L'Affaire Seznec
de Olga Vincent, Eric Rognard
Mise en scène de Robert Hossein
Avec Philippe Caroit, Robert Hossein, Jean-Paul Solal, Pierre Dourlens, Erick Desmarestz, Yannick Debain, Philippe Rigot, Olga Korotyayeva, Jean Antolinos, Martine Pascal, Hervé Masquelier, Danik Patisson, Frédéric Anscombre, Joël Ravon, Gilles Dumenil Laguerre, Dominique Roncero, Claude Lancelot, Vincent Labie, Patrick Bordes, Gérard Boucaron, Steve Bedrossian, Henri Deus, Jenny Bellay, Maurice Patou, Pierre Hossein
"Une erreur judiciaire est toujours un chef-d’oeuvre de cohérence" Cette citation de Daniel Pennac donne la vraie teinte du procès Guillaume Seznec revisité au théâtre par Robert Hossein.
Il n'est que d'observer le président du tribunal accablant l’inculpé sans preuves et sans laisser place au doute pour dire qu’on est ironiquement dans la cohérence du chef-d'uvre, c'est-à-dire dans l’erreur judiciaire type. Cette injustice qui porte le nom stigmatisé d’Affaire Seznec et qui, complexe et douloureuse, cliva la Bretagne et le pays tout entier, est mise à nouveau sous les feux des projecteurs après le film d’Yves Boisset par un metteur en scène passionné de justice : Monsieur Robert Hossein.Rappelons-nous un temps le contexte : Guillaume Seznec, maître de scierie à Morlaix (29), est inculpé pour meurtre sur la personne de Pierre Quéméneur, marchand de bois et conseiller général du Finistère. Les deux hommes s’étaient associés dans un trafic de Cadillac (un surplus de voitures américaines vendues à la Russie communiste et dont Seznec est le prête-nom). Dans la nuit du 25 au 26 mai 1923, Pierre Quéméneur disparaît, au cours d'un voyage d'affaires effectué avec Guillaume Seznec, entre la Bretagne et Paris. Étrangement, le corps n'a jamais été retrouvé. Seznec est le principal suspect. Au cours de son procès, près de 120 témoins sont entendus. Il sera condamné le 4 novembre 1924 aux travaux forcés à perpétuité. De peu, il échappa à la peine capitale, la préméditation ayant été écartée malgré la harangue de l’avocat général.Le rideau rouge du théâtre de Paris se lève ainsi sur un tribunal qui va ester des faits que nous venons de relater. Le public va donc assister véritablement au procès et en devenir les jurés. L’audience peut donc commencer. A droite, Guillaume Seznec entouré de deux gardiens de la paix aux visages stoïques et son avocat, Maitre Kahn, jeune débutant dans le domaine de la justice mis sur les bancs à défaut de son patron, le célèbre magistrat Maître Moro-Giaffery qui aurait dû assurer la plaidoirie. A gauche, le président du tribunal Dollin du Fresnel col d’Hermines et robe de sang, et l’avocat général viennent finir le tableau.Un peu comme dans la chanson du groupe Tri Yann, on entend "Accusé, levez-vous ! Nom prénom âge et profession ?" "Seznec Joseph Marie Guillaume, 46 ans, marchand de bois. Et là de prendre un ton bougon, fierté blessée, ça fait sale impression." Deux heures durant, les jurés d’un soir vont suivre une plaidoirie survoltée où se mêle la machination policière entre les mains de l’inspecteur stagiaire Bonny (futur adjoint vingt ans plus tard de Henri Lafont, le chef de la Gestapo française), dont le destin se chargera ensuite après la Seconde Guerre mondiale, pour faits de collaboration. Son jeu sur scène ne trahit pas son devenir dont le spectacle ne parle pas mais qui eut été là un élément de taille pour montrer par quels acteurs ce procès si injuste avait été mené.Les comédiens choisis par Robert Hossein ont tous les gueules de l’emploi à tel point qu’on se demande, la mise en scène aidant, à coup d’arrêts sur images, s’ils ne sortent pas tous du musée Grévin tant la véracité de leur physionomie patibulaire colle au récit. Guillaume Seznec, atterré, tête baissée, adopte une attitude ambigüe. Une évidence apparait, c’est que rien dans ce procès n’est sûr ni empreint de véracité. Le rapport de moralité enfonce un peu plus l’accusé : Sournois, rusé et, de manière unanime, détesté. Dollin du Fresnel, le président du tribunal, ne s’appuie aucunement sur des faits. Il préfère à coups de dents user d’un réquisitoire plutôt que d’un interrogatoire. "Seznec est-il victime ? Est-il coupable d’un crime ? Est-il faussaire, est-il menteur ? Aurait-il tué Pierre Quemeneur ? Haine, insultes et colère, est-il un bouc-émissaire ? Est-il un monstre meurtrier et l’assassin du conseiller ?" Le suspense est à son paroxysme. Robert Hossein choisit de nous montrer ce procès en mode interactif ponctué de commentaires journalistiques, usant à loisir du freeze frame, le tout mené dans une vraie forme documentaire.A l’issue de la plaidoirie, en guise d’entracte, les jurés spectateurs sont appelés à voter en glissant soit un jeton noir "coupable" ou blanc "innocent" dans l'une des deux urnes prévues à cet effet. Vers 22h45, le sort en est jeté. "Guillaume Seznec, vous êtes reconnu innocent !" Les jurés de la soirée se sont soumis au suffrage "en leur âme et conscience". "Guillaume Seznec, avez-vous quelque chose à dire ?" Et là, musique de fond très émouvante, un vieil homme avance à pas lents sur la scène et d'une voix d’outre tombe prononce le mot de la fin, celui qui rend hommage à l’innocence : "Oh, oui. Je vous remercie !".Faut-il que le théâtre s’en mêle pour que la justice convienne qu’elle n’est pas infaillible ? C’est sans doute là chaque soir, tel un rosaire ou une prière à exaucer, un bel hommage rendu à celui qui n’est toujours pas réhabilité.
Yves-Alexandre Julien
29/03/2010
AVIGNON
L'Optimist
Mise en scène de Alain Illel
Ce spectacle est une invitation intimiste dans la vie de Juliette Gréco. On apprend que Juliette est danseuse avant d'être chanteuse et comédienne. Elle chante surtout à St Germain des Prés. C'est une muse entourée de Sartre, Simone de Beauvoir, Vian, Prévert, Piccoli, Mile...
L'avis de Geneviève Brissot
L'Optimist
AVIGNON
Gréco, la vie d'une jolie môme
de Dominique BethuneMise en scène de Alain Illel
Ce spectacle est une invitation intimiste dans la vie de Juliette Gréco. On apprend que Juliette est danseuse avant d'être chanteuse et comédienne. Elle chante surtout à St Germain des Prés. C'est une muse entourée de Sartre, Simone de Beauvoir, Vian, Prévert, Piccoli, Mile...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Au Coin de la Lune (La Luna)
Jeune fille cherche maison douce où pratiquer son piano
de Amandine Sroussi
Mise en scène de Amandine Sroussi
Au Coin de la Lune (La Luna)
Jeune fille cherche maison douce où pratiquer son piano
de Amandine Sroussi
Mise en scène de Amandine Sroussi
AVIGNON
BA Théâtre (anciennement Sham's bar théâtre)
Le mardi à Monoprix
de Emmanuel Darley
Mise en scène de Thierry De Pina
BA Théâtre (anciennement Sham's bar théâtre)
Le mardi à Monoprix
de Emmanuel Darley
Mise en scène de Thierry De Pina