Le Canapé
de Ronald Bonan
Mise en scène de Jean Michel Bayard
Avec Albert Lerda (Jacques), Christine Gaya (Agnès), Gilles Guerin (Antoine), Atsama Lafosse (Sylvie)
Jacques offre au bout de 20 ans de mariage un canapé pour l’anniversaire de sa femme Agnès. C’est le prétexte pour que chacun déballe ses quatre vérités. Et ça fait mal.
Ça part plutôt tranquillement. On a un couple, Jacques et Agnès, visiblement mariés depuis longtemps (vingt ans comme on l'apprendra plus tard), pas très complice, plus très proche. On sent qu'Agnès est en colère, qu'elle en veut à son mari. Lui ne comprend pas bien de quoi il s'agit... il bougonne, lit son journal et reste passif devant le "manège" de sa femme, qui finit par sortir.Arrive le meilleur ami de Jacques (Antoine), à qui il se confie. Immédiatement, il lui parle du canapé. Mais Jacques ne veut rien entendre ! Quand sa femme revient des courses accompagnée de Sylvie, la nouvelle petite amie d'Antoine, c'est la catastrophe. Le jeune couple et nous-même assistons au drame de la vie conjugale.
Agnès se livre, se confie, s'époumone aussi... ce canapé, ce simple canapé rouge a tout fait basculer. On comprend vite qu'Agnès est fatiguée, lassée et déçue de cette relation qui ne la mène nulle part, et surtout pas sur la route du bonheur.En voyant le visage décomposé de son mari, on comprend vite qu'il ne comprend rien à ce qui lui arrive, lui qui a toujours eu l'impression de faire ce qu'il fallait : beaucoup travailler pour apporter du confort à sa femme, répondre à ce qu'il pensait être ses attentes... puis c'est à son tour de s'expliquer, et de nous expliquer aussi. C'est là qu'on se rend compte à quel point la communication passe mal entre hommes et femmes. Comme il l'explique, il n'a pas la même définition du verbe "aimer" que sa femme, il ne peut donc pas lui apporter ce qu'elle attend ; leurs attentes, leurs dons sont différents parce qu'ils ne se comprennent pas. C'est comme s'ils se croisaient, empruntaient des chemins similaires, sans jamais réussir à s'accompagner complètement.Nous sommes faibles face à cette dispute qui met des mots sur tant de maux ; tel un enfant qui assisterait à une violente dispute entre ses parents, on ne saurait dire qui a tort ou qui a raison. Les deux surement, à leur manière. On sentirait presque du vécu derrière ce jeu d'acteurs troublant de vérité ; on croit à chacune de leur relation : aussi bien au mariage entre Jacques et Agnès qu'à l'amitié fraternelle d'Antoine et Jacques. A tel point que même la mise en scène originale de Jean-Michel Bayard ne nous trouble plus tellement... en effet, ce sont les acteurs eux-mêmes qui font les bruitages et "font comme si" ils avaient un verre dans la main (par exemple) ; ils se parlent aussi, Albert (Jacques) demandant à Christine (Agnès) de se calmer quand elle lui tape dessus avec un coussin, ou bien avec quelques interventions en direction du régisseur lumières. Heureusement que ces quelques éléments et cette mise en scène nous permettent parfois de lâcher du lest et de nous souvenir que nous ne sommes qu'au théâtre, et non pas dans le salon de nos meilleurs amis, un couple si parfait que l'on n'imagine pas l'un sans l'autre...C'est une pièce à voir, déconseillée aux couples pas encore au courant de leurs problèmes de communication (gare à ceux qui sortiraient en disant "Nous au moins, c'est pas comme ça, on se comprend, pas vrai chéri..." et là paf, l'homme déballe sa propre vision des choses, et c'est le drame...) ; on rit parfois, mais plus des bruitages ("gloups, gloups, gloups" quand ils se servent un verre de Gin, "plof, plof" pour les glaçons) que de la pièce ; à ceux qui ne sont pas encore en couple, ça peut faire peur, aux autres, ce n'est guère mieux.Cependant, il est rassurant de savoir que c'est un homme qui a écrit cette pièce ; serait-il plus clairvoyant que les autres hommes ? Une lueur d'espoir, toute faible, et une entrée violente dans la vie de couple, menée de front par des acteurs talentueux et une mise en scène bien réfléchie.
