Alice au pays des merveilles, grand classique de la littérature enfantine continue de marquer des générations entières et inspire bon nombre de créations artistiques. Avec Quanta, Julie Cordier n’a pas échappé à cette attraction mais sa réécriture est finement menée. En introduisant avec légèreté, quelques particules de physiques quantiques, on assiste à un spectacle d’une rare originalité.
L’histoire de Lulu Schrödinger est explicitement tordue : une jeune fille, dont le père est scientifique, se voit confier une mission, par ce dernier. Passionné de physique quantique, Monsieur Schrödinger est prisonnier dans un monde parallèle et confie la protection du chat de la maison à notre chère Lulu (alias Quanta). Au carrefour de deux réalités, Quanta rencontre des personnages atypiques et étonnants qui sauront la guider vers sa propre vérité.
Le texte nous emporte de bout en bout. Rythmé par de fréquentes parties chantées, il est sublimé par deux comédiennes au jeu remarquable. En effet, on peut souligner leur justesse d’interprétation, loin du sur-jeu que l’on peut voir trop souvent dans les spectacles jeune public.
La mise en scène nous baigne dans une atmosphère nocturne où la lumière a sa part d’ombre et où les écrans permettent de plonger dans des univers différents. La technique son et lumière est réellement au service de l’art dans cette création. La vidéo y tient également une belle place.
Cette pièce est vraiment une parenthèse chimérique qui mérite amplement d’être saluée. Quanta à ceux qui seraient encore sceptiques du mélange, je ne peux que vous conseiller de ramener votre petit monde et de vous laisser aspirer par celui d'Alice Schrödinger, vous en ressortirez surpris.