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Le Journal d'un fou
de Nicolas Gogol
Mise en scène de Wally Bajeux
Avec Syrus Shahidi
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Du 12/01/2013 au 30/06/2013
Dimanche à 20h, lundi, mardi à 21h30.
Théâtre du Gymnase
38, bd Bonne-Nouvelle
75010 PARIS
Métro Bonne-Nouvelle
01 42 46 79 79
Un Propichkine fragile et beau ; une vision douce de la "folie", une version du Journal d’un fou inédite.
Le Journal d’un fou de Nicolas Gogol est une uvre marquante. Elle est même jusqu'à être considérée comme la plus belle nouvelle de l’auteur avec Le Manteau. Gogol est un auteur russe du XIXe siècle, mais ses écrits et ses paroles résonnent encore fortement de nos jours. Il dépeint une société triste et esclave, des vies moroses et écrasées par le poids des dirigeants. Son ton est à la fois comique et tragique. Le Journal d’un fou, écrit à la première personne, raconte la lente conversion d’un petit fonctionnaire dans un autre univers. Une descente vers la folie ? Pas vraiment. En effet, Propichkine perd pied avec la réalité commune, mais son horizon s’élargit. Aussi, entend-t-il les chiens parler, il voit un monde nouveau s’ouvrir devant lui et il devient le roi légitime de l’Espagne qui doit sauver son pays...Le point de départ de ce changement serait cet amour, presque une adoration, qu’éprouve Propichkine pour Sophie, la fille de son patron. Cette dernière l’ignore et même le méprise. Mais bien plus qu’une déception ou qu’un simple rejet d’amour, Gogol pose la question du monde qui s’offre à ceux qui ne se démarquent pas par des qualités visibles et extraordinaires... Et si Propichkine était tout simplement las de cette existence médiocre et sans soleil et qu’il avait décidé d’ouvrir ses yeux à une autre vision du monde ? Un regard neuf à la fois attrayant et terrifiant puisqu'il finit par appeler sa mère à l’aide.Un texte fort, un monologue d’une heure qu’il faut tenir, adapter, vivre et partager. Wally Bajeux et Syrus Shahidi forment une bonne équipe de travail. Leur version du Journal d’un fou est intéressante, marquante à certains moments ; cependant, elle mériterait certains ajustements. Le choix d’un comédien beau comme un dieu grec (et c’est véritablement peu dire) pour incarner un petit fonctionnaire que l’on décrit dans le texte comme étant laid, est un choix audacieux et génial. Propichkine n’est plus le stéréotype d’un bureaucrate sombre et disgracieux ; et le rejet de Sophie se voit plus justifié par la condition sociale de ce dernier, employé de son père, que par son apparence. Reconnaissons-le, Syrus Shahidi est un homme très beau, ce qui suffit en soi à capter l’attention de toute la salle le temps de la représentation.Très appréciable également, le fait que la "folie" de Propichkine soit traitée avec douceur. On est bien loin du cliché hurlant ou énervé des patients de centres psychiatriques. Bien au contraire, la voix du comédien se fait douce et petit à petit, celui-ci se renferme dans son univers. C’est appréciable mais cela peut aussi devenir un piège pour le comédien. Certains passages ne sont pas assez projetés avec la voix, on en perd le texte et le lien délicat avec le personnage. Sachant que cette adaptation est un monologue en lien avec le public, Syrus doit veiller à ne pas perdre le spectateur une seule seconde et à le tenir en haleine pour que ce dernier soit scotché et entre dans la bulle de personnage quand il commence à se renfermer dans son propre monde. L’évolution du personnage nécessite une graduation plus marquée également et certains passages peuvent tendre vers des extrêmes pour ajouter du rythme, du piment et de la vie. Le changement de Propichkine est considérable, le changement du comédien sur scène doit l’être tout autant. Un jeu de scène difficile ! Une voix par moment trop faible et un lien pas assez soutenu avec le public ne permet pas cette connexion magique qui permettrait de faire le voyage avec Propichkine. Pour le moment, on se contente de l’observer avec grand intérêt.Car n’oublions pas que Syrus donne beaucoup de sa personne. On le sens touché par le texte, par le personnage. Il défend cette création avec ses tripes et c’est beau. Son costume semble être celui des personnes vivant dans la rue, sans toit, ni endroit sécurisé et sécurisant pour se reposer. Tout comme il abandonne son ancienne vie et identité, il se débarrasse de ses oripeaux et exhibe un être magnifique. Son entrée est agrémentée de quelques notes au violon. Cette idée d’utiliser ce merveilleux instrument est à approfondir. Ce violon ami mérite une place plus présente et marquée dans cette version, faisant écho aux humeurs, aux doutes, aux envies du protagoniste ; colorant ce nouveau monde qui l’entoure.Le plateau nu, toute la pièce repose sur le jeu du comédien et de la lumière. Ce jeu de lumière marqué définit les différents lieux et étapes de l’action. Juste, avec toutefois des transitions qui mériteraient d’être moins brutales à certains endroits pour que le voyage se fasse plus en douceur et que le travail du technicien ne vole pas la vedette au comédien sur le plateau.Le Journal d’un fou par le duo Wally Bajeux et Syrus Shahidi fonctionne. Cette version est fidèle au texte de l’auteur et rend une vision juste et belle des propos de ce dernier dans son uvre. Ce spectacle, créé en 2011, peut encore beaucoup évoluer pour embarquer véritablement le public dans le voyage qu’entreprend Propichkine et qui bouleversera sa vie. Un voyage nécessaire pour bouleverser, si ce n’est pas la vie, tout du moins la vision du monde, de la vie et de la folie des spectateurs.
Cyriel Tardivel
21/06/2013
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