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Des contes merveilleux comme autant d’allumettes suédoises qui brulent les planches
de Hans Christian Andersen
Mise en scène de Jérémie Le Louët, Simon Denis
Avec Jérémie Le Louët
-
-
Le 05/11/2015
20H30.
Théâtre de Chatillon
3 rue Sadi-Carnot
92320 CHATILLON
Je voudrais faire un voyage merveilleux, je recommanderais à chaque enfant dans l’âme que nous avons pu rester, de courir entendre la lecture de trois contes de Hans Christian Andersen par Jérémie Le Louët , comédien et conteur de l’instant savoureux et magique qu’il réserve au public.
Ô combien le paysage de ces contes nordiques nous rappelle-t-il entre autre qu’en la réminiscence au sens propre et imagé de Proust avec sa madeleine, ces cartes enneigées du début d’année esquissant un village, un sapin, des sabots dans une cheminée ou des allumettes craquées par une petite fille !
Les contes d’Andersen se distinguent sur de nombreux points de ceux des frères Grimm ou de Perrault en mettant en exergue la dimension autobiographique. Au niveau stylistique, la langue orale révèle de manière tout à fait originale le souci constant de l’auteur d’être compris des plus jeunes. Des critiques lui ont d’ailleurs reproché de ne pas écrire en danois correct et ne se sont pas privé de souligner les nombreuses entorses syntaxiques et grammaticales de ses contes. En outre les contes d’Andersen n’étaient pas uniquement destinés aux enfants. Si la mention "racontés aux enfants figure dans les premiers volumes, elle finit par ne plus apparaître.
Enfin, Andersen donne une tonalité particulière à ses histoires et revisite par là le genre du conte populaire. Un rythme enlevé associé à une certaine concision et une tonalité humoristique constituent la marque de l’auteur et ne se retrouvent pas dans d’autres contes populaires contemporains ou antérieurs. La solennité et la dimension parfois convenue des frères Grimm sont étrangères à Andersen qui aime jouer avec les mots, les sonorités, refusant de se poser en moralisateur et osant recourir au tragique et aux fins malheureuses. Quant au merveilleux des contes, il s’empare très souvent du quotidien, du familier sans recours systématique à l’extraordinaire, au surnaturel.
Le décor se plante ainsi à 20heures 30 précise dans la salle du théâtre de Chatillon dans laquelle son directeur Christian Lalos introduit avec enthousiasme le programme de la Compagnie des Dramaticules en résidence pour une durée de trois ans dans ce fief habité du talent de tous ceux qui s’y produisent.
Il faut jurer assurément pour quelque horsain pénétrant un village aussi authentique que Chatillon que nous ne revivrons jamais ailleurs de telles sensations ésotériques et jouissives d’un ordre presqu’aussi semblable à celle d’Harry Potter traversant le mur sur le quai secret de la gare de King's Cross qui le conduirait à Poudlard.
Cheminez donc curieux dans cet état d’esprit jusqu’au théâtre de Chatillon pour y faire ce voyage atypique au détour de trois contes : « La petite fille aux allumettes », « Les amoureux » et « le sapin » et osez, vous laisser emporter par la diction et la gestuelle d’un conteur d’exception !
La mutabilité des tessitures allant d’un personnage à un autre dans un va et vient qu’aucun effet spécial ne pourrait égaler autant que l’inclinaison du corps du comédien clamant de tout son cœur à un microphone qu’on ne reconnait pas là dans son usage habituel de porteur de voix mais plutôt dans celui d’instrument à traduire d’une manière ultra sensorielle, les extrasystoles du myocarde de celui qui l’utilise transforment notre vision bien orthodoxe des contes que nous connaissons tous et que nos mémoires impriment dans la voix d’un papa, d’une grand-mère, d’un grand-père ou d’une maman.
La maman finit le paragraphe comme reléguée à la fin de l’énumération et ce pourrait être un signe rédactionnel évocateur presqu’ aussi acide et cruel que la teneur autobiographique des narrations de l’auteur Danois ne dissimulant pas sa misogynie apparente que l’on retrouve d’ailleurs dans le conte « les amoureux » dans lequel la balle, personnage féminin, finit en décomposition dans un égout …
Il n’en reste pas moins alors, au-delà de ce décor figuratif mettant sous la lumière un comédien protéiforme, qu’à avouer « sans tambours ni trompettes » et sans emphase discursive, que Jérémie Le Louët singularise notre vision trop conforme de l’écoute et de la lecture du conte et en fait en sa voix, en ses gestes, en ses mimiques en toute sa posture offerte à notre imaginaire transporté, emmené véritablement dans des contrées merveilleuses, un évènement hypnotique dont on sort bouleversé . « J’ai besoin de lire le conte à voix haute pour m’y introduire, le vivre et le comprendre » confie-t-il. Voilà donc un aveu testimonial de la manière habillée et habitée de donner vie à un texte quel qu’il soit ; digne d’un Flaubert mettant la phrase dans son équilibre sonore à l’épreuve du « gueuloir ».
Que diriez-vous pour Nl ou à quel qu’autre moment des calendes de frimaire jusqu’à thermidor n’en déplaise à Fabre d’Eglantine de vous laisser séduire par la magie de ces contes en vos propres maisons et appartements ? C’est aussi ce que Jérémie Le Louët et la Compagnie des Dramaticules propose en trainant ainsi jusqu’à chez vous comme de vrais saltimbanques, au sens historique, une roulotte de talent qui honore le spectacle vivant.
« Ou suis-je ? » entends je murmurer une voix extatique s’envolant vers des sphères éthérées qu’engloutit un tonnerre d’applaudissements à l’issue du voyage. Pour mettre le spectateur enfant ou adulte dans un tel état d’ébahissement qui désoriente, il faut saluer un comédien conteur qui joue de tout son cœur avec ses tripes, qui se souvient de son enfance et qui reste aussi authentique que ce village qui nous a conduit jusqu’à lui, à la lueur des réverbères éclairant des ruelles aux antiques bâtisses biscornues.
Grain de sable dans l’océan théâtral de la Compagnie des Dramaticules – [aux talents imbriqués de comédiens, créateur lumière et régisseur, administratrice de production, créateur son, constructeur, scénographe, costumière, chargé d’administration , qu’on citera tous volontiers pour louer un travail synergique dans l’ordre de leurs offices dans la voix unique de l’un des leurs en premier et pour l’heure Jérémie Le Louët, et les autres : David Maison, Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg, Noémie Guedj, Dominique Massat, Thomas Chrétien, Pauline Huillery, Simon Denis, Guéwen Maigner, Blandine Vieillot, Barbara Gassier, Stéphen Coupérie] ce petit bijou de narration vivante autour du chiffre trois aurait, je pense, été aussi cher à l’auteur Andersen, croyant qu’il était, de voir choisi une trilogie de ses contes merveilleux comme si l’Esprit Saint y avait sa place. Dans ces inexplicables sensations dans lesquelles chacun ressort la tête dans les étoiles y a t-il quelque chose de cet ordre-là qui animerait notre conteur d’un soir ? Dieu seul le sait, mais nos yeux autant que toutes nos acuités sensorielles s’en souviendront longtemps comme ces battements du cœur qui nous rendent ému de rencontrer des professionnels de la dramaturgie tels qu’en eux même : sans fioritures, animés d’humilité, proches du public et parlant vrai !
Les contes d’Andersen se distinguent sur de nombreux points de ceux des frères Grimm ou de Perrault en mettant en exergue la dimension autobiographique. Au niveau stylistique, la langue orale révèle de manière tout à fait originale le souci constant de l’auteur d’être compris des plus jeunes. Des critiques lui ont d’ailleurs reproché de ne pas écrire en danois correct et ne se sont pas privé de souligner les nombreuses entorses syntaxiques et grammaticales de ses contes. En outre les contes d’Andersen n’étaient pas uniquement destinés aux enfants. Si la mention "racontés aux enfants figure dans les premiers volumes, elle finit par ne plus apparaître.
Enfin, Andersen donne une tonalité particulière à ses histoires et revisite par là le genre du conte populaire. Un rythme enlevé associé à une certaine concision et une tonalité humoristique constituent la marque de l’auteur et ne se retrouvent pas dans d’autres contes populaires contemporains ou antérieurs. La solennité et la dimension parfois convenue des frères Grimm sont étrangères à Andersen qui aime jouer avec les mots, les sonorités, refusant de se poser en moralisateur et osant recourir au tragique et aux fins malheureuses. Quant au merveilleux des contes, il s’empare très souvent du quotidien, du familier sans recours systématique à l’extraordinaire, au surnaturel.
Le décor se plante ainsi à 20heures 30 précise dans la salle du théâtre de Chatillon dans laquelle son directeur Christian Lalos introduit avec enthousiasme le programme de la Compagnie des Dramaticules en résidence pour une durée de trois ans dans ce fief habité du talent de tous ceux qui s’y produisent.
Il faut jurer assurément pour quelque horsain pénétrant un village aussi authentique que Chatillon que nous ne revivrons jamais ailleurs de telles sensations ésotériques et jouissives d’un ordre presqu’aussi semblable à celle d’Harry Potter traversant le mur sur le quai secret de la gare de King's Cross qui le conduirait à Poudlard.
Cheminez donc curieux dans cet état d’esprit jusqu’au théâtre de Chatillon pour y faire ce voyage atypique au détour de trois contes : « La petite fille aux allumettes », « Les amoureux » et « le sapin » et osez, vous laisser emporter par la diction et la gestuelle d’un conteur d’exception !
La mutabilité des tessitures allant d’un personnage à un autre dans un va et vient qu’aucun effet spécial ne pourrait égaler autant que l’inclinaison du corps du comédien clamant de tout son cœur à un microphone qu’on ne reconnait pas là dans son usage habituel de porteur de voix mais plutôt dans celui d’instrument à traduire d’une manière ultra sensorielle, les extrasystoles du myocarde de celui qui l’utilise transforment notre vision bien orthodoxe des contes que nous connaissons tous et que nos mémoires impriment dans la voix d’un papa, d’une grand-mère, d’un grand-père ou d’une maman.
La maman finit le paragraphe comme reléguée à la fin de l’énumération et ce pourrait être un signe rédactionnel évocateur presqu’ aussi acide et cruel que la teneur autobiographique des narrations de l’auteur Danois ne dissimulant pas sa misogynie apparente que l’on retrouve d’ailleurs dans le conte « les amoureux » dans lequel la balle, personnage féminin, finit en décomposition dans un égout …
Il n’en reste pas moins alors, au-delà de ce décor figuratif mettant sous la lumière un comédien protéiforme, qu’à avouer « sans tambours ni trompettes » et sans emphase discursive, que Jérémie Le Louët singularise notre vision trop conforme de l’écoute et de la lecture du conte et en fait en sa voix, en ses gestes, en ses mimiques en toute sa posture offerte à notre imaginaire transporté, emmené véritablement dans des contrées merveilleuses, un évènement hypnotique dont on sort bouleversé . « J’ai besoin de lire le conte à voix haute pour m’y introduire, le vivre et le comprendre » confie-t-il. Voilà donc un aveu testimonial de la manière habillée et habitée de donner vie à un texte quel qu’il soit ; digne d’un Flaubert mettant la phrase dans son équilibre sonore à l’épreuve du « gueuloir ».
Que diriez-vous pour Nl ou à quel qu’autre moment des calendes de frimaire jusqu’à thermidor n’en déplaise à Fabre d’Eglantine de vous laisser séduire par la magie de ces contes en vos propres maisons et appartements ? C’est aussi ce que Jérémie Le Louët et la Compagnie des Dramaticules propose en trainant ainsi jusqu’à chez vous comme de vrais saltimbanques, au sens historique, une roulotte de talent qui honore le spectacle vivant.
« Ou suis-je ? » entends je murmurer une voix extatique s’envolant vers des sphères éthérées qu’engloutit un tonnerre d’applaudissements à l’issue du voyage. Pour mettre le spectateur enfant ou adulte dans un tel état d’ébahissement qui désoriente, il faut saluer un comédien conteur qui joue de tout son cœur avec ses tripes, qui se souvient de son enfance et qui reste aussi authentique que ce village qui nous a conduit jusqu’à lui, à la lueur des réverbères éclairant des ruelles aux antiques bâtisses biscornues.
Grain de sable dans l’océan théâtral de la Compagnie des Dramaticules – [aux talents imbriqués de comédiens, créateur lumière et régisseur, administratrice de production, créateur son, constructeur, scénographe, costumière, chargé d’administration , qu’on citera tous volontiers pour louer un travail synergique dans l’ordre de leurs offices dans la voix unique de l’un des leurs en premier et pour l’heure Jérémie Le Louët, et les autres : David Maison, Julien Buchy, Anthony Courret, Jonathan Frajenberg, Noémie Guedj, Dominique Massat, Thomas Chrétien, Pauline Huillery, Simon Denis, Guéwen Maigner, Blandine Vieillot, Barbara Gassier, Stéphen Coupérie] ce petit bijou de narration vivante autour du chiffre trois aurait, je pense, été aussi cher à l’auteur Andersen, croyant qu’il était, de voir choisi une trilogie de ses contes merveilleux comme si l’Esprit Saint y avait sa place. Dans ces inexplicables sensations dans lesquelles chacun ressort la tête dans les étoiles y a t-il quelque chose de cet ordre-là qui animerait notre conteur d’un soir ? Dieu seul le sait, mais nos yeux autant que toutes nos acuités sensorielles s’en souviendront longtemps comme ces battements du cœur qui nous rendent ému de rencontrer des professionnels de la dramaturgie tels qu’en eux même : sans fioritures, animés d’humilité, proches du public et parlant vrai !
Yves-Alexandre Julien
08/11/2015
Le 5 novembre 2015 à 20h30 au Théâtre de Châtillon (création)
Le 13 novembre 2015 à 20h30 en appartement à Athis-Mons
Le 26 novembre 2015 à 19h au Théâtre de la Madeleine, scène conventionnée de Troyes
Le 13 décembre 2015 à 16h30 à la Bibliothèque Rose Bily à Juziers.
Le 13 novembre 2015 à 20h30 en appartement à Athis-Mons
Le 26 novembre 2015 à 19h au Théâtre de la Madeleine, scène conventionnée de Troyes
Le 13 décembre 2015 à 16h30 à la Bibliothèque Rose Bily à Juziers.
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
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