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Médée l'insomnie de l'amour monstre
de Diana Dobreva
Mise en scène de Diana Dobreva
Avec Diana Dobreva (Médée), Olivier Raynal (Jason), Jean-Charles Mouveaux (le précepteur), Ralista Paskaleva (la nourrice)
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Du 19/03/2013 au 07/04/2013
Du mardi au samedi à 19h, dimanche à 16h.
Théâtre de l'Epée de bois
Cartoucherie
Route du Champ-de-manoeuvre
75012 PARIS
Métro Château de Vincennes / Bus 112
01 48 08 39 74
Rien n'est plus dangereux qu'une femme folle amoureuse, bafouée et trahie.
Médée est une figure puissante et terrifiante dans la mythologie grecque. Elle est perçue comme une sorcière traîtresse et vengeresse ; un assassin sans scrupules qui va même jusqu'à commettre l'insoutenable : l'infanticide. Mais en regardant de plus près le destin de Médée, c'est avant tout la passion et l'amour immodéré qu'elle voue à un homme, qui seront le moteur de tous ses maux. Pour Jason, elle trahit son père et sa patrie, assassine son frère et déshonore son cadavre ; s'enfuit avec son amant au bout du monde, lui révèle ses secrets, lui permet d'accéder au pouvoir et lui donne deux enfants. En échange de quoi, cet homme qui lui jurait amour et fidélité, se lasse d'elle et en épouse une autre qui désormais pourra mieux servir ses intérêts. Alors oui, Médée laisse de grandes traînées de sang sur son passage car sa douleur est telle qu'elle doit faire souffrir son bourreau par tous les moyens ; et oui, elle va même jusqu'à détruire la vie qu'elle avait donnée car ses enfants sont trop à l'image de leur père et que cette perte est pour le géniteur le plus grand désespoir... Mais qui peut être considéré comme le véritable monstre dans cette histoire ?Diana Dobreva propose une vision forte et touchante de l'histoire de la trahison de Jason et des conséquences qu'engendrèrent ses actes. Le style de sa pièce lui est propre et l'on ressent toute la force de la culture bulgare. Tout d'abord par la langue, les mots prononcés à l'envers donnent une mélopée quasi chamanique. Puis par une force féminine incontestable.Diana joue sur le visuel, c'est très esthétique, proche d'un concept cinématographique. D'ailleurs, les premières scènes sont sans paroles, on s'attendrait sans peine à ce que le spectacle soit uniquement dans le mouvement et les intentions des personnages. C'est sans compter sur cette talentueuse comédienne et metteur en scène, qui a de nombreuses cordes à son arc. La poésie est un art qu'elle manie merveilleusement bien. Les recherches et références sont nombreuses (Euripide, Ovide, Heiner Muller, Jorge-Luis Borges), mais le texte est de Diana Dobreva. Le moins que l'on puisse dire, c'est que les images dont elle a recours ne sont pas sans nous rappeler la beauté des visions utilisées par le grand William Shakespeare. C'est juste un peu décevant que ces mots, si beaux et tellement parlants, ne résonent pas à la mesure de leur intensité. Ayant passé plusieurs scènes visuellement très fortes, les premiers mots devraient nous transpercer et littéralement nous faire voyager, mais le rythme est trop lent pour cela. La scène d'amour entre Jason est Médée est très belle, mais elle mériterait plus de fougue, de violence, de désir, de sexe pour être à la hauteur des paroles et de toute la symbolique de ce que vivent ces amants à cet instant.D'une manière générale, le rythme est trop lent. La fin explose et scotche le spectateur par son intensité, mais le spectacle gagnerait en force si toute cette puissance était plus latente durant tout le spectacle. Comme une cocotte minute qui bout à l'intérieur, on le sait, on attend juste le moment où elle va exploser. Cette langueur que l'on retrouve n'est pas dans l'interprétation de Diana Dobreva car elle se donne entièrement. C'est une comédienne généreuse et de talent. Dans son travail, elle sait exactement où elle veut aller et ce qu'elle veut. Ce n'est pas pour rien qu'elle a déjà reçu de nombreux prix avec ces trois créations.Elle s'entoure également d'une bonne équipe. Petit Dimanova, grande musicienne et compositrice, trouve un équilibre parfait dans la bande son de ses spectacles. Ce duo de femmes fonctionne à merveille et il est parti pour durer. Les enfants qu'elle intègre dans la pièce sont adorables. Certes, il y a de nombreux défauts dans leur jeu mais, vu combien il est difficile de faire jouer des enfants, ils ne s'en sortent pas trop mal. Olivier Raynal et Ralista Paskaleva sont l'atout charme et séduction dans la distribution. Ils sont, chacun dans leur genre, magnifiques ! Le jeu qui utilise la ressemblance entre les comédiennes Diana et Aneli est bien mené, parfois l'on se perd et on ne sait plus qui est qui. Jean-Charles Mouveaux est intéressant en précepteur mais son rôle mériterait plus de profondeur et surtout, que tout son texte ne soit pas débiter uniquement sur un ton traînant et monocorde. Un peu de vie et de variations ne feraient pas de mal.Travaillant beaucoup sur le visuel, la scénographie est blanche, épurée et bien pensée. Évolutive, jouant sur les plans, les profondeurs, créant des effets d'apparitions, Diana crée un univers intemporel où les couleurs et les sons deviennent les lieux de l'action. Cette pureté et simplicité se retrouve dans les costumes. Des tuniques blanches, de longues robes, un casque doré orné de cornes, le visuel est sobre et marquant. Les images frappent à la mesure de l'histoire de Médée.C'est une très belle création et surtout une vision féminine, je dirais même féministe, qu'apporte Diana Dobreva. Une véritable réflexion sur l'amour, sur ce pouvoir inexplicable de l'attachement, de l'aliénation à l'autre et cette douleur qui peut conduire à la folie lorsque cet amour est trahi. Même si l'on ignore toute l'histoire de la toison d'or, de Jason, de Médée et des argonautes,... Médée l'insomnie de l'amour monstre nous en offre l'essentiel et le plus important. Nul n'est besoin de connaître les détails de l'histoire, seules les émotions et les tragédies suffisent à nous toucher au plus profond. Et Diana Dobreva réussit ce tour à merveille.
Cyriel Tardivel
25/03/2013
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