Agnès se livre, se confie, s'époumone aussi... ce canapé, ce simple canapé rouge a tout fait basculer. On comprend vite qu'Agnès est fatiguée, lassée et déçue de cette relation qui ne la mène nulle part, et surtout pas sur la route du bonheur.En voyant le visage décomposé de son mari, on comprend vite qu'il ne comprend rien à ce qui lui arrive, lui qui a toujours eu l'impression de faire ce qu'il fallait : beaucoup travailler pour apporter du confort à sa femme, répondre à ce qu'il pensait être ses attentes... puis c'est à son tour de s'expliquer, et de nous expliquer aussi. C'est là qu'on se rend compte à quel point la communication passe mal entre hommes et femmes. Comme il l'explique, il n'a pas la même définition du verbe "aimer" que sa femme, il ne peut donc pas lui apporter ce qu'elle attend ; leurs attentes, leurs dons sont différents parce qu'ils ne se comprennent pas. C'est comme s'ils se croisaient, empruntaient des chemins similaires, sans jamais réussir à s'accompagner complètement.Nous sommes faibles face à cette dispute qui met des mots sur tant de maux ; tel un enfant qui assisterait à une violente dispute entre ses parents, on ne saurait dire qui a tort ou qui a raison. Les deux surement, à leur manière. On sentirait presque du vécu derrière ce jeu d'acteurs troublant de vérité ; on croit à chacune de leur relation : aussi bien au mariage entre Jacques et Agnès qu'à l'amitié fraternelle d'Antoine et Jacques. A tel point que même la mise en scène originale de Jean-Michel Bayard ne nous trouble plus tellement... en effet, ce sont les acteurs eux-mêmes qui font les bruitages et "font comme si" ils avaient un verre dans la main (par exemple) ; ils se parlent aussi, Albert (Jacques) demandant à Christine (Agnès) de se calmer quand elle lui tape dessus avec un coussin, ou bien avec quelques interventions en direction du régisseur lumières. Heureusement que ces quelques éléments et cette mise en scène nous permettent parfois de lâcher du lest et de nous souvenir que nous ne sommes qu'au théâtre, et non pas dans le salon de nos meilleurs amis, un couple si parfait que l'on n'imagine pas l'un sans l'autre...C'est une pièce à voir, déconseillée aux couples pas encore au courant de leurs problèmes de communication (gare à ceux qui sortiraient en disant "Nous au moins, c'est pas comme ça, on se comprend, pas vrai chéri..." et là paf, l'homme déballe sa propre vision des choses, et c'est le drame...) ; on rit parfois, mais plus des bruitages ("gloups, gloups, gloups" quand ils se servent un verre de Gin, "plof, plof" pour les glaçons) que de la pièce ; à ceux qui ne sont pas encore en couple, ça peut faire peur, aux autres, ce n'est guère mieux.Cependant, il est rassurant de savoir que c'est un homme qui a écrit cette pièce ; serait-il plus clairvoyant que les autres hommes ? Une lueur d'espoir, toute faible, et une entrée violente dans la vie de couple, menée de front par des acteurs talentueux et une mise en scène bien réfléchie.
Eva Brunelle
20/03/2010
AVIGNON
Théâtre de l'Oulle
Mise en scène de Hakim Djaziri
Ahlam est retrouvée morte dans sa baignoire, après avoir été torturée par son mari le 17 avril 2010. Sa sur entreprend une enquête auprès des instances qui restent muettes. Elle va bousculer tout ce monde pour enfin avoir raison sur la justice, et faire condamner l'état pour non...
L'avis de Geneviève Brissot
Théâtre de l'Oulle
AVIGNON
Elle ne m'a rien dit
de Hakim DjaziriMise en scène de Hakim Djaziri
Ahlam est retrouvée morte dans sa baignoire, après avoir été torturée par son mari le 17 avril 2010. Sa sur entreprend une enquête auprès des instances qui restent muettes. Elle va bousculer tout ce monde pour enfin avoir raison sur la justice, et faire condamner l'état pour non...
L'avis de Geneviève Brissot