Jeanne de Castille, la reine qui n’aimait pas Dieu
de Christine Wystup
Mise en scène de Christine Wystup
Avec Maria Vaz, Clémentine Fauconnier, Bruno Dalrou
La reine Jeanne, passionnée, sensuelle, tourmentée --enfermée pendant 48 ans par son père puis son fils-- est un des plus attachants destins de l'Espagne de l'Inquisition
"Vous qui passez au pied de cette forteresse, je suis Jeanne, votre reine, on m’a enfermée ici, il faut me délivrer, je ne suis pas folle, entendez-vous ? Je ne suis pas folle ! Que vous a-t-on dit pour vous le faire croire ?"... Jeanne, enfermée pendant 48 ans par son père puis son fils, est une héroïne des plus tourmentées de l’histoire de l’Espagne et de l’Inquisition. La pièce débute en 1507 près de Burgos. Isabelle de Castille et Ferdinand d’Aragon, sacrés rois catholiques, dans cette Espagne maîtrisée par l’Inquisition, deviendront les tortionnaires de leur propre fille. Jeanne, adolescente, n’avait aucun plaisir à assister aux persécutions des Maures. Fragile nerveusement, elle rêvait de Philippe de Flandres, que ses parents lui avaient destiné. Bientôt mariée, elle quitte l’Espagne. Elle convole avec Philippe qui la bafoue et l’humilie, qui fait courir le bruit qu’elle est folle. Philippe meurt subitement sur les hauts plateaux de Castille. Ce dernier ne peut plus échapper à Jeanne, qui va embrasser son corps froid à chaque fois qu’elle le désire. Elle part de Castille pour enterrer son époux à Grenade mais son père interrompt les élans amoureux morbides de sa fille. Il n’aura aucune difficulté à la faire reconnaître folle, à la faire enfermer, et à garder ainsi le pouvoir sur le royaume de Castille dont il a la régence. La fille de Jeanne, Catalina, partagera la captivité de sa mère jusqu’à son mariage. Charles Quint, le propre fils de Jeanne, maintiendra sa mère en captivité pour prendre le pouvoir à la mort de son grand-père. Jeanne restera enfermée, entre les murs épais du château de Tordescillas, jusqu’à sa mort en 1525. Jeanne (interprétée par Maria Vaz) est un personnage de tragédie antique. Comme Antigone, elle oppose le pouvoir du cœur au pouvoir des hommes. Elle est asservie par l’autorité d’un père, d’un mari puis d’un fils. Elle exprime toutes les facettes de la révolte des femmes asservie par l’autorité masculine, dans tous les temps et toutes les religions du monde. Elle va être broyée par l’autorité mais deviendra le symbole des opprimés. Dans cette Espagne qui ne tolère pas la passion amoureuse, Jeanne ose clamer que seul compte la passion charnelle par rapport à Dieu. Bruno Dairou (Ferdinand) et Clémentine Fauconnier (Catalina) symbolisent les images de l’ordre et du sacrifice. La mise en scène s’attache à mettre en perspective le destin individuel de Jeanne mais aussi celui d’un peuple. Jeanne est une héroïne intemporelle qui, dans ce huis clos, traduit les passions, les espoirs et les souffrances d’une femme bafouée dans sa liberté de vivre.
Anne Laroutis
19/07/2003
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