


Sous le masque tu es mortel pauvre orphelin
de Jean-Gabriel Nordmann
Mise en scène de Renaud Robert
Avec Laurent Dupont, Renaud Robert
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Du 24/03/2010 au 11/06/2010
Mercredi et vendredi à 19h.
Guichet-Montparnasse
15, rue du Maine
75014 PARIS
Métro Montparnasse
01 43 27 88 61
Site Internet
Polichinelle revient sur la scène parisienne pour le plaisir des petits et des grands. Il a élu loge et planche au théâtre Le Guichet-Montparnasse pour quelques semaines. En 1846, Octave Feuillet sortit de sa manche un ouvrage La Vie de Polichinelle et ses nombreuses aventures. En 2010, c'est Jean-Gabriel Nordmann qui lui prête attention dans un livre intitulé Sous le masque, tu es mortel pauvre orphelin.
Un joli texte mis en scène par Renaud Robert au Guichet-Montparnasse, théâtre qui s'ouvre sur la rue du Maine et décèle la porte bleue ouverte, des trésors en pièces, des pépites de comédiens. Rendez-vous derrière la Tour Maine-Montparnasse et en appétence à la soirée, un bon accueil servi d'un sourire vraiment sincère et de quelques griottes de mots de bienvenue vous trouverez.Polichinelle attend... Ce soir, vous allez être les yeux de sa conscience. Attablé dans un coin, un directeur de théâtre itinérant compte et compte de nouveau les billets rangés en vrac dans une cassette grise. Le crayon à papier glisse nerveusement sur le cahier des recettes.Soudain à gauche, surgit bride-à-battue, un personnage à la laideur physique repoussante, une bosse difforme dans le dos, le nez corbin, un ventre, non une bedaine de bedeau. Le regard hagard et sans égard son ombre un dard le poursuit au hasard le jour comme la nuit, bizarre. Il apostrophe à coups de grands gestes désarticulés une chose indéfinissable aux yeux du directeur de théâtre, qui est en droit de s'inquiéter de l'exubérance déconcertante manifestée par Polichinelle.A ses origines, Polichinelle est une marionnette de théâtre transalpin, un pantin grossier, articulé autour des vices sans vista de la commedia dell'arte. Il se heurte à son double invisible, un fantôme qui le hante, le tiraille. Il essaie de se confier, avec réserve et pudeur, au directeur du théâtre. Ce dernier lui pose maintes questions à propos de sa vie, des questions affectant Polichinelle dans son intimité.Ce soir, le public ne verra pas le numéro pour lequel il avait été engagé. Polichinelle se dévoile sans façon, ni contrefaçon. Il raconte comment sa mère qui avait un polichinelle dans le tiroir l'abandonne à un couple de vieilles gens sans le moindre scrupule, des Thénardier en quelque sorte de la pire espèce. Il est rejeté, traité comme un vaurien, battu à tout va. Son physique ingrat ne l'avantage pas. Le doute le ronge jusque dans ses entrailles, le vice l'enserre à fréquenter les auspices diligentés par le Diable, Belzébuth pour les intimes. Il lui intime de persévérer dans sa quête de l'absolu nécessité à se faire plaisir, peu importe le moyen et la manière. L'essentiel convient d'aller puiser le bien dans le mal, l'inverse n'étant pas envisageable."Science sans conscience n'est que ruine de soi-même". Tour à tour, Polichinelle déballe les différents épisodes qui jalonnent son parcours autobiographique semé d'embûches par le truchement approprié de marionnettes. Toutes aussi malgracieuses les unes que les autres, c'est une mise en situation qui convînt à chaque fois du bien-fondé de leur narrateur à engendrer les situations cocasses pour lui et irrespectueuses pour ses semblables. Il s'en amuse comme il se fiche des préceptes qui régissent les règles du savoir-vivre. Il s'accorde le privilège de la flatulence en public. Bon vent ! L'amour, il ne sait pas en parler quand il rencontre la jolie blonde. Par contre, question sexe, il a le manche raidi par la chaleur ambiante du désir ; une irrémédiable envie de forniquer lui chatouille... tout partout.Alea jacta non est. La blonde noircit ses espoirs quand elle lui avoue s'être déjà acoquinée avec un beau mâle. Polichinelle ému se réfugie au fond de lui même. La conscience n'émet pas que de mauvaises ondes. Sur fréquence nostalgie, l'émotion chante l'air du mal aimé et la sensibilité mime la Claudette en écho. Madame la Mort et sa stagiaire La Maladie trépasseront sans ordonnance de l'état de squelette à une mort pathologique. Va de retro sans viseur ad mortem.Sous le masque, tu es mortel pauvre orphelin se regarde avec un il amusé et l'autre averti. Mais averti par quoi ? Une mise en scène doublement concentrée sur le jeu de Polichinelle et des marionnettes qui racontent des morceaux de vie et sur la conscience sa mauvaise conscience qui s'accapare le moindre recoin de l'intimité du personnage. Le directeur de théâtre, penaud de presque se confier à son tour au public. Que lui avouera-t-il ?Ce joli texte est un récit pour les petits et les grands, les amateurs de personnages délurés et désinvoltes. Ce joli texte est une fable pour les grands qui se lit, se comprend et pose, in situ, la question de la crise existentielle. Etat de fait qui par l'artifice de Polichinelle émerge dans toutes les consciences. L'inconsidération sociétale amène à prendre les chemins buissonniers de la vie quand celle-ci ne vous a pas gâté dès l'enfance. Cette pièce jouée tambour battant par un comédien dynamique et spontané et l'autre plus magnanime par rapport à la réflexion psychologique de Polichinelle s'avère être riche d'intérêt et résolument bien interprétée par Laurent Dupont et Renaud Robert. Sous le masque, tu es mortel pauvre orphelin, une bien jolie comédie masquée à ne pas manquer.
Philippe Delhumeau
19/04/2010

PARIS
Théâtre La Pépinière
de Virginie Berling, Christine Murillo, Charles Tordjman
Mise en scène de Charles Tordjman
Une chaise et une table en bois ordinaires trônent au milieu de la scène face au public. Une petite boîte en carton est en évidence sur la table. Le décor est planté. Christine Murillo arrive, simple et souriante. Elle s'installe. Le spectacle peut commencer. Elle va nous raconter la...
L'avis de Jeanne-Marie Guillou
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