Un Eté indien
de Truman Capote
Mise en scène de Stéphanie Chévara
Avec Laurent d'Olce, Sylvain Ferrandes, Ruben Delamarche, Arthur Minthe (les enfants en alternance)
"Le jour où j'ai du quitter la maison de mon enfance fut le plus triste de mon existence."
L'année de ses 15 ans, Stéphanie Chévara découvre la nouvelle de Truman Capote, Un Été indien. Ce n'est pas peu dire si lecture faite, l'histoire l'a émue. Une fiction qui plonge le lecteur dans le monde de l'innocence et de la quiétude d'un petit garçon tiraillé par des parents autoritaires et peu enclin aux marques d'affection. Son grand-père se pose en bouclier protecteur et attendri. Les racines de l'âge l'embellissent et sa générosité de cur est perpétuelle. Enfin, le public devinera ce grand-père dans l'évolution de la pièce que tout adulte aurait aimé avoir enfant.Les scènes de campagne alternent le quotidien de Bobby, des escapades dans les prairies, de longues heures passées au bord du ruisseau. Le ruisseau, élément essentiel de l'univers champêtre du petit garçon, le vent balaie la solitude et les douleurs de l'enfance. Les occasions d'y pleurer ne manquent pas.Grand-père accompagne son petit-fils dans les endroits où il apprécie de se retrouver seul avec lui. Un jour, les parents de l'enfant décident d'abandonner la maison familiale en bois, les landes de terre cultivées et en friche et l'incontournable ruisseau. L'amitié pure et profonde, ce lien d'affection indéfectible entre Bobby et son papi dissimulent les tourments de la séparation à venir. Grand-père en profite pour lui confier un secret. Une terrible tempête se lève le jour du départ comme pour chasser les émotions du moment.Bien des années plus tard, Stéphanie Chévara lit de nouveau Un Été indien et toujours aussi bouleversée décide de l'adapter au théâtre. Sur la scène, des toiles blanches sont accrochées à la structure métallique. Une façon d'établir un lien au temps éclairé par la limpidité des rideaux. La mise en scène propose une dualité d'expressions successives en ouverture de la pièce. Apparait un homme, lequel de-ci, de-là foule le plateau de long en large en exhibant des souvenirs traduits avec la sensibilité de ses mots. En arrière-plan, un petit garçon égraine une herbe en proie à la nonchalance de son jeune âge."Le silence immobile de l'automne était en l'air."Dans la narration, l'accent est harmonieusement porté par les sons de la nature. Le vent caresse les roseaux, le bonheur baigne avec pudeur dans le ruisseau, le chant de la terre labourée donnent l'impression d'écouter Un Été indien assis sous un arbre.Sur la scène, l'enfant et l'adulte se croisent dans la transparence du temps. Quand l'un apparait, l'autre disparait. La magie du temps finement saisie à chaque morceau de vie est joliment restituée dans la mise en scène. La transposition de l'enfant-adulte et de l'adulte-enfant s'articule autour du grand-père dont l'ombre témoigne de la persistance du personnage. Son image se détache derrière les toiles blanches, sa voix résonne de l'affection portée à son petit-fils.Le réalisme de l'adaptation de la nouvelle de Truman Capote réside dans la brillante interprétation de Laurent d'Olce, le narrateur et de l'entrain conjugué à la candeur de Ruben Delamarche, l'enfant. Un jeu croisé de regards sans prêter à se reconnaitre. Pourtant, l'un et l'autre sont indissociables car le fil de l'histoire est tissé sur deux destins, deux existences, dont une parenthèse de taille pour le grand-père.Laurent d'Olce réveille avec vigueur et nostalgie ce torrent d'images imprimées sur papier souvenir. L'émotion se lie complice avec les douleurs de l'enfance. La lie de la séparation coule telles des larmes de tristesse sur les joues de l'enfant. Si le public ne les perçoit pas, il les entend. Ruben Delamarche, un p'tit gars de 9 ans avec l'expression et le sérieux d'un comédien marqué par une longue expérience de la scène. Vraiment chouette le p'tit Ruben, quel talent !Stéphanie Chévara a réalisé une très jolie pièce de théâtre entourée d'une équipe de bons techniciens dans leur domaine respectif. Les effets de lumière apportent de la fraicheur à certains passages mélancoliques. Les images vidéos donnent la sensation de feuilleter un album de photos de famille en noir et blanc sur grand écran. La sobriété du décor se veut naturelle et profonde, fluide et imaginative.Un Été indien, une lecture d'hier pour une heure de pur bonheur au Plateau 31.
Philippe Delhumeau
03/04/2011
AVIGNON
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