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Dehors devant la porte
de Wolfgang Borchert
Mise en scène de Lou Wenzel
Avec Lorène Menguelti, Pierre Mignard, Nathalie Nell, Jan Peters, Richard Pinto, Valentine Vittoz
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Du 11/04/2015 au 19/04/2015
Du lundi au samedi à 20h30, dimanche à 17h.
La Parole errante à la Maison de l'arbre
9, rue François Debergue
93100 MONTREUIL
Site Internet
Dehors devant la porte, la résonance d'une écriture qui ouvre la porte de La Parole errante à Montreuil et se découvre dans la mise en scène éloquente de Lou Wenzel.
Wolfgang Borchert, une écriture grinçante qui dénonce l'appauvrissement de la littérature allemande à la fin du second conflit mondial. Dehors devant la porte, Draussen vor der Tür en allemand, en est la preuve vivante car l'écriture est animée d'un alcool de mots dressés contre un homme au pluriel, contre une génération au singulier.
Beckmann rentre chez lui après avoir vécu l'enfer de la campagne de Stalingrad. Sa femme l'appelle par son nom, un autre homme s'est glissé dans ses vêtements et dans son lit. Beckmann s'identifie à une table tel un objet du quotidien qui n'attire plus l'attention. Blessé physiquement, le mental ne suit plus et sa seule ambition se manifeste par l'envie de mettre fin à ses jours en se jetant dans l'Elbe. Que reste-t-il de Beckmann, un homme qui s'ignore ou un fantôme qui se heurte à son passé ?
Dehors devant la porte, c'est l'histoire d'un homme qui a perdu tous ses repères, un homme qui parle avec le néant, un homme que le destin a propulsé dans une boue humaine. Il a côtoyé la mort, celle des soldats de son unité et la sienne. Beckmann est fragilisé par les images de l'horreur qui le hantent la nuit. Clochardisé contre son gré, il est la risée des gens qui, au premier regard, se moquent de son apparence.
Dans l'ombre du vide qui s'installe autour de lui, la mort réincarnée en homme et un dieu dont plus personne ne croit croisent son chemin. La mort l'invite à le suivre dans les moments de doute, Beckmann s'en détourne et repart dans ses songes.
Pierre Mignard interprète Beckmann avec une force dont il fait sienne, malgré les contrastes qui animent le personnage. Le comédien ne feint pas son jeu, il lui insuffle une nouvelle vie par la dynamique engagée. Une présence de tous les instants, impressionnante et bouleversante.
Lorène Menguelti, Nathalie Nell, Jan Peters, Richard Pinto, Valentine Vittoz passent d'un rôle à l'autre avec une virtuosité articulée par une musicalité artistique. Les comédiens produisent un effet saisissant avec leurs interventions respectives, lesquelles se calent dans une mécanique huilée par l'ensemble de ces énergies.
La mise en scène de Lou Wenzel, une pirouette à l'histoire qui se nourrit de colère, d'incompréhension, d'absurdité et d'individualisme. Les bourreaux sont montrés du doigt jusqu'à les harceler au plus profond de leur nuit ensommeillée. N'est pas désigné assassin qui veut, il suffit de tourner les têtes vers des vérités dressées telles les tables du jugement dernier. La mise en scène n'est pas sans rappelée le théâtre hellénique, lequel se définissait en son décor par un subtil jeu de toiles tendues disposées à restreindre l'horizontalité extérieure de l'espace. La bâche en plastique pour imaginer l'Elbe se fond d'aise dans la scénographie et nourrit la pièce d'une imagination contemporaine. Le travail artistique de Lou Wenzel croise l'écriture de Borchert avec une parfaite maitrise.
Dehors devant la porte se joue à La Parole errante, un très beau lieu de culture dans le cur vivant de Montreuil.
Beckmann rentre chez lui après avoir vécu l'enfer de la campagne de Stalingrad. Sa femme l'appelle par son nom, un autre homme s'est glissé dans ses vêtements et dans son lit. Beckmann s'identifie à une table tel un objet du quotidien qui n'attire plus l'attention. Blessé physiquement, le mental ne suit plus et sa seule ambition se manifeste par l'envie de mettre fin à ses jours en se jetant dans l'Elbe. Que reste-t-il de Beckmann, un homme qui s'ignore ou un fantôme qui se heurte à son passé ?
Dehors devant la porte, c'est l'histoire d'un homme qui a perdu tous ses repères, un homme qui parle avec le néant, un homme que le destin a propulsé dans une boue humaine. Il a côtoyé la mort, celle des soldats de son unité et la sienne. Beckmann est fragilisé par les images de l'horreur qui le hantent la nuit. Clochardisé contre son gré, il est la risée des gens qui, au premier regard, se moquent de son apparence.
Dans l'ombre du vide qui s'installe autour de lui, la mort réincarnée en homme et un dieu dont plus personne ne croit croisent son chemin. La mort l'invite à le suivre dans les moments de doute, Beckmann s'en détourne et repart dans ses songes.
Pierre Mignard interprète Beckmann avec une force dont il fait sienne, malgré les contrastes qui animent le personnage. Le comédien ne feint pas son jeu, il lui insuffle une nouvelle vie par la dynamique engagée. Une présence de tous les instants, impressionnante et bouleversante.
Lorène Menguelti, Nathalie Nell, Jan Peters, Richard Pinto, Valentine Vittoz passent d'un rôle à l'autre avec une virtuosité articulée par une musicalité artistique. Les comédiens produisent un effet saisissant avec leurs interventions respectives, lesquelles se calent dans une mécanique huilée par l'ensemble de ces énergies.
La mise en scène de Lou Wenzel, une pirouette à l'histoire qui se nourrit de colère, d'incompréhension, d'absurdité et d'individualisme. Les bourreaux sont montrés du doigt jusqu'à les harceler au plus profond de leur nuit ensommeillée. N'est pas désigné assassin qui veut, il suffit de tourner les têtes vers des vérités dressées telles les tables du jugement dernier. La mise en scène n'est pas sans rappelée le théâtre hellénique, lequel se définissait en son décor par un subtil jeu de toiles tendues disposées à restreindre l'horizontalité extérieure de l'espace. La bâche en plastique pour imaginer l'Elbe se fond d'aise dans la scénographie et nourrit la pièce d'une imagination contemporaine. Le travail artistique de Lou Wenzel croise l'écriture de Borchert avec une parfaite maitrise.
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Philippe Delhumeau
15/04/2015
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