L'Homme qui rit
![](../img/bp-bonplan.gif)
de Victor Hugo
Mise en scène de Laurent Schuh
Avec Laurent Schuh
Laurent Schuh est comédien, metteur en scène et directeur artistique de la compagnie Les Arts et Mouvants.
Un chapeau vissé sur la tête et une affiche de son spectacle sous le bras, Laurent Schuh arrive en avance au rendez-vous fixé dans un bar du 18e arrondissement. Tout en sirotant un jus de citron chaud, il répond aux questions sur son spectacle L’Homme qui rit, actuellement à l’affiche du Sudden Théâtre. D’origine arménienne et roumaine, il a vécu à Lyon avant de monter à Paris où il vit depuis plus de vingt ans. Et la genèse de L’Homme qui rit remonte à 10 ans...
Un chapeau vissé sur la tête et une affiche de son spectacle sous le bras, Laurent Schuh arrive en avance au rendez-vous fixé dans un bar du 18e arrondissement. Tout en sirotant un jus de citron chaud, il répond aux questions sur son spectacle L’Homme qui rit, actuellement à l’affiche du Sudden Théâtre. D’origine arménienne et roumaine, il a vécu à Lyon avant de monter à Paris où il vit depuis plus de vingt ans. Et la genèse de L’Homme qui rit remonte à 10 ans...
Laurent Schuh :
Tout a commencé il y a dix ans, au Conservatoire, où j’ai entendu une adaptation de l’uvre de Victor Hugo par François Bourgeat. Le texte dit par un comédien seul en scène m’a fait une très forte impression. Mais, j’ai commencé réellement à travailler seul sur le spectacle il y a plus de quatre ans maintenant, entre deux contrats : comme j’avais envie de solitude, j’ai demandé à François Bourgeat son adaptation et je me suis attelé à la tâche. Puis, il y a trois ans, pour le festival du théâtre du Petit Hebertot, on m’a demandé de dire ce texte. C’était alors un spectacle très éloigné de ce qu’il est devenu maintenant : le texte était nu, sans mise en scène ni décors. Puis, on a eu des contacts pour faire tourner le spectacle. J’ai retravaillé L’Homme qui rit dans une mise en scène, ce qui m’a pris un an.
Theatrotheque.com : Puis, pendant trois ans, vous l’avez joué dans beaucoup d’endroits très différents...
Laurent Schuh :
On a joué un peu partout en France : dans des théâtres classiques, municipaux, dans des villages... Nous sommes allés au Maroc où nous avons été très bien accueillis. Et puis surtout on est allé jouer à Guernesey, là où le texte a été écrit par Victor Hugo. C’était très important et très émouvant pour nous de retourner là où L’Homme qui rit a été écrit. Et puis, dernière étape : il y a trois mois j’ai voulu reprendre cette pièce à Paris. Mais partout où l’on a joué cette pièce, du Maroc à Gernesey, tous les publics étaient touchés par le texte de Victor Hugo. C’est un texte accessible à tous, qui nous concerne tous. Et c’est vraiment cela que j’ai voulu montrer. Je n’ai pas pensé au bicentenaire de la naissance de Victor Hugo quand j’ai commencé à travailler dessus. Au contraire ! Avec le bicentenaire, avec l’école où l’on fait lire toujours les mêmes œuvres de Victor Hugo, et L’Homme qui rit est occulté. Pourtant, il s’agit d’un chef d’uvre, qui traite de thèmes toujours d’actualité : il nous parle de nous, de notre monde. A l’époque où il a été écrit, il dérangeait et aujourd’hui, il dérange encore. C’est pour cela que j’ai voulu le faire réentendre. Je ne me considère pas comme un comédien "hugolien", jouant Victor Hugo pour Victor Hugo. Non, c’est vraiment ce texte là qui s’est imposé à moi et que je veux redonner. C’est un kaléidoscope, une mosaïque intérieure de l’homme dans les rapports entre l’individu et l’homme, la politique et la société, la nature... C’est un texte prophétique, poétique et annonciateur du surréalisme. C’est pour cela que tous ceux qui l’entendent se sentent concernés par ce qui est dit, car ce qui est dit parle de nous et de notre monde.
Theatrotheque.com : Ce que l’on voit aussi, c’est votre attachement à ce texte...
Laurent Schuh :
Ce texte m'habite autant que je veux l’habiter. Je pense qu’il est important, quand on monte sur scène, de prendre position. Si l’on va sur la place publique, c’est pour dire quelque chose. Et ce texte entre tellement en résonance avec le monde qu’il s’impose à ceux qui l’entendent comme un texte éminemment actuel.
Thetrotheque.com : Comment avez-vous fait pour mettre en scène ce texte, le jouer et le faire entendre en travaillant seul ?
Laurent Schuh :
Je n’ai pas travaillé seul. J’ai travaillé avec un éclairagiste (Marc Chikitou), un musicien (Serge Maraval), une artiste musicienne (Théodora Carla), un scénographe (Emilio Romanski)... Et puis pour les répétitions, je me suis fait aider par plusieurs personnes qui apportaient des "regards extérieurs". J’ai voulu travailler sur l’opposition entre l’aspect brut du théâtre forain, du cirque et de la voile et entre un style de jeu très ciselé dans le texte.
Theatrotheque.com : Il y a dans L’Homme qui rit un passage très beau dans lequel le héros Gwynplaine parle de la solitude du saltimbanque et du comédien, isolé par les applaudissements des classes supérieures. Comment ne pas penser à vous qui êtes seul sur scène ?
Laurent Schuh :
Oui... Là encore, on peut dire que ce passage est toujours d’actualité. Regardez comment sont considérés les comédiens en ce moment, principalement les intermittants du spectacle. On le voit aussi quand on demande à un bar ou une boutique de poser des affiches pour un spectacle : on nous demande souvent de donner des places... Beaucoup de gens ne se rendent pas compte que nous vivons de la vente des places, et qu’en conséquence nous participons à la vie de toute une chaîne économique, décorateurs, plasticiens, imprimeurs, théâtres...
Theatrotheque.com : Quels sont vos rêves, au théâtre, qu’ils vous restent à réaliser ?
Laurent Schuh :
Je ne vois pas aussi loin... Nous avons avec notre compagnie plusieurs projets : d’abord jouer L’Homme qui rit au Brésil, et puis un travail sur le fantôme de Hamlet de Shakespeare... Je vais aussi aller participer à un projet en Roumanie, une coproduction franco-roumaine mis en scène par un grand artiste roumain, Silviu Purcarete. C’est un projet qui me tient beaucoup à cœur. Mes rêves ? Je ne sais pas… C’est peu comme le nom et le surnom de notre compagnie : "Les Arts et Mouvants, Compagnie à l’endroit des mondes allant vers...".
Theatrotheque.com : Vers quoi ?
Laurent Schuh :
Ah... Qui sait ?
Et Laurent Schuh reste seul, son jus de citron, son chapeau et la plus grande part du mystère du comédien de L’Homme qui rit. Il dit "au revoir, à bientôt !". Le mystère demeure et c’est mieux ainsi.
Julien Gaunet
20/03/2003
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
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