Don Juan revient de la guerre
de Odön von Horvath
Mise en scène de Guy Pierre Couleau
Avec Nils Ohlund, Carolina Pecheny, Jessica Vedel
Don Juan revient de la guerre de Odön von Horvath, portrait d'un homme blessé dans sa chair par des faits d'armes et meurtri dans son cœur par un amour disparu.
Odön von Horvath dresse le portrait d'un homme atteint physiquement par les horreurs de la Grande Guerre de 1914-1918. Rescapé, il parcourt les chemins d'une Allemagne anéantie. Ses errances sont semées de rencontres féminines en lesquelles il espère retrouver un soupçon de sa fiancée, un parfum, un regard. Des caresses mémorielles que les années passées au combat n'ont pas effacées. Ces femmes qui croisent sa route l'effraient dans leurs apparences, le refusent dans leur malheur, l'ignorent dans sa reconstruction. Don Juan a perdu de sa superbe, le pouvoir de séduction dont il jouissait autrefois n'est plus qu'un lointain souvenir. Vaniteux était-il, défait se montre-t-il désormais. La guerre a eu raison de ses appétits sexuels démesurés, transcendés par des pulsions masculines imprévisibles. Aujourd'hui, il lui est nécessaire de réapprendre à vivre dans le commun des hommes en se libérant des images sanglantes, lesquelles harcèlent ses nuits et conditionnent ses journées rythmées par l'évaporation du temps qu'il peine à maîtriser.
Guy Pierre Couleau a imaginé un Don Juan qui vacille entre passé et présent, violence et folie. Don Juan se crée lui-même ses propres embûches sur lesquelles il se heurte sans se rendre compte car la raison le fuit. Naufragé d'un cataclysme humain, il échoue aux portes de sa conscience, voire il erre dans un labyrinthe identitaire dans lequel il se fraie la volonté de s'extirper pour se retrouver face à lui-même. En vain.
La scénographie ne s'embarrasse pas d'un décor imposant. Au contraire, les éléments en présence se manifestent par des tables et des chaises qui vont et viennent selon la séquence du moment.
La mort et les fantômes planent dans l'écriture de Odön von Horvath, lesquels sont restitués dans la mise en scène par le jeu des trente-cinq femmes qui se succèdent la pièce durant. La mort pour ses femmes qui ont perdu époux, fils, pères et frères. Les fantômes qui hantent Don Juan, ces femmes qu'il ne connaît pas et lui font front dans des échanges brefs et critiques.
Nils Ohlund interprète Don Juan en quête d'un nouvel appétit de vie qui se consume à défaut de se consommer. Le comédien se manifeste dans un jeu parallèle qui réveille les sens d'un homme pris dans la spirale infernale de l'isolement et de l'errance. L'interprétation de Nils Ohlund est en tout point exceptionnelle, elle s'accorde à l'esprit de Odön von Horvath et rentre avec force dans la mise en scène de Guy Pierre Couleau.
Carolina Pecheny et Jessica Vedel incarnent cette galerie de portraits de femmes qui couvrent les parois du destin de Don Juan. Les comédiennes glissent avec une aisance déconcertante dans cette succession de personnages marqués par les séquelles de la Grande guerre. A mi-chemin de la tragédie hellénique et de la prose cornélienne, leur présence respective parvient à déstabiliser Don Juan en le renvoyant à ses doutes et à ses angoisse d'homme proscrit.
La mise en scène de Guy Pierre Couleau, un travail remarquable qui rend compte des illusions perdues et d'une liberté évoquée en point de suspension.
Guy Pierre Couleau a imaginé un Don Juan qui vacille entre passé et présent, violence et folie. Don Juan se crée lui-même ses propres embûches sur lesquelles il se heurte sans se rendre compte car la raison le fuit. Naufragé d'un cataclysme humain, il échoue aux portes de sa conscience, voire il erre dans un labyrinthe identitaire dans lequel il se fraie la volonté de s'extirper pour se retrouver face à lui-même. En vain.
La scénographie ne s'embarrasse pas d'un décor imposant. Au contraire, les éléments en présence se manifestent par des tables et des chaises qui vont et viennent selon la séquence du moment.
La mort et les fantômes planent dans l'écriture de Odön von Horvath, lesquels sont restitués dans la mise en scène par le jeu des trente-cinq femmes qui se succèdent la pièce durant. La mort pour ses femmes qui ont perdu époux, fils, pères et frères. Les fantômes qui hantent Don Juan, ces femmes qu'il ne connaît pas et lui font front dans des échanges brefs et critiques.
Nils Ohlund interprète Don Juan en quête d'un nouvel appétit de vie qui se consume à défaut de se consommer. Le comédien se manifeste dans un jeu parallèle qui réveille les sens d'un homme pris dans la spirale infernale de l'isolement et de l'errance. L'interprétation de Nils Ohlund est en tout point exceptionnelle, elle s'accorde à l'esprit de Odön von Horvath et rentre avec force dans la mise en scène de Guy Pierre Couleau.
Carolina Pecheny et Jessica Vedel incarnent cette galerie de portraits de femmes qui couvrent les parois du destin de Don Juan. Les comédiennes glissent avec une aisance déconcertante dans cette succession de personnages marqués par les séquelles de la Grande guerre. A mi-chemin de la tragédie hellénique et de la prose cornélienne, leur présence respective parvient à déstabiliser Don Juan en le renvoyant à ses doutes et à ses angoisse d'homme proscrit.
La mise en scène de Guy Pierre Couleau, un travail remarquable qui rend compte des illusions perdues et d'une liberté évoquée en point de suspension.
Philippe Delhumeau
15/12/2015
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