Une leçon de savoir-vivre
de Jean Claude Grumberg
Mise en scène de Pierre Arditi
Avec Pierre Arditi
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Du 07/10/2003 au 01/11/2003
Du mardi au samedi à 18 h 30.
Rond-Point
2 bis, avenue Franklin Roosevelt
75008 PARIS
Métro Franklin D. Roosevelt ou Champs-Elisées Clémenceau
01 44 95 98 21 ou 01 44 95 98 10
Un noir c'est facile, mais un juif, comment le reconnaître dans un dîner en ville ?
Après quelques uvres sur la Shoah, Jean-Claude Grumberg propose une leçon de savoir-vivre mêlant douleur profonde et ironie caustique. L'ignominieuse tragédie est décryptée à travers des textes antisémites publiés au siècle dernier. Résultat, la frénésie raciste est restituée dans son implacable absurdité, dans sa déraisonnable surenchère. L'horreur à l'état pur.Pourtant au départ, rien ne pouvait laissait imaginer que le texte serait aussi décapant. En effet, tout commence par une conférence on ne peut plus classique : une table, un verre d'eau et en guise de conférencier, Pierre Arditi, qui annonce avec légèreté l'ordre du jour : "la fin des repas" et plus précisément le moyen de reconnaître un juif dans un dîner mondain et de pouvoir en dire du mal sans en être gêné. D'autant plus que le sujet est abordé sur le ton de l'humour. Mais certaines cicatrices sont indélébiles et Jean-Claude Grumberg prend un malin plaisir à piéger les quelques personnes qui auront ri en leur rappelant que ce genre de comportement conduit à la haine : à la fin du préambule, Pierre Arditi annonce très sérieusement : "Que faire ? Renoncer à dire du mal des juifs en fin de repas ? Certainement pas. Apprendre plutôt à les reconnaître. Difficile dites-vous ? Sachez que rien ne résiste à l'étude et au travail". Et lorsque le conférencier sort ses deux textes antisémites officiels réellement publiés : Les dix-neuf tares corporelles pour reconnaître un juif par le docteur Celticus publié en 1903 et Comment reconnaître le juif par le docteur Georges Montandon publié en 1940 pour étayer sa thèse, l'atmosphère se tend et un long silence emplit la salle jusqu'à la fin du spectacle. Les propos du docteur Celticus et de Louis Ferdinand Céline cités par le docteur Montandon sont si infamants, si chargés de haine qu'il est difficile d'inventer un portrait physique et moral plus dégradant. La férocité est sans limite et confine souvent au ridicule tant les propos sont caricaturaux. Mais c'est un ridicule qui ne fait pas rire car Pierre Arditi interprète ce texte avec un tel cynisme que le public reste tétanisé pendant près de trois quarts d'heures.Ce n'est qu'à la fin de la lecture que le public pourra sortir de son effroi. Le comédien se lève, passe devant la table et change de ton : "Pourquoi vous avoir infligé cette leçon de savoir vivre, pourquoi ce collage de textes ignobles, abjects ridicules ? Parce que ces propos qui paraissent délirants eurent force de loi et en conséquence droit de vie sur moi et les miens". Pierre Arditi, poignant de sincérité, explique que cette conférence tenait sa légitimité dans le devoir d'appeler à plus de vigilance. Quel qu'en soit le dégoût, la mission d'un auteur est aussi de faire en sorte de ne jamais oublier. Et Pierre Arditi d’ajouter : "j'ai toujours voulu faire ce métier pour embrasser le monde. Et lire ce texte, c'est ma façon à moi de vous embrasser tous".
Pierre Joaquim
24/10/2003
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
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