Retour aux sources, pour cette œuvre lyrique la plus populaire de Rossini : le metteur en scène Christophe Tzotzis a eu recours au texte original de Beaumarchais dans cette production du Barbier de Séville au théâtre musical de Marsoulan. Aussi, est-ce dans la langue de Molière que le comte Almaviva – à l’aide de son ingénieux factotum Figaro – cherche à séduire musicalement la délicieuse Rosine. Celle-ci aura fort à faire pour se libérer de l’emprisonnement imposé par le Docteur Bartolo que le démon de midi démange. Mais il était écrit depuis le début que la jeunesse triompherait...Un Barbiere di Siviglia donc francisé, mais qui garde toute la verve électrique de l’original en italien. Le mérite en est notamment dû au choix musical : certes, il s’agit d’une version de chambre interprétée dans une petite salle. Pourtant, contrairement à ce qui se produit si souvent dans ces circonstances, la partition d’orchestre n’est pas interprétée juste par un pianiste. Cinq musiciens sont là pour soutenir au piano, violon, violon celle, flûte et hautbois les chanteurs. Cela crée une richesse de timbres et permet des effets (que l’on aurait même voulus encore plus variés et énergétiques...) inaccessibles à un clavier seul.Sur scène, Rosine a beau être soumise par son tuteur, artistiquement, elle n’a de leçons à recevoir de personne : elle est aussi à l’aise scéniquement que vocalement. L’entrée en matière d’Almaviva est un peu plus difficile. Mais il est fort probable que la tension l’a quelque peu inhibé au départ, car dans les airs suivants, la suavité de sa voix se fait jour. Les autres interprètes forment, quant à eux, un ensemble homogène et toujours prêt à divertir le public.Pour ce qui est de la mise en scène, rien de révolutionnaire à remarquer : quelques paravents blancs servent de décors pour la totalité de l’œuvre. L’ensemble ressemble donc à un exercice sur Le Barbier de Séville tout à fait fidèle et réussi, mais dans lequel les spectateurs auraient peut-être voulu voir quelques prises de risque et trouvailles supplémentaires...