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Khyol’
de Randal Douc
Mise en scène de Nicolas Hocquenghem
Avec Christine Gagnepain, Nicolas Hocquenghem, Philippe Villiers
-
-
Jusqu'au 15/02/2016
Mercredi, jeudi, vendredi, samedi à 20h30, dimanche à 17h.
Théâtre de Bligny
Rue de Bligny
91640 BRIIS-SOUS-FORGE
01 60 81 90 18
Site Internet
Khyol’, le vent, est une pièce de l’auteur franco-cambodgien Randal Douc. Au-delà de la tragédie khmère, il s’agissait de mettre des mots sur la violence insoutenable, irréparable, qui fait partie de l’humanité toute entière. Parce que mettre des mots et les incarner sur scène est l’une de nos seules parades.
Un pays où la terre et l’eau se mêlent. Après trois ans, huit mois et vingt jours de terreur, le régime des Echarpes noires s’effondre. Pas complètement néanmoins. Elles parviennent dans certaines régions à se reconstruire et tenir tête aux forces gouvernementales soutenues par un pays voisin. Etrangement, au milieu de ces violents combats, une troupe de théâtre se forme et parcourt les villages... Tel est le sysnopsis de Khyol’ le vent, qui fait partie d’une Tétralogie sur les quatre éléments écrite par Randal Douc Le fleuve aux quatre bras.
Bien sûr, on pense au Cambodge avec des Khmers rouges devenus Echarpes noires. Et on n’a pas tort. Randal Douc, l’auteur, né au au Cambodge et venu en France avec sa famille en 1975, à l’âge de quatre ans, sans nier la présence d’éléments appartenant à l’histoire khmère, insiste sur le fait que les traces de ce petit pays ont été soigneusement recouvertes. Et il précise : "Mon désir premier a été de parler de la survivance. Des hommes survivants à de terribles tragédies, qui en sauvant leur vie ont perdu une part d’eux mêmes. Survivance des vivants donc, mais aussi des morts dans l’esprit de ceux qu’ils ont quittés. Et puisqu’il s’agit de cela, puisqu’il s’agit de survivance, il m’est apparu comme une évidence, que l’acteur est celui qui vit et meurt à l’infini. Khyol’ sera donc acteur. Et même, le meilleur dit‐ on, le meilleur acteur de l’humanité."
Il faut dire que Randal Douc, brillant mathématicien, est lui-même comédien (peut-être l’avez-vous vu dans le film Un barrage contre le pacifique de Rithy Panh). Il est donc aussi auteur. Son écriture, née sur un terreau à la fois scientifique et poétique, produit des textes, pas toujours faciles, mais forts, inspirés, avec des fulgurances qui bouleversent. D’autant plus que le point de départ de la pièce une troupe de soldats qui viennent massacrer des artistes résonne avec un autre drame de l’Histoire que nous venons ce de vivre, celui des attentats du 13 novembre 2015 et des spectateurs tués en pleine concert au Bataclan. L’histoire qui nous est contée, magnifiquement portée par six comédiens pour trois personnages, se déroule n’importe où, dans des régions mystérieuses "pour que seule l’humanité de la situation puise nous toucher".
Khyol’ est une production de la Compagnie Théâtrale de la Cité, responsable du Théâtre du Bligny, le mythique théâtre du Centre hospitalier de Bligny depuis 1934. En choisissant de mettre ce texte en scène, Nicolas Hocquenghem a fait un pari audacieux. Ni armes ni écharpes noires du commando sur le plateau, pas plus que le vent (sous‐titre de la pièce) même si la création propose une bande‐son sophistiquée. "Si je réussis mon pari artistique, explique le metteur en scène, le spectateur, une fois à l’extérieur, sentira à chaque risée la douceur de l’éthique humaniste qu’il aspire à vivre, à chaque bourrasque la morsure impitoyable d’une cruelle violence dont il est aussi responsable...""Le vent, Khyol’, le vent. Celui qui fait ton nom. Je devais passer parmi eux, brise légère. Comme tu m’as appris. Partir sans attendre, sans bruits oui, de peur d’attirer leurs mains meurtrières. Je les ai traversés. Le rideau de leurs violences. J’ai laissé la fête, la lumière, là derrière moi, derrière moi, la fête et la lumière, je les ai traversés."
Bien sûr, on pense au Cambodge avec des Khmers rouges devenus Echarpes noires. Et on n’a pas tort. Randal Douc, l’auteur, né au au Cambodge et venu en France avec sa famille en 1975, à l’âge de quatre ans, sans nier la présence d’éléments appartenant à l’histoire khmère, insiste sur le fait que les traces de ce petit pays ont été soigneusement recouvertes. Et il précise : "Mon désir premier a été de parler de la survivance. Des hommes survivants à de terribles tragédies, qui en sauvant leur vie ont perdu une part d’eux mêmes. Survivance des vivants donc, mais aussi des morts dans l’esprit de ceux qu’ils ont quittés. Et puisqu’il s’agit de cela, puisqu’il s’agit de survivance, il m’est apparu comme une évidence, que l’acteur est celui qui vit et meurt à l’infini. Khyol’ sera donc acteur. Et même, le meilleur dit‐ on, le meilleur acteur de l’humanité."
Il faut dire que Randal Douc, brillant mathématicien, est lui-même comédien (peut-être l’avez-vous vu dans le film Un barrage contre le pacifique de Rithy Panh). Il est donc aussi auteur. Son écriture, née sur un terreau à la fois scientifique et poétique, produit des textes, pas toujours faciles, mais forts, inspirés, avec des fulgurances qui bouleversent. D’autant plus que le point de départ de la pièce une troupe de soldats qui viennent massacrer des artistes résonne avec un autre drame de l’Histoire que nous venons ce de vivre, celui des attentats du 13 novembre 2015 et des spectateurs tués en pleine concert au Bataclan. L’histoire qui nous est contée, magnifiquement portée par six comédiens pour trois personnages, se déroule n’importe où, dans des régions mystérieuses "pour que seule l’humanité de la situation puise nous toucher".
Khyol’ est une production de la Compagnie Théâtrale de la Cité, responsable du Théâtre du Bligny, le mythique théâtre du Centre hospitalier de Bligny depuis 1934. En choisissant de mettre ce texte en scène, Nicolas Hocquenghem a fait un pari audacieux. Ni armes ni écharpes noires du commando sur le plateau, pas plus que le vent (sous‐titre de la pièce) même si la création propose une bande‐son sophistiquée. "Si je réussis mon pari artistique, explique le metteur en scène, le spectateur, une fois à l’extérieur, sentira à chaque risée la douceur de l’éthique humaniste qu’il aspire à vivre, à chaque bourrasque la morsure impitoyable d’une cruelle violence dont il est aussi responsable...""Le vent, Khyol’, le vent. Celui qui fait ton nom. Je devais passer parmi eux, brise légère. Comme tu m’as appris. Partir sans attendre, sans bruits oui, de peur d’attirer leurs mains meurtrières. Je les ai traversés. Le rideau de leurs violences. J’ai laissé la fête, la lumière, là derrière moi, derrière moi, la fête et la lumière, je les ai traversés."
Dane Cuypers
09/02/2016
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