La Douzième Bataille d’Isenzo
de Howard Barker
Mise en scène de Camille Carraz, Alain Cesco-Resia
Avec Camille Carraz, Alain Cesco-Resia
Brûlante métaphore érotique...
Tenna est une toute jeune fille de 17 ans. Assise, elle attend Isonzo, un très vieil homme. Tous deux viennent de se marier. Autre particularité commune : tous deux sont aveugles. Mais pour Isonzo, le vieillard, c’est son douzième mariage, et nous apprendrons assez vite, en même temps que Tenna, que les onze précédents n’ont donné lieu à aucune consommation.Toute leur rencontre semble alors vouloir donner lieu à une sorte de duel dans lequel le désir, l’érotisme sont d’autant plus exacerbés qu’il se déroule pour chacun d’eux dans le noir total de la cécité. Dans le contexte théâtral, ce sont les mots eux-mêmes qui pourvoient au désir qu’aucune visualisation ne peut exprimer pour les personnages. Même et surtout peut-être le spectacle de sa totale nudité enfin consentie et révélée par Tenna, comme un trop plein de réalité, à un Isonzo finissant par lui avouer que sa cécité n’était que feinte. Mais dit-il bien la vérité ?...Le théâtre d’Howard Barker, obscur, hermétique, semble défier toute volonté d’analyse. Barker l’a lui-même qualifié de "théâtre de la catastrophe", ce dernier terme dans le sens de "bouleversement" de la pensée, de la conscience, celle du spectateur s’entend. Un théâtre non aristotélicien dans lequel aucune catharsis n’est possible, dans la ligne d’un Edward Bond, plus avant, d’un Samuel Beckett.Ici, nos deux personnages se heurtent sans cesse au mur infranchissable, en raison de leur cécité qui les sépare d’une réalité devenue pour eux à jamais inaccessible. Vouloir l’atteindre est une démarche désespérée qui débouche parfois sur des cris de désespoir... Plus encore pour Isonzo, lequel en est à sa douzième bataille qui semble bien elle aussi perdue d’avance...Alain Cesco-Resia et Camille Carraz ont mis en scène, et avec quel brio, cette uvre incandescente qu’ils interprètent tous deux avec une grande intensité de jeu, tels deux fauves au milieu d’une arène, lieu propice s’il en fut aux scènes de massacre.
Henri Lepine
04/11/2010
AVIGNON
Théâtre Transversal
Mise en scène de Laetitia Poulalion,mathilde Levesque
Une femme séquestrée dans une chambre d'une maison ancienne par son mari médecin, sous prétexte de dépression périnatale, nous livre ses hallucinations en voyant un papier peint qu'elle déteste. Puis une femme presque vivante dans ce papier peint. Est-ce une prisonnière, est-ce...
L'avis de Geneviève Brissot
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AVIGNON
Le papier Peint Jaune
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AVIGNON
Théâtre du Balcon
Les trois petits vieux qui ne voulaient pas mourir
de Suzanne Van Lohuizen
Mise en scène de Johanne Benoit
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