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Un Roi, deux dames et un valet
de François Porché
Mise en scène de Annie Monange
Avec Christine Melcer, Philippe Blanchard, Annie Monange (ou Patricia Gléville)
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Du 07/06/2017 au 01/10/2017
Nord-Ouest
13, rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS
Métro Grands Boulevards
01 47 70 32 75
Bridge ou poker menteur ? Cette pièce de 1934 est due à François Porché, le mari de Madame Simone, qui en a d’ailleurs fourni l’argument. Le titre serait de Sacha Guitry - à qui l’œuvre est dédiée. Elagué et réduit à trois personnages, Un Roi, deux dames et un valet connaît une nouvelle jeunesse.
La marquise de Montespan a donné sept enfants à Louis XIV, d’autant « La Sultane reine » était d’une beauté à couper le souffle. Celle qui était l’attrait de cette cour brillante se doublait d’une femme d’esprit. Le fameux esprit-Mortemart. Cruelle, sans pitié, elle amusa le roi pendant plus de dix ans, mais, victime de la lassitude et fortement impliquée dans L’Affaire des Poisons, Françoise-Athénaïs connut la disgrâce, sans pour autant quitter Versailles. Le souverain d’ailleurs n’y tenait pas, par souci de l’étiquette. Face à la marquise, l’ancienne gouvernante de ses enfants le roi s’était muée en rivale. Et en rivale de taille, puisque Louis XIV avait fini par l’épouser en secret. L’entourage s’en doutait-il ? Pas sûr ! Mais elle était « Madame de maintenant ». Maintenant ou Maintenon - qu’on pardonne ce jeu de mots ! - tirait en tous cas les ficelles sous le masque de la probité et de la foi dévorante.
Quand la pièce commence, sa haine pour l’ex-favorite ne connaît pas de bornes. Et elle n’a qu’une idée en tête : la chasser de la cour définitivement. Pour cela, elle s’entremet avec Bontemps, le Valet de chambre du roi, un homme considérable qui règne sur le privé de Sa Majesté. Or Bontemps a entretenu plus qu’une complicité avec la marquise. Madame de Maintenon use de cet avantage pour provoquer sous son égide une rencontre de nuit avec celle qu’elle déteste. Un coup à gauche, un coup à droite, notre caméléon fait montre de son art. Non seulement la rencontre a lieu, mais il l’arbitre. Les deux femmes sont face à face, dévoilant petit à petit leurs caractères, mais aussi leurs différences sociale : la Montespan, femme de haute caste, la Maintenon, bourgeoise tenace qui est passée du lit d’un informe à celui du roi. La conversation n’est pas dénuée de réserves, mais, au fur et à mesure que le passé se décline, les regrets jaillissent, l’amitié se reconstitue et même l’affection puisque les deux protagonistes en viennent à échanger leurs prénoms, comme jadis. Les hostilités reprennent pourtant. Et sur quel ton !
"Dire que c’est moi qui vous ai tirée de la crotte", lance la belle Athénaïs ! La Maintenon, fine mouche, mesure sa réaction. Elle répond presqu’avec l’humilité d’une nurse, évoquant l’amour qu’elle a toujours porté aux enfants de l’autre et qui lui rendent bien. Sanglantes rancunes, suivies à nouveau d’une embellie. Ayant dit tout ce qu’elle avait sur le cœur, la Montespan se sent presque libérée. Elle ne se rend pas compte qu’elle saute à pieds joints dans le piège. Ce piège qui lui vaudra son éviction. La Maintenon s’en émeut, elle est sur le point de faire marche arrière, mais Bontemps est là pour la rasséréner : impossible de reculer et quelques œuvres charitables lui vaudront le pardon de Dieu … Pour nous le cygne blanc deviendra aussi noir que de l’encre. Ce qui a fait dire à Colette, le soir de la création : « Une belle âme (à la cour de Louis XIV) n’aurait pu se maintenir trois décennies. » Madame de Maintenon n’était donc pas une belle âme.
Annie Monange - qui règle également la mise en scène – donne au personnage qu’elle incarne une couleur intermédiaire : ce n’est ni une garce, ni une bigote. Ambitieuse, elle n’en est pas moins naïve. La seule chose qui l’intéresse, c’est de tirer son roi vers le ciel. Les instants de flottement auxquels on assiste nous la rendent touchante. Rien de commun avec le personnage de L’Allée du Roi, campée à la scène par Geneviève Casile ! Je gage cependant que Françoise Chandernagor, l’auteur, a eu connaissance de notre pièce, créé le 21 décembre 1934 à la Comédie des Champs-Elysées. Madame Simone, la gloire du théâtre d’alors avant de devenir une femme de lettres, jurée du Prix Femina en a fourni l’argument tout en jouant le rôle de la Maintenon. En opposition, Christine Melcer est une Montespan douloureuse dont le monologue du début nous apprend beaucoup sur son caractère. La grande dame qu’elle résiste, mais, sous le masque de l’orgueil, se cache l’éternelle amoureuse. Amoureuse du roi ou de cette machine implacable qui broie les êtres et qu’on nomme pouvoir ? Sa séduction, ajoutée aux regrets, en font une femme tout court. On a envie de pleurer avec elle. Philippe Blanchard, parfait retors, endosse les frusques du valet, mais il est digne d’un courtisan qui sait nourrir les haines. Sa guerre des dames ressemble à un match de boxe dont, à certains moments, il pointe les coups. Cette belle réalisation, on la doit à Annie Monsange, metteur en scène. L’adaptation du texte est une réussite, signée Marie-Véronique Raban !
