Une Passion Anaïs Nin - Henry Miller
de Delphine de Malherbe
Mise en scène de Delphine de Malherbe
Avec Evelyne Bouix, Laurent Grévill
La passion de ces deux-la devrait brûler les planches mais le feu ne prend pas...
Les lumières ne sont pas encore éteintes, il y a la délicieuse rumeur qui précède le lever de rideau et sur un écran, devant la scène, la neige tombe à gros flocons. Entre les flocons, s’affiche, lettre après lettre, la phrase : "Ce que d’autres ont seulement rêvé, je l’ai accompli. J’ai obéi au rêve". On ne demande qu’à y croire. Un lit, un secrétaire et le son mat des touches d’une machine à écrire. On va nous parler d’amour et de littérature. Pour l’amour, la promesse sur l’affiche, le pitch, place haut la barre : "Ceci n’est pas une simple histoire d’amour. Ceci est l’histoire de l’amour". Pour la littérature, notre attente n’est pas mince non plus : il va nous être conté "une passion" entre le géant de la littérature américaine, Henry Miller, et l’auteure française d’un volumineux et sulfureux journal commencé à l’âge de 12 ans, Anaïs Nin. Gros enjeu donc. Porté qui plus est par deux grands comédiens : Evelyne Bouix et Laurent Grévill.Henry Miller, c’est énorme ! Cet homme était un raz-de-marée, un personnage insupportable aussi, entre Hemingway et Orson Welles. Lire dans les années soixante sa trilogie Sexus, Plexus, Nexus vous arrachait à toute tentation de tiédeur. Quant à Anaïs Nin, jeune bourgeoise élevée en partie aux Etats-Unis après l’abandon d’un père incestueux (d’où le journal, sorte de lettre au père), elle était prête à brûler sa vie pour en connaître tous les vertiges. On comprend bien que Delphine de Malherbe, auteure d’une trilogie théâtrale et de deux romans dont un, Vie érotique (Laffont, 2008), se soit immergée avec bonheur dans le journal d'Anaïs : "Je me suis retrouvée absolument", confie-t-elle. On applaudit l’idée de mettre en scène les amours de l’écrivain fauché, bohème, jouisseur et tourmenté, avec la jeune femme fortunée, pas encore en ébullition mais ouverte à toute proposition. Ces deux-la se rencontrent en 1931 dans une soirée à Louveciennes où résident Anaïs et son mari. Amitié amoureuse avant la passion flamboyante, la communion intégrale, intime mélange de sexe et de mots, d’érotisme et d’écriture, tourbillon physique et métaphysique, le tout dans l’effervescent Montparnasse des années folles... c’est cela qu’on attend sur le plateau du Carré Marigny.Alors ?
Cela commence plutôt bien : la musique Body and Soul chanté par Billie Holiday est la bonne. Et au fil des courtes scènes, tout est dit, tout y est : rentrées chaotiques d’extravagantes soirées, fascination de Miller pour la poésie de la rue et les prostituées, gestes du désir, joutes érotiques, échanges littéraires des deux amants il relit le Journal d’Anaïs et le corrige de façon bien cavalière, c’est un des meilleurs moments du spectacle, elle découvre la prose de son amant et s’exalte.
Alors quoi ?Tout y est mais la pâte ne lève pas. Evelyne Bouix et Laurent Grévill, assez proches physiquement des personnages réels, sont parfaits. Oui. Mais la démesure n’est pas au rendez-vous. La mise en scène tente de la suggérer par des jeux de voilages tombant sur les amants et censés cacher l’intensité des ébats et des débats. Ou par des messages sur l’écran délivrés comme des injonctions. Quand, à la fin du spectacle, apparait le mot INCANDESCENCE, on est toujours en train d’attendre. Le feu promis n’a pas pris. La fête des sens et de l’esprit, du corps et de l’âme, body and soul, n’a pas eu lieu. Frustration.
Cela commence plutôt bien : la musique Body and Soul chanté par Billie Holiday est la bonne. Et au fil des courtes scènes, tout est dit, tout y est : rentrées chaotiques d’extravagantes soirées, fascination de Miller pour la poésie de la rue et les prostituées, gestes du désir, joutes érotiques, échanges littéraires des deux amants il relit le Journal d’Anaïs et le corrige de façon bien cavalière, c’est un des meilleurs moments du spectacle, elle découvre la prose de son amant et s’exalte.
Alors quoi ?Tout y est mais la pâte ne lève pas. Evelyne Bouix et Laurent Grévill, assez proches physiquement des personnages réels, sont parfaits. Oui. Mais la démesure n’est pas au rendez-vous. La mise en scène tente de la suggérer par des jeux de voilages tombant sur les amants et censés cacher l’intensité des ébats et des débats. Ou par des messages sur l’écran délivrés comme des injonctions. Quand, à la fin du spectacle, apparait le mot INCANDESCENCE, on est toujours en train d’attendre. Le feu promis n’a pas pris. La fête des sens et de l’esprit, du corps et de l’âme, body and soul, n’a pas eu lieu. Frustration.
Dane Cuypers
16/12/2009
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Un couple est accusé de maltraitance sur leur bébé d'un mois, suite à son hospitalisation. La descente aux enfers pour ce couple, lui est de suite accusé puisqu'il est vite énervé, elle par sa passivité est accusé de "non assistance". Les médecins sont sûrs, la...
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