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Les Tolstoï, journal intime
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de Alexandra Devon
Mise en scène de Jean-Denis Monory
Avec Didier Douet, Iris Aguettant
Près d'un demi-siècle de journaux intimes et de vie commune entre Sonia et son époux Léon Tolstoï, adaptés au théâtre.
"On my way to the place where I wished to be alone, I was taken ill." Faut-il voir dans cette unique et ultime phrase de la correspondance de Tolstoi du 3 novembre 1910, adressée comme dans un souffle à son ami et traducteur anglais Aylmer Maude, la prescience de sa mort prochaine, seule responsable de la fin du voyage ? Faut-il plus encore y lire le résumé de l’ensemble de son parcours vécu comme une découverte permanente vers les plus touchantes et mystérieuses voies de l’Amour, voies complexes et imprévisibles vers une vision plus vaste qui, pour s’accoucher et s’incarner, passe de crise en crise, de dépossession