La Pitié dangereuse
de Stefan Zweig
Mise en scène de Philippe Faure
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Du 29/09/2005 au 21/10/2005
Mardi, vendredi, samedi à 20 h 30,
Mercredi, jeudi à 19 h 30, dimanche à 15 heures.
La Croix-Rousse
Place Joannès-Ambre
69004 LYON
04 72 07 49 49
Site Internet
Une adaptation dangereuse...
Philippe Faure aime se mettre en danger (et pas seulement en prononçant ses discours "sur la corniche") : après avoir adapté Les Liaisons dangereuses (en 1999), il a relevé la gageure de transposer sur scène le superbe roman de Stefan Zweig, La Pitié dangereuse (elle aussi !). L’histoire du lieutenant Hofmiller, officier de cavalerie dans une petite ville de garnison autrichienne, pris dans un engrenage tragique suscité par sa pitié. Cette pitié, c’est Edith, fille du fortuné Kekesfalva, qui la lui inspire. Tout commence quand il commet la maladresse d’inviter la jeune femme, infirme, à danser. S’en suivent bouquets de fleurs et visites, de plus en plus régulières, pour se faire pardonner ; puis viennent les mensonges sur la guérison probable d’Edith et, pire, sur ses sentiments. Hofmiller, entraîné par sa pitié, pense faire le bien en promettant toujours plus : quel mal y a-t-il à apporter quelques moments de joie à une pauvre handicapée cloîtrée chez elle ? Qui plus est, cela fait plaisir au père de la malheureuse. Le vieil homme retrouve ainsi l’espoir de voir sa fille guérir et encourage insidieusement Hofmiller à jouer les amoureux. Mais jusqu’où se laissera entraîner le lieutenant ? Sa pitié aura-t-elle raison de lui ?Voilà la question posée par Zweig et mise en scène par Philippe Faure. Toute l’intrigue repose sur un sentiment, analysé, exploré au plus profond de la conscience humaine : la pitié. Dans le roman, Hofmiller raconte lui-même les progrès qu’elle fait en lui, comment elle finit par conditionner tous ses actes et par le pousser à agir contre sa volonté. Il explique, avec beaucoup de lucidité, quel est le mécanisme de ce sentiment qui le possède. A la scène, la démonstration est plus difficile à exécuter, car rien n’est dit ouvertement, l’amour d’Edith pour le jeune officier pas plus que les sentiments mêlés de ce dernier. Il nous livre, certes, quelques réflexions en aparté ; mais son introspection, si subtile dans le roman de Zweig, est limitée par les exigences théâtrales. Tout se comprend donc à demi mots. Parfois les protagonistes, oubliant la retenue de mise en ce début de XXe siècle, livrent une émotion, au détour d’une phrase ou d’un geste. Ce sont de rares moments, trop rares peut-être ; leur intensité compense cependant le détachement, paradoxal, que l’on ressent face au spectacle d’êtres malheureux et durs à la fois. Tous sont ambivalents, tiraillés par des sentiments contradictoires.Les acteurs, après un début hésitant, prennent pleinement possession de leur personnage et nous montrent cette dualité : Kekesfalva (Albert Delpy) passe successivement de la douceur à la manipulation, Ilona (Estelle Clément Bealem), la cousine d’Edith, oscille entre dévouement et impatience, le docteur Condor (Bruno Sermonne) hésite entre rigueur médicale et compassion humaine ; quant à Edith (Sylvie Testud) et Hofmiller (Benjamin Egner), ils échangent régulièrement leurs rôles de bourreau et victime : qu’il s’apitoie, elle s’en offense ; mais reste-t-il indifférent, elle veut être plainte de nouveau. Chacun est blessé, l’un par amour, l’autre par pitié. La pièce joue ainsi de tensions qui vont crescendo ; et tout le talent des comédiens est de nous le révéler en douceur.Notons qu’ils sont bien aidés par la mise en scène, magnifique. Tout (le décor, la musique, et les lumières, parfaites) vient suggérer la tension qui règne au cœur de la maison Kekesfalva. Là, la froideur côtoie l’animation, le ressentiment cxiste avec l’amour et la fatalité avec l’espoir, de même que les austères panneaux de bois cachent des paysages aux couleurs gaies. Ainsi passe-t-on de la lumière du bal aux ténèbres de l’orage par la magie du théâtre. Ce sont les moyens que Faure a trouvés pour suppléer les mots de Zweig. Résultat : une analyse psychologique moins approfondie, mais une efficacité théâtrale certaine.
Caroline Vernisse
02/10/2005
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
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