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Blackbird
de David Harrower
Mise en scène de Régine Achille-Fould
Avec Yves Arnault, Charlotte Blanchard, Albertine Villain-Guimmara
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Du 28/11/2012 au 19/01/2013
Du mardi au samedi à 21h, supplémentaire le 31 décembre à 21h.
Lucernaire
53 Rue Notre-Dame des Champs
75006 PARIS
Métro Vavin, Notre-Dame des Champs, Montparnasse Bienvenüe
01 45 44 57 34
Blackbird, le titre de cette pièce de théâtre de David Harrower rappelle étrangement par son côté psycho-dramatique le film d'Alfred Hitchcock, The Birds. Un fait divers qui couvre les colonnes des journaux, une atteinte à la vie qui soulève l'émoi et l'incompréhension, un acte irréparable déclenchant la purulence des souvenirs amers.
David Harrower est de ces auteurs qui se découvrent au hasard d'une pièce de théâtre. L'homme, discret de nature, se manifeste avec une plume trempée dans une encre rouge, la couleur des plaies ouvertes sur des récits dont les personnages semblent extraits pour figer l'attention. Knives in hens (Des Couteaux dans les poules), la première pièce de l'auteur écossais créée en 1995, fut jouée sur les scènes de par le monde et connut un succès couronné par le prix de la meilleure pièce étrangère en 1998. D'autres pièces viendront s'ajouter au répertoire de Harrower comme Tuer les vieux, torturer les jeunes, Blackbird.
Blackbird, une immersion dans la tragédie de l'inconscience où l'homme perd le contrôle de sa maturité et agit par pulsion.Résumé. Une jeune femme réapparait dans la vie d'un homme d'âge avancé et cette intrusion pour le moins dérangeante n'est pas faite pour lui plaire. Une photo dans un magazine a réveillé des souvenirs mis sous scellés. L'individu en question, portant un autre nom, sourit à l'objectif du photographe. Mais la jeune femme se rappelle un visage, ce visage qui lui soufflait des râles de plaisir quelques dix-huit années avant. Que de kilomètres parcourus pour revoir celui qui lui a volé son enfance. Elégante jusque dans le verbe employé, elle n'est pas venue pour l'excuser, mais pour comprendre et l'interroger à propos de sa nouvelle existence. Sa présence trouble l'ex-prévenu, lequel tranche par à-coups des réponses évasives. Une feinte improvisée sous couvert d'une réalité, la sienne, dissimulée par ce changement d'identité.La scénographie se confond à l'intensité conceptualisée dans la mise en scène. L'intérieur d'un entrepôt faisant office de salle de repli à des ouvriers peu scrupuleux en terme d'hygiène. Des emballages alimentaires jonchent le sol, les poubelles dégorgent d'immondices, les murs couleur gris sale n'inspirent pas à la quiétude, la lumière blafarde bouleverse cette alchimie mêlée de crasse et de doute. Des zones d'ombre gisent dans les recoins, l'éclairage ne les atteint pas et se limite à un espace réduit.La mise en scène de Régine Achille-Fould transgresse le silence et le mutisme portés en transparence par la jeune femme et l'homme. L'intrigue se noue à partir d'un fait divers, lequel a mécaniquement perturbé en version opposée deux personnes. L'évocation de la famille crée un cataclysme, la victime a été coupable d'être une victime patentée donc nuisible à son entourage et le bourreau véhicule l'image d'un homme blessé par les agressions physiques et psychologiques attentées contre lui durant ses années d'incarcération. La proportion des rapports pris en leur dimension originale s'inverse d'où cette volonté manifeste de révéler la vérité simplement traduite par un verdict prononcé par un magistrat.Le fil conducteur de la pièce prend forme à l'apparition d'une gamine qui vient chercher son père au travail. L'action se situe presqu'à la fin de la représentation. Le corps de la jeune femme dessine un trompe-l'il avec le mur plongé dans l'obscurité. Elle regarde avec détachement l'adolescente s'agripper au bras de son père et l'attirer par un effet de séduction juvénile vers