![](../img/t.gif)
![](../img/z.gif)
![](../img/t.gif)
![](../img/z.gif)
![](../img/t.gif)
Je t'appelle de Paris
de Moussa Sanou
Mise en scène de Moussa Sanou
Avec Moussa Sanou, Mamadou Kousse
-
-
Du 09/01/2010 au 14/02/2010
Du mardi au samedi à 21h, dimanche à 16h.
Nanterre-Amandiers
7, avenue Pablo Picasso
92000 NANTERRE
01 46 14 70 00
Site Internet
''Je sais pourquoi les journaux ont été inventés par les français. C'est pour les déplier et se cacher derrière quand ils sont assis dans le métro. Les seules personnes qui discutent sont les clochards et les musiciens'', Moussa Sanou
La scène, transfert d'un hall d'arrivée de l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle, s'éclaire d'une lumière diffuse. En fond sonore, les moteurs de l'avion alimentent le silence du plateau. Deux passagers somnolent d'un sommeil aérien semés de rêves et d'images, jusqu'à ce que la voix de l'hôtesse micro-sillonnée annonce l'atterrissage imminent. Ce 23 août à cinq heures trente cinq, débute le séjour de Moussa et Mamadou sur le sol français. A peine l'avion posé, Moussa s'interroge : "Pourquoi les passagers complimentent l'avion ?" Dubitatif, la réponse ne lui vient pas. Il faut préciser qu'il s'agit de son premier voyage en avion. Les portes de la salle de débarquement s'ouvrent, c'est le débarquement assuré en terre inconnue. Là, il ne voit que des blancs. Ils se ressemblent tous. En Afrique, les Noirs se distinguent les uns de autres car ils portent des vêtements éclatant de couleur, les couleurs de l'amitié et de la gaieté.Les amis de théâtre venus chercher Moussa et Mamadou à l'aéroport arrivent à Paris et leur montrent l'appart situé au 5e étage. Ici, pas de cases rondes. Les gens vivent les uns au dessus des autres. Le degré d'aisance s'évalue selon le niveau de l'étage habité. Parait-il ?! Moussa, présentement, sonne à la porte du voisin de pallier pour lier connaissance. Au Burkina Faso, il est coutume dans les villages que tout nouvel arrivant s'annonce à ses voisins de cases. A Paris, il en est autrement : "Ma femme a le sommeil léger ; alors à 23 heures, extinction des voix et silence. Ah, vous êtes africain et vous allez habiter là pendant trois mois, c'est bien", rétorque le voisin de la porte d'à côté.Moussa découvre les méandres de la Capitale par les rues goudronnées, les immeubles haut de taille dans leur élégance, le métro et convient que les Français ont bien travaillé car c'est une invention géniale. Et que dire du RER, celui qui conduit jusqu'à Nanterre - préfecture. D'un commun avis, les deux amis partagent l'idée que Paris est une grande ville, magnifique. Mais, les gens ? Les gens, ils en croisent à tous les coins de rue. Diapositive en boucle, les Blancs sont tristes, gris la couleur de leurs vêtements, ne rient jamais.La salle du Planétarium ploie sous les rires transversaux dus aux aphorismes et autres propos spontanés et chauds en bouche dits par Moussa et Mamadou. Avec l'accent burkinabais qui enchante telle une pluie d'adjectifs dialectiques, il règne là une ambiance chaleureuse 40°C à Ouagadougou et très décontractée dans le public à Nanterre.A Paris, les gens courent, déambulent dans les rues et partout comme des marionnettes remontées sur le fil du temps. A Bobo Dioulasso, la journée alterne les heures suivant le soleil et le clair de lune. Dans les villages du Burkina Faso, le temps est atemporel. A Paris, le temps est mécanique. Parenthèses consensuelles soulevées dans le cadre des relations politiques franco-africaines, Mamadou interpelle Moussa à propos des effets dévastateurs engendrés par la canicule en 2003 : des personnes âgées