Rendez-vous à Monte-Carle
de Eric Sautonie
Mise en scène de Claudie Guillot
Avec Nathalie Charade, Chloé Delest, Rémi Picard
Un huis-clos romantique, teinté de poésie. La raison dérive et pourtant les acteurs sont bien là, en chair et en os.
Une lune en forme d’accroche-cœur éclaire les nuits câlines de la Riviera. Sur un quai de gare, provincial à souhait, un homme attend son train. Seul, assis sur un banc, le portable à l’oreille, il passe son dernier coup de fil, préoccupé par le rendez-vous du lendemain qu’on lui a fixé à Paris. On le sent nerveux. Il se lève et fait les cent pas. Pierre est un auteur dramatique et également un comédien jouissant d’une certaine audience. L’express n’arrive toujours pas. En désespoir de cause, il se rassoit. Se présente une jeune femme, visiblement perturbée. La lune en accroche-cœur inspire alors ce don juan de Prisunic : il engage la conversation. Mais Virginie est rétive. Va-t-on assister à un dialogue de sourds ? Pas si sûr !... Car, malgré tout, elle se dévoile : on apprend que, si elle était à Monte-Carlo, c’était en mission, pour son travail. Expertise, contrôle ? Enfin quelque chose comme cela. Pierre écoute, sans pour autant renoncer à sa drague. Ce n’est pourtant pas un stratège, c’est un rêveur, un brin poète. Virginie est son parfait contraire : carrée, rationnelle, se méfiant de son imagination. Si elle s’est tournée vers les maths, c’est précisément pour endiguer une sensibilité qui la gêne. Elle est mal dans sa peau, a peur d’elle-même et peut-être de ce début d’aventure qui se précise. Son laisser aller ne dure pas et la nature reprend vite le dessus. Ainsi n’hésite-t-elle pas à sortir une bombe à gaz et à aveugler Pierre, lequel souffre, au physique et au moral, car sa dignité en a pris un drôle de coup. Virginie fait marche arrière et s’excuse. Elle se radoucit enfin.
Mais nos protagonistes sont confrontés à un autre problème. Non seulement le train n’arrive pas, mais il semble déprogrammé et on ne parle pas du suivant. Sont-ils en carafe ? Pierre saisit son portable, mais là aussi… Problème de batterie, à moins que … Mais les faits sont incontestables : tout s’est arrêté dans leur petit univers. Seraient-ils victimes d’un bog, une sorte d’arrêt du Temps, de trou noir ? Seraient-ils même morts ? De tout cela, Pierre veut avoir le cœur net : il quitte la gare et veut redescendre à Monte-Carle. Virginie, sur son banc, tente de trouver le sommeil. C’est alors que surgit une dame en noir.
Rémi Picard est un Pierre attachant, vêtu de clair comme il sied à La Côte d’Azur, mais ce don juan est bien fragile. Les mauvaises ondes, que dégage Virginie, le déconcentre, puis il fond dans ses bras. Séductrice sans le savoir, elle joue sur les cordes d’une féminité toute maternelle. Chloé Delest passe avec adresse d’un registre à l’autre : panthère sortant ses griffes, puis Femme avec un grand F quand le danger extérieur se présente. Nathalie Charade, tout en douceur et comme détachée de ce monde broie le mystère avec indolence. Elle nous ensorcelle. Viendrait-elle de l’Au-delà ?
Dans sa mise en scène, plus que vivante – les protagonistes bougent sans cesse – Claudie Guillot n’abat son jeu qu’en fin de partie, avec, comme cartes, beaucoup de cœur. Le mystère reste toutefois l’ingrédient de cette charmante comédie.
Mais nos protagonistes sont confrontés à un autre problème. Non seulement le train n’arrive pas, mais il semble déprogrammé et on ne parle pas du suivant. Sont-ils en carafe ? Pierre saisit son portable, mais là aussi… Problème de batterie, à moins que … Mais les faits sont incontestables : tout s’est arrêté dans leur petit univers. Seraient-ils victimes d’un bog, une sorte d’arrêt du Temps, de trou noir ? Seraient-ils même morts ? De tout cela, Pierre veut avoir le cœur net : il quitte la gare et veut redescendre à Monte-Carle. Virginie, sur son banc, tente de trouver le sommeil. C’est alors que surgit une dame en noir.
Rémi Picard est un Pierre attachant, vêtu de clair comme il sied à La Côte d’Azur, mais ce don juan est bien fragile. Les mauvaises ondes, que dégage Virginie, le déconcentre, puis il fond dans ses bras. Séductrice sans le savoir, elle joue sur les cordes d’une féminité toute maternelle. Chloé Delest passe avec adresse d’un registre à l’autre : panthère sortant ses griffes, puis Femme avec un grand F quand le danger extérieur se présente. Nathalie Charade, tout en douceur et comme détachée de ce monde broie le mystère avec indolence. Elle nous ensorcelle. Viendrait-elle de l’Au-delà ?
Dans sa mise en scène, plus que vivante – les protagonistes bougent sans cesse – Claudie Guillot n’abat son jeu qu’en fin de partie, avec, comme cartes, beaucoup de cœur. Le mystère reste toutefois l’ingrédient de cette charmante comédie.
Pierre Breant
27/09/2017
AVIGNON
L'Optimist
Mise en scène de Alain Illel
Ce spectacle est une invitation intimiste dans la vie de Juliette Gréco. On apprend que Juliette est danseuse avant d'être chanteuse et comédienne. Elle chante surtout à St Germain des Prés. C'est une muse entourée de Sartre, Simone de Beauvoir, Vian, Prévert, Piccoli, Mile...
L'avis de Geneviève Brissot
L'Optimist
AVIGNON
Gréco, la vie d'une jolie môme
de Dominique BethuneMise en scène de Alain Illel
Ce spectacle est une invitation intimiste dans la vie de Juliette Gréco. On apprend que Juliette est danseuse avant d'être chanteuse et comédienne. Elle chante surtout à St Germain des Prés. C'est une muse entourée de Sartre, Simone de Beauvoir, Vian, Prévert, Piccoli, Mile...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Théâtre La Luna
l'affaire Curie - Eve dans l'ombre de Marie Curie
de Meryl Mourey
Mise en scène de Juliette Jouniaux,maelle Charpin
Théâtre La Luna
l'affaire Curie - Eve dans l'ombre de Marie Curie
de Meryl Mourey
Mise en scène de Juliette Jouniaux,maelle Charpin
AVIGNON
Chapelle des Italiens
La petite dans la forêt profonde
de Philippe Minyana
Mise en scène de Alexandre Horréard
Chapelle des Italiens
La petite dans la forêt profonde
de Philippe Minyana
Mise en scène de Alexandre Horréard