l'extérieur. Cette vision strangule le présent et ressuscite un passé douloureux de dix-huit années. Elle avait sensiblement le même âge que cette fille quand ce type l'a invité à faire l'amour dans une chambre sordide d'un hôtel de bord de mer. Une fois, une seule fois a suffi.La profondeur du texte ne dérive à aucun moment dans le pathos et l'insupportablement fragile. Les répliques correspondent en tout point à l'essentiel des faits reprochés et d’uppercut en uppercut, la jeune femme interprétée par Charlotte Blanchard ne faillit pas et touche son adversaire sans lui faire plier le genou. Elle résiste avec féminité et gravité aux allusions liées à une faiblesse passagère, rapidement désavouées par l'intéressé lui-même. Convaincu qu'il était amoureux au moment des faits, il n'ira pas dire que la gamine de l'époque était consentante car il préfère se montrer passionné et non vulnérable.Qu'il n'est pas facile ce rôle pour Charlotte Blanchard et pourtant elle joue le jeu avec une énergie puisée au-delà de sa propre personne. Elle fait preuve de retenue et d'abnégation même dans les épisodes les plus pénibles. Elle harcelle volontairement le bonhomme de questions blessantes comme a pu l'être sa vie depuis ce jour où... Elle lui donne la parole et surtout pas le crédit. La comédienne manifeste entrain et volonté à faire crier la vérité et sa prestation est toute aussi humble qu'elle est grandie par la qualité de son jeu.Yves Arnault, dans le rôle de l'homme, n'accuse à aucun moment le coup. D'apparence charpenté, il se montre aguerri depuis ces années car il a refait sa vie, nouvelle identité et partage de sentiments avec une femme plus âgée que lui. Le personnage de Ray est à double-fond et en surface émerge un homme intérieurement proscrit. La faute de chair lui a coûté cher et il en paiera le solde au prorata de sa bonne conduite sa vie durant. Le comédien excelle dans un registre classique et contemporain, in situ.Un rayon de lumière pour la première participation à une représentation théâtrale d'Albertine Villain-Guimmara intervenant dans le rôle de la gamine.Blackbird, une pièce brillamment mise en scène au troisième étage du Lucernaire, le Paradis.
Blackbird, une immersion dans la tragédie de l'inconscience où l'homme perd le contrôle de sa maturité et agit par pulsion.Résumé. Une jeune femme réapparait dans la vie d'un homme d'âge avancé et cette intrusion pour le moins dérangeante n'est pas faite pour lui plaire. Une photo dans un magazine a réveillé des souvenirs mis sous scellés. L'individu en question, portant un autre nom, sourit à l'objectif du photographe. Mais la jeune femme se rappelle un visage, ce visage qui lui soufflait des râles de plaisir quelques dix-huit années avant. Que de kilomètres parcourus pour revoir celui qui lui a volé son enfance. Elégante jusque dans le verbe employé, elle n'est pas venue pour l'excuser, mais pour comprendre et l'interroger à propos de sa nouvelle existence. Sa présence trouble l'ex-prévenu, lequel tranche par à-coups des réponses évasives. Une feinte improvisée sous couvert d'une réalité, la sienne, dissimulée par ce changement d'identité.La scénographie se confond à l'intensité conceptualisée dans la mise en scène. L'intérieur d'un entrepôt faisant office de salle de repli à des ouvriers peu scrupuleux en terme d'hygiène. Des emballages alimentaires jonchent le sol, les poubelles dégorgent d'immondices, les murs couleur gris sale n'inspirent pas à la quiétude, la lumière blafarde bouleverse cette alchimie mêlée de crasse et de doute. Des zones d'ombre gisent dans les recoins, l'éclairage ne les atteint pas et se limite à un espace réduit.La mise en scène de Régine Achille-Fould transgresse le silence et le mutisme portés en transparence par la jeune femme et l'homme. L'intrigue se noue à partir d'un fait divers, lequel a mécaniquement perturbé en version opposée deux personnes. L'évocation de la famille crée un cataclysme, la victime a été coupable d'être une victime patentée donc nuisible à son entourage et le bourreau véhicule l'image d'un homme blessé par les agressions physiques et psychologiques attentées contre lui durant ses années d'incarcération. La proportion des rapports pris en leur dimension originale s'inverse d'où cette volonté manifeste de révéler la vérité simplement traduite par un verdict prononcé par un magistrat.Le fil conducteur de la pièce prend forme à l'apparition d'une gamine qui vient chercher son père au travail. L'action se situe presqu'à la fin de la représentation. Le corps de la jeune femme dessine un trompe-l'il avec le mur plongé dans l'obscurité. Elle regarde avec détachement l'adolescente s'agripper au bras de son père et l'attirer par un effet de séduction juvénile vers l'extérieur. Cette vision strangule le présent et ressuscite un passé douloureux de dix-huit années. Elle avait sensiblement le même âge que cette fille quand ce type l'a invité à faire l'amour dans une chambre sordide d'un hôtel de bord de mer. Une fois, une seule fois a suffi.La profondeur du texte ne dérive à aucun moment dans le pathos et l'insupportablement fragile. Les répliques correspondent en tout point à l'essentiel des faits reprochés et d’uppercut en uppercut, la jeune femme interprétée par Charlotte Blanchard ne faillit pas et touche son adversaire sans lui faire plier le genou. Elle résiste avec féminité et gravité aux allusions liées à une faiblesse passagère, rapidement désavouées par l'intéressé lui-même. Convaincu qu'il était amoureux au moment des faits, il n'ira pas dire que la gamine de l'époque était consentante car il préfère se montrer passionné et non vulnérable.Qu'il n'est pas facile ce rôle pour Charlotte Blanchard et pourtant elle joue le jeu avec une énergie puisée au-delà de sa propre personne. Elle fait preuve de retenue et d'abnégation même dans les épisodes les plus pénibles. Elle harcelle volontairement le bonhomme de questions blessantes comme a pu l'être sa vie depuis ce jour où... Elle lui donne la parole et surtout pas le crédit. La comédienne manifeste entrain et volonté à faire crier la vérité et sa prestation est toute aussi humble qu'elle est grandie par la qualité de son jeu.Yves Arnault, dans le rôle de l'homme, n'accuse à aucun moment le coup. D'apparence charpenté, il se montre aguerri depuis ces années car il a refait sa vie, nouvelle identité et partage de sentiments avec une femme plus âgée que lui. Le personnage de Ray est à double-fond et en surface émerge un homme intérieurement proscrit. La faute de chair lui a coûté cher et il en paiera le solde au prorata de sa bonne conduite sa vie durant. Le comédien excelle dans un registre classique et contemporain, in situ.Un rayon de lumière pour la première participation à une représentation théâtrale d'Albertine Villain-Guimmara intervenant dans le rôle de la gamine.Blackbird, une pièce brillamment mise en scène au troisième étage du Lucernaire, le Paradis.
Philippe Delhumeau
07/12/2012
![Affiche](./index_files/bando-alaffiche.png)
AVIGNON
Théâtre du Balcon
de Jean-Baptiste Barbuscia
Mise en scène de Serge Barbuscia
Pierre creuse, oui il creuse un fossé, pour qui ? pourquoi ? il ne le sait pas lui-même mais il creuse, aidé d'un moussaillon, Mousse, un ancien sans-papier. Puis vient Amel qui elle, veut reboucher le fossé. Trois personnages que tout oppose, qui veulent avoir raison, qui n'arrivent...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre du Balcon
![](../img-article/Yeyeve_4QCVQK.jpg)
AVIGNON
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Le Fossé
de Jean-Baptiste BarbusciaMise en scène de Serge Barbuscia
Pierre creuse, oui il creuse un fossé, pour qui ? pourquoi ? il ne le sait pas lui-même mais il creuse, aidé d'un moussaillon, Mousse, un ancien sans-papier. Puis vient Amel qui elle, veut reboucher le fossé. Trois personnages que tout oppose, qui veulent avoir raison, qui n'arrivent...
L'avis de Geneviève Brissot