Quand la pièce commence, sa haine pour l’ex-favorite ne connaît pas de bornes. Et elle n’a qu’une idée en tête : la chasser de la cour définitivement. Pour cela, elle s’entremet avec Bontemps, le Valet de chambre du roi, un homme considérable qui règne sur le privé de Sa Majesté. Or Bontemps a entretenu plus qu’une complicité avec la marquise. Madame de Maintenon use de cet avantage pour provoquer sous son égide une rencontre de nuit avec celle qu’elle déteste. Un coup à gauche, un coup à droite, notre caméléon fait montre de son art. Non seulement la rencontre a lieu, mais il l’arbitre. Les deux femmes sont face à face, dévoilant petit à petit leurs caractères, mais aussi leurs différences sociale : la Montespan, femme de haute caste, la Maintenon, bourgeoise tenace qui est passée du lit d’un informe à celui du roi. La conversation n’est pas dénuée de réserves, mais, au fur et à mesure que le passé se décline, les regrets jaillissent, l’amitié se reconstitue et même l’affection puisque les deux protagonistes en viennent à échanger leurs prénoms, comme jadis. Les hostilités reprennent pourtant. Et sur quel ton !
"Dire que c’est moi qui vous ai tirée de la crotte", lance la belle Athénaïs ! La Maintenon, fine mouche, mesure sa réaction. Elle répond presqu’avec l’humilité d’une nurse, évoquant l’amour qu’elle a toujours porté aux enfants de l’autre et qui lui rendent bien. Sanglantes rancunes, suivies à nouveau d’une embellie. Ayant dit tout ce qu’elle avait sur le cœur, la Montespan se sent presque libérée. Elle ne se rend pas compte qu’elle saute à pieds joints dans le piège. Ce piège qui lui vaudra son éviction. La Maintenon s’en émeut, elle est sur le point de faire marche arrière, mais Bontemps est là pour la rasséréner : impossible de reculer et quelques œuvres charitables lui vaudront le pardon de Dieu … Pour nous le cygne blanc deviendra aussi noir que de l’encre. Ce qui a fait dire à Colette, le soir de la création : « Une belle âme (à la cour de Louis XIV) n’aurait pu se maintenir trois décennies. » Madame de Maintenon n’était donc pas une belle âme.
Annie Monange - qui règle également la mise en scène – donne au personnage qu’elle incarne une couleur intermédiaire : ce n’est ni une garce, ni une bigote. Ambitieuse, elle n’en est pas moins naïve. La seule chose qui l’intéresse, c’est de tirer son roi vers le ciel. Les instants de flottement auxquels on assiste nous la rendent touchante. Rien de commun avec le personnage de L’Allée du Roi, campée à la scène par Geneviève Casile ! Je gage cependant que Françoise Chandernagor, l’auteur, a eu connaissance de notre pièce, créé le 21 décembre 1934 à la Comédie des Champs-Elysées. Madame Simone, la gloire du théâtre d’alors avant de devenir une femme de lettres, jurée du Prix Femina en a fourni l’argument tout en jouant le rôle de la Maintenon. En opposition, Christine Melcer est une Montespan douloureuse dont le monologue du début nous apprend beaucoup sur son caractère. La grande dame qu’elle résiste, mais, sous le masque de l’orgueil, se cache l’éternelle amoureuse. Amoureuse du roi ou de cette machine implacable qui broie les êtres et qu’on nomme pouvoir ? Sa séduction, ajoutée aux regrets, en font une femme tout court. On a envie de pleurer avec elle. Philippe Blanchard, parfait retors, endosse les frusques du valet, mais il est digne d’un courtisan qui sait nourrir les haines. Sa guerre des dames ressemble à un match de boxe dont, à certains moments, il pointe les coups. Cette belle réalisation, on la doit à Annie Monsange, metteur en scène. L’adaptation du texte est une réussite, signée Marie-Véronique Raban !
Pierre Breant
14/06/2017
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
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Génial ! Un dramaturge écrit une pièce de théâtre, mais il est en mal d'inspiration. Sa compagne n'est pas super adhérente à sa nouvelle dramaturgie. Survient un personnage, non invité, qui bouscule la routine de ce couple. Le Diable, de son prénom Méphisto, veut emporter...
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