situation et développer rapidement haine, hypocrisie, mensonges, coups bas ; mais aussi, stress et instinct de survie aidant, vivacité, analyse, riposte rapide. Les personnages sont très intelligents, c'est souvent plus difficile pour l'auteur, c'est toujours un régal pour le spectateur.Suivent : un deuxième test plus féroce, un troisième plus cruel, un quatrième plus... Ce texte est d'une ingéniosité affligeante, hélas. Affligeante pour tous ceux qui ne l'ont pas écrit (bhein, quoi, moi aussi, je puis vous manipuler un peu, non ?). De fait, ce scénario est très brillant. L'auteur catalan, Jordi Galceràn, s'invente des difficultés croissantes puis les surmonte de manière inattendue, et avec élégance.Ce qu'il en dit : "La Méthode Grönholm traite de la cruauté dans les relations professionnelles, en mettant en scène l’un des processus les plus pervers du monde du travail, celui du recrutement. De plus en plus absurdes, les épreuves successives nous font pénétrer dans l’intimité des candidats. Mais elles s’inspirent toutes de réels systèmes de recrutement, puisés dans des documents écrits par des spécialistes. La pièce pousse simplement les situations à l’extrême, libérant toute la puissance comique de leur absurdité."Bon texte, bons comédiens, bon jeu, bon décor, bonne mise en scène, bon public. Bon travail. Très pro, très rythmé, vif, cadré, au couteau. Cache-cache, pièges, jeu dans le jeu... il est souvent jubilatoire de voir un comédien jouer un personnage A qui joue un personnage B qui joue un personnage C. Car c'est notre imaginaire qui produit les connexions et dédoublements. Pour le comédien, il suffit de bien jouer le personnage C...Mais pour un comédien, jouer un méchant, un vrai salaud que le public se met à détester, n'est pas facile. C'est la seule réserve qui peut être émise. Tout est très noir mais eux n'osent pas l'être autant que le texte et le propos. Malgré tous les coups tordus qu'ils s'infligent, ils restent un peu "trop propres sur eux".Ce sont des méchants mais à la manière de la Metro Goldwyn Mayer, la raie reste impeccable. Dès lors, pas de menace diffuse comme chez Stephen King, pas de possession comme chez Jim Thompson, pas de fatalité comme chez James Ellroy. Or le texte lui-même porte tout cela.Plus la pièce avance, plus elle est vive ; au lieu de nous enfoncer dans les glauques marécages des mirages de la réussite matérielle narcissique. Ces personnages manquent de désespoir. S'en approchent au plus près, Lionel Abelanski et Philippe Vieux. Mais on comprend les comédiens, le metteur en scène, et leur vitalité. C'est un tel plaisir de suivre les constants retournements d'un scénario aussi brillant.Depuis sa création en 2003, la pièce a été jouée dans plus de quarante
pays, et il en existe plus de vingt traductions et adaptations. Si vous aimez penser vite, souvent à plusieurs choses à la fois, vous
passerez une très bonne soirée.
d'une multinationale se retrouvent dans la salle d'attente. Attente, attente. Courts préliminaires aimables, et l'on tire les couteaux.Premier test. Il est conçu pour attiser l'inimitié due à la situation et développer rapidement haine, hypocrisie, mensonges, coups bas ; mais aussi, stress et instinct de survie aidant, vivacité, analyse, riposte rapide. Les personnages sont très intelligents, c'est souvent plus difficile pour l'auteur, c'est toujours un régal pour le spectateur.Suivent : un deuxième test plus féroce, un troisième plus cruel, un quatrième plus... Ce texte est d'une ingéniosité affligeante, hélas. Affligeante pour tous ceux qui ne l'ont pas écrit (bhein, quoi, moi aussi, je puis vous manipuler un peu, non ?). De fait, ce scénario est très brillant. L'auteur catalan, Jordi Galceràn, s'invente des difficultés croissantes puis les surmonte de manière inattendue, et avec élégance.Ce qu'il en dit : "La Méthode Grönholm traite de la cruauté dans les relations professionnelles, en mettant en scène l’un des processus les plus pervers du monde du travail, celui du recrutement. De plus en plus absurdes, les épreuves successives nous font pénétrer dans l’intimité des candidats. Mais elles s’inspirent toutes de réels systèmes de recrutement, puisés dans des documents écrits par des spécialistes. La pièce pousse simplement les situations à l’extrême, libérant toute la puissance comique de leur absurdité."Bon texte, bons comédiens, bon jeu, bon décor, bonne mise en scène, bon public. Bon travail. Très pro, très rythmé, vif, cadré, au couteau. Cache-cache, pièges, jeu dans le jeu... il est souvent jubilatoire de voir un comédien jouer un personnage A qui joue un personnage B qui joue un personnage C. Car c'est notre imaginaire qui produit les connexions et dédoublements. Pour le comédien, il suffit de bien jouer le personnage C...Mais pour un comédien, jouer un méchant, un vrai salaud que le public se met à détester, n'est pas facile. C'est la seule réserve qui peut être émise. Tout est très noir mais eux n'osent pas l'être autant que le texte et le propos. Malgré tous les coups tordus qu'ils s'infligent, ils restent un peu "trop propres sur eux".Ce sont des méchants mais à la manière de la Metro Goldwyn Mayer, la raie reste impeccable. Dès lors, pas de menace diffuse comme chez Stephen King, pas de possession comme chez Jim Thompson, pas de fatalité comme chez James Ellroy. Or le texte lui-même porte tout cela.Plus la pièce avance, plus elle est vive ; au lieu de nous enfoncer dans les glauques marécages des mirages de la réussite matérielle narcissique. Ces personnages manquent de désespoir. S'en approchent au plus près, Lionel Abelanski et Philippe Vieux. Mais on comprend les comédiens, le metteur en scène, et leur vitalité. C'est un tel plaisir de suivre les constants retournements d'un scénario aussi brillant.Depuis sa création en 2003, la pièce a été jouée dans plus de quarante
pays, et il en existe plus de vingt traductions et adaptations. Si vous aimez penser vite, souvent à plusieurs choses à la fois, vous
passerez une très bonne soirée.
Philippe Dohy
22/03/2011
AVIGNON
Théâtre du Balcon
Mise en scène de Serge Barbuscia
Pierre creuse, oui il creuse un fossé, pour qui ? pourquoi ? il ne le sait pas lui-même mais il creuse, aidé d'un moussaillon, Mousse, un ancien sans-papier. Puis vient Amel qui elle, veut reboucher le fossé. Trois personnages que tout oppose, qui veulent avoir raison, qui n'arrivent...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre du Balcon
AVIGNON
Le Fossé
de Jean-Baptiste BarbusciaMise en scène de Serge Barbuscia
Pierre creuse, oui il creuse un fossé, pour qui ? pourquoi ? il ne le sait pas lui-même mais il creuse, aidé d'un moussaillon, Mousse, un ancien sans-papier. Puis vient Amel qui elle, veut reboucher le fossé. Trois personnages que tout oppose, qui veulent avoir raison, qui n'arrivent...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Théâtre des Corps Saints
Madame Bovary en plus drôle et moins long
de Camille Broquet,marion Pouvreau
Mise en scène de Edward Decesari
Théâtre des Corps Saints
Madame Bovary en plus drôle et moins long
de Camille Broquet,marion Pouvreau
Mise en scène de Edward Decesari
AVIGNON
Chapelle des Italiens
La petite dans la forêt profonde
de Philippe Minyana
Mise en scène de Alexandre Horréard
Chapelle des Italiens
La petite dans la forêt profonde
de Philippe Minyana
Mise en scène de Alexandre Horréard