Les dernières lunes
de Furio Bordon
Mise en scène de Stéphane Hillel
Avec Jean Piat
Dans sa chambre un vieil homme attend que son fils rentre du bureau pour l'accompagner à la maison de retraite
La Theatrotheque.com a rencontré le metteur en scène de la pièce, Stéphane Hillel.
Stéphane Hillel : Il fait ce choix car il ne reconnaît plus la société dans laquelle il vit, il se sent dépassé : «le monde qui est le mien s'en est allé, petit à petit», dit-il. La seule solution qu'il trouve pour s'y adapter est d'aller en maison de retraite.
S. H. : Les personnes âgées n'arrivent pas à faire face aux changements de la société : il y a la technologie et ses progrès incessants, il y a aussi l'évolution des murs et des mentalités. Mais ce n'est pas un problème nouveau. Nos grands-parents n'ont pas vécu de la même manière que nos parents, et ainsi de suite. Cette dualité entre les générations a toujours existé. Ce que je trouve aberrant, aujourd'hui, c'est que les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses grâce aux progrès de la science, mais elles ne demeurent pas moins exclues de la société...
S. H. : Il n'y a qu'à regarder la télévision pour s'en rendre compte. Dans les émissions, les personnes âgées y sont rares. Et dans la publicité, quand elles y apparaissent, c'est pour vanter les mérites d'une société de pompes funèbres ou pour une assurance vieillesse ! Je trouve ça odieux !
S. H. : Ce retour à l'enfance existe chez beaucoup de personnes âgées. Cela ne veut pas dire qu'il faille pour autant les infantiliser. Cela se fait, hélas, dans beaucoup de maisons de retraite, où, sous prétexte qu'elles sont affaiblies, les personnes âgées sont traitées comme des enfants, du style : «Allez, mémé, on va faire son petit pipi !». C'est une façon de les sous-traiter qui me révolte !
S. H. : Il est vrai que le texte de Furio Bordon apporte une vision assez dure, cruelle... C'est pour cette raison que j'ai voulu que le public âgé s'identifie à Jean Piat, dans ce rôle de père fier, orgueilleux : il y a chez lui toute une vigueur, un dynamisme qui est rassurant pour les personnes âgées.
S. H. : Et une formidable histoire d'amour entre ce vieil homme et sa femme. Une histoire d'amour plus forte que la mort puisque l'homme continue de voir sa femme, défunte, et de lui parler. C'est un côté poétique que seul le théâtre est capable de retranscrire...
Pourquoi ce père, interprété par Jean Piat, fait-il le choix, malgré lui, de partir en maison de retraite ?
Stéphane Hillel : Il fait ce choix car il ne reconnaît plus la société dans laquelle il vit, il se sent dépassé : «le monde qui est le mien s'en est allé, petit à petit», dit-il. La seule solution qu'il trouve pour s'y adapter est d'aller en maison de retraite.
Il s'agit en quelque sorte d'une fatalité...
S. H. : Les personnes âgées n'arrivent pas à faire face aux changements de la société : il y a la technologie et ses progrès incessants, il y a aussi l'évolution des murs et des mentalités. Mais ce n'est pas un problème nouveau. Nos grands-parents n'ont pas vécu de la même manière que nos parents, et ainsi de suite. Cette dualité entre les générations a toujours existé. Ce que je trouve aberrant, aujourd'hui, c'est que les personnes âgées sont de plus en plus nombreuses grâce aux progrès de la science, mais elles ne demeurent pas moins exclues de la société...
Vous pensez que les personnes âgées sont exclues ?
S. H. : Il n'y a qu'à regarder la télévision pour s'en rendre compte. Dans les émissions, les personnes âgées y sont rares. Et dans la publicité, quand elles y apparaissent, c'est pour vanter les mérites d'une société de pompes funèbres ou pour une assurance vieillesse ! Je trouve ça odieux !
Dans la pièce, le père prend plaisir à vivre autour de personnages de bandes dessinées. Comme pour échapper au monde qui l'entoure et qui lui échappe...
S. H. : Ce retour à l'enfance existe chez beaucoup de personnes âgées. Cela ne veut pas dire qu'il faille pour autant les infantiliser. Cela se fait, hélas, dans beaucoup de maisons de retraite, où, sous prétexte qu'elles sont affaiblies, les personnes âgées sont traitées comme des enfants, du style : «Allez, mémé, on va faire son petit pipi !». C'est une façon de les sous-traiter qui me révolte !
Les propos dans la pièce sont assez cruels. Qu'en pensent les personnes âgées, elles-mêmes ?
S. H. : Il est vrai que le texte de Furio Bordon apporte une vision assez dure, cruelle... C'est pour cette raison que j'ai voulu que le public âgé s'identifie à Jean Piat, dans ce rôle de père fier, orgueilleux : il y a chez lui toute une vigueur, un dynamisme qui est rassurant pour les personnes âgées.
C'est donc une pièce optimiste...
S. H. : Et une formidable histoire d'amour entre ce vieil homme et sa femme. Une histoire d'amour plus forte que la mort puisque l'homme continue de voir sa femme, défunte, et de lui parler. C'est un côté poétique que seul le théâtre est capable de retranscrire...
Mathieu Girandola
27/10/2002
AVIGNON
Pierre de Lune
Mise en scène de Laurent Montel
Une histoire d'amour banale, comme il peut en exister tous les jours. Un homme remarque une jeune femme et en tombe amoureux. Elle Anna, tient un journal quotidien. Lui, Nicolas est fou amoureux C'est une histoire vraiment banale. Mais comme un train qui en cache un autre, et bien...
L'avis de Geneviève Brissot
Pierre de Lune
AVIGNON
Le carnet rouge
de Dorothée LeveauMise en scène de Laurent Montel
Une histoire d'amour banale, comme il peut en exister tous les jours. Un homme remarque une jeune femme et en tombe amoureux. Elle Anna, tient un journal quotidien. Lui, Nicolas est fou amoureux C'est une histoire vraiment banale. Mais comme un train qui en cache un autre, et bien...
L'avis de Geneviève Brissot