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Journal d'un curé de campagne
de Georges Bernanos
Mise en scène de Maxime d'Aboville
Avec Maxime d'Aboville
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Du 19/01/2010 au 30/05/2010
Du mardi au samedi à 21h, dimanche à 15h.
Mathurins
36, rue des Mathurins
75008 PARIS
Métro Havre-Caumartin
01 42 65 90 00
"L'enfer, Madame, c'est de ne plus aimer..." Le ton est donné. Bernanos dans son Journal d’un curé de campagne fait passer un message, un "continuo" que le théâtre à bien raison d’embrasser...
Le décor dépouillé, sobre, une table, un bougeoir allumé, un prie-dieu, un banc en bois sont les premiers constituants du cliché bernanosien pour que naisse au public son monument littéraire Le Journal d’un curé de campagne. Soudain nous apparait, jeune, fragile, élégamment vêtu de sa soutane simple sans ceinture romaine, le curé d’Ambricourt qui va nous livrer ses propres états d’âmes, sa difficulté à se faire aimer de ses paroissiens dans sa dure et triste campagne d’Artois.Maxime d’Aboville, dans ce rôle capital, transpire d’émotion. Son visage se crispe, montre toute son humanité dénuée de mysticisme ; accoutumant son éloquence à un fabuleux exercice de mémoire qu’on ne peut indéniablement pas dissocier de la foi chez lui qu’on devine. Habité par l’uvre de Bernanos, choisissant de la mettre en scène aussi bellement dans l’abstraction, Maxime d’Aboville remplit en quelque sorte, sa salle non plus de 84 sièges mais de 84 fidèles. L’il du critique s’intéressant autant au fond qu’à la forme, ne négligera pas d’observer moult gentes dames en jupes écossaises, une poignée de "maries-serres-têtes", un abbé en clergyman, quelques jeunes hommes aux coupes de cheveux fraiches à la scout pour vivre ce sermon sur la dureté sacerdotale.Le talent de ce jeune comédien restaure là une uvre servant une langue française d’exception, sans raison valable, boudée par la scène. Les causes de cette absence sont bien sûr relatives à la thématique catholique à destination d’un certain public, mais aussi à Bernanos lui-même en tant qu’auteur engagé tant dans le catholicisme autant qu’en politique, si l’on n’occulte pas son militantisme pour l’action française.Ces vieux démons qui font de Bernanos le nationaliste monarchiste, l’auteur scandaleux pour certains, font aussi de lui un homme d’audace et de bravoure, lui qui fut aussi, et il ne faut pas l’oublier, un inspirateur de la résistance. Rien de surprenant donc à ce qu’un Maxime d’Aboville se lance le défi de cette adaptation comme un écho à son oncle le navigateur aventurier bien connu : Gérard d’Aboville.C’est une aventure de monter seul sur scène pour incarner les traits d’un prêtre qui souffre jusqu’à l’agonie, amenée par le lent chemin de la maladie jusqu’au caillot de sang expectoré que Bernanos trouve le moyen de poétiser dramatiquement dans la bouche du protagoniste. Une aventure certes, mais une aventure iconoclaste, une sorte de défi venant prouver que la scène peut être aussi le lieu du dépassement de soi pour se laisser sculpter, façonner, éroder par l’invisible dans l’intériorité. Savoir ce dévêtir de sa propre image et embrasser celle de la souffrance du curé d’Ambricourt comme pour goûter son propre moi jusque dans ces confins, c’est l’ouvrage ambitieux de ce jeune comédien.L’émotion, la souffrance, les petits instants de joie sont autant de minuscules parcelles que le visage du comédien, transporté par la grâce, diffuse à son public. Irait-on jusqu’à dire qu’on perçoit dans les yeux de Maxime d’Aboville, habité par son personnage, une forme d’illuminisme semblable à celui de Thérèse de l’Enfant Jésus. L’hommage à Bernanos serait à son paroxysme car nul n’ignore que le roman se ponctue de cette belle citation thérésienne : "Tout est grâce".De la clarté bernanosienne pour ne pas dire de son soleil noir, il reste, en plus du regard du comédien qui nous a fait voyager, une ultime lumière, celle d’une simple bougie qui éclaire les pénultièmes lignes lues par le narrateur lui-même, portant la soutane passée de son héros comme une dernière photographie de ce monument littéraire aujourd’hui admirablement scénographié.
Yves-Alexandre Julien
25/03/2010
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