Tokyo Bar
de Tennessee Williams
Mise en scène de Gilbert Désveaux
Avec Christine Boisson, Laurent d’Olce, Mathieu Lee, Alexis Rangheard, Farida Remadna
Quand Tennessee Williams dissèque le couple et la passion de l’artiste.
Grand écrivain et poète, Tennessee Williams est surtout connu pour ses uvres phares telles La Ménagerie de verre (1945), Un Tramway nommé Désir (1947), La Rose tatouée (1950), La Chatte sur un toit brûlant (1955)... Ses pièces sont jouées à Broadway, puis adaptées au cinéma, à Hollywood, avec des interprètes prestigieux comme Kirk Douglas, Marlon Brando, Elizabeth Taylor et bien d’autres encore. Tennessee connaît un succès fulgurant. Mais dès les années 70, il est boudé du public et ses dernières pièces ne remportent pas le même succès. De son vrai nom Thomas Lanier, ce "vieux crocodile" en fut très affecté. Ajouté à cela une enfance douloureuse du fait de la maladie mentale et de la mort prématurée de sa sur adorée, des difficultés (au début) à assumer son homosexualité et une santé fragile, c’est avec son âme que Tennessee Williams écrit sur la vie, les souffrances, les passions, les espoirs et les désillusions des hommes. Ses personnages ne sont pas des héros, ils sont des gens de tous les jours dont il nous offre un instant de leur vie. C’est vrai, c’est simple, souvent douloureux, mais avant tout, génial ! Peut-être est-ce dû à son homosexualité et/ou à cette connexion qu’il avait avec sa sur, en tout cas Tennessee Williams est l'un des rares auteurs à écrire (de manière juste et d’une si belle façon) pour les femmes. Même si ses héroïnes passent pour des folles hystériques au premier regard, elles nous dévoilent petit à petit leurs blessures, nous émeuvent et l’on comprend leurs réactions.Dans Tokyo Bar, l’auteur traite de plusieurs sujets proches de sa vie. Il parle de la difficulté d’une relation amoureuse, particulièrement lorsque celle-ci est envahie par une obsession de la part d’un des amants ; de cette angoisse et tout à la fois de la passion dévorante de l’artiste pour ses uvres, particulièrement lors du processus de création ; de la femme vieillissante qui court après le désir des hommes pour se prouver qu’elle existe encore ; de la fausse amitié tronquée par l’argent et les intérêts... Il met également face à face deux civilisations, deux cultures que tout opposent. L’Amérique, sa décadence, son irrespect, sa folie sexuelle, sa revendication de liberté, face au Japon strict, codifié, dans le souci permanent du détail et de la perfection, "vénérable".Ainsi, un couple américain d’un certain âge se retrouve-t-il au Japon pour un séjour. La femme, Miriam, est délaissée par son mari, Leonard, un célèbre peintre impressionniste. Elle passe la majeure partie de son temps dans le bar de l’hôtel à draguer le jeune serveur japonais qui reste sourd aux appels de détresse de cette femme malheureuse. Il faut dire qu’elle est des plus entreprenantes et très... sexuelle. D’ailleurs, elle use et abuse du sexe avec des inconnus pour pallier le manque de son mari. Se venge-t-elle d’un homme qu’elle aime mais qui lui préfère ses toiles et ses peintures ? A-t-elle un besoin maladif d’amour ? Désire-t-elle prouver quelque chose au monde ou à elle-même ? Christine Boisson est magnifique dans le rôle de Miriam, cette femme "cougar" sans amour propre, mais qui se révèle être en grande souffrance et remplie d’un amour immense qui n’est pas perçu par son mari et dont elle est fatiguée d’attendre un signe. Elle porte la pièce à bout de bras. Elle est sobre, pas de cris ou d’énervement, juste, sarcastique voire drôle à certains moments. Bref, elle est tout simplement parfaite.Laurent d’Olce offre également une belle performance dans son interprétation de Léonard, ce mari amoureux de sa femme mais obnubilé, dévoré par sa passion. Tout au long de la pièce, il est cet homme un peu hagard qui peine à tenir debout. Il est difficile de jouer les malades. Pourtant, Laurent s’y prête sans caricature ni tromperie. Son petit monologue de fin résonne et justifie tous les actes de sa femme. C’est fort. Mathieu Lee en serveur est juste, lui aussi, et sa partition, à l’image de son personnage, est nette et millimétrée.La scénographie est impressionnante : un grand bar japonais avec, derrière, surélevée à près d’un mètre, une plateforme pour le lounge. En fond de scène, un écran permet quelques projections visuelles, mais peu en somme. Les lumières sont travaillées, même si l’on reste en plein feu la majeure partie du temps. Et une bande sonore géniale avec de la musique japonaise et du rock.Tokyo Bar est une réussite, tant par l’histoire et le texte la preuve, si l'on en doutait encore, que Tennessee Williams est un très grand auteur que par la mise en scène et, surtout, le jeu des acteurs.
Cyriel Tardivel
27/05/2012
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