sont décédées par milliers sur l'ensemble du territoire. Ici, les vieux, on les parque dans des maisons où la seule lumière qui luit consiste à la visite hebdomadaire des enfants le dimanche après-midi. Rituel qui fait bonne conscience à défaut de donner mauvaise conscience. Désolation, désapprobation se lisent sur les regards des deux amis. Chez eux, la famille abrite et protège ses anciens jusqu'au jour où l'âme vole vers les terres célestes. D'ailleurs là-bas, n'entendons-nous cette adage : "Quand un vieil homme s'éteint, c'est un dictionnaire qui disparait".A Paris, les gens sont toujours mécontents. Pourtant, ils possèdent tout : ordinateur, internet, télé, lecteur DVD, téléphone, voiture. Au Burkina, les gens ont l'âme de vivre sans se poser de question. L'espace n'a pas de prise sur l'âge. L'anniversaire se fête si les finances le permettent ; ainsi, tous les jours peuvent donner matière à célébrer l'anniversaire si le franc CFA déborde dans la bourse de l'intéressé. Ainsi va la vie au pays de Moussa et Mamadou.Moussa Sanou s'auto-caricature dans cette pièce. Paris, il l'a rêvé, songé, imaginé. Dans l'interprétation de son rôle, il mue dans le costume d'ambassadeur de tout un peuple, le peuple de l'Afrique noire. Celui qui entend parler de Paris par un parent éloigné résidant dans la Capitale. Mamadou Kousse s'immisce en porte-parole des gens de Bobo Dioulasso. Il leur porte la bonne nouvelle de Paris, par son côté enchanteur et séducteur des choses de la vie.De l'écoute à plonger dans le destin d'ici, la Méditerranée distance les mentalités des deux continents. Au nord, la société de consommation se consume par une excessivité possessive de biens matériels, qui masque les concepts d'un savoir-vivre simple en voie d'extinction. Au sud, les gens se contentent de peu car les gens de peu se contentent beaucoup de pas grand-chose. L'expression de leurs besoins se manifestent par l'accueil, la convivialité, la confiance et le respect et porte sur le passeport en filigrane leur intégrité; le rire en visa.Moussa Sanou et Mamadou Kousse excellent dans cette fable qui prête à détendre les zygomatiques, mais à tendre sur l'échelle de la réflexion, la question relative sur notre façon de vivre. Moralité : à qui devient borgne en soi, ferme les yeux en aveugle sur son voisin. Fable africainissimement contée.
Philippe Delhumeau
18/01/2010
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Théâtre de l'Etincelle
de François Brett
Mise en scène de Geneviève Brett
Génial ! Un dramaturge écrit une pièce de théâtre, mais il est en mal d'inspiration. Sa compagne n'est pas super adhérente à sa nouvelle dramaturgie. Survient un personnage, non invité, qui bouscule la routine de ce couple. Le Diable, de son prénom Méphisto, veut emporter...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre de l'Etincelle
![](../img-article/Yeyeve_VQE2F8.jpg)
AVIGNON
![](../img/t.gif)
![](../img/z.gif)
![](../img/t.gif)
![](../img/z.gif)
![](../img/t.gif)
Mephisto valse
de François BrettMise en scène de Geneviève Brett
Génial ! Un dramaturge écrit une pièce de théâtre, mais il est en mal d'inspiration. Sa compagne n'est pas super adhérente à sa nouvelle dramaturgie. Survient un personnage, non invité, qui bouscule la routine de ce couple. Le Diable, de son prénom Méphisto, veut emporter...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Les 3S (anciennement Les Trois Soleils)
Arletty : un coeur très occupé
de Jean-Luc Voulfow
Mise en scène de Jean-Luc Moreau
Les 3S (anciennement Les Trois Soleils)
Arletty : un coeur très occupé
de Jean-Luc Voulfow
Mise en scène de Jean-Luc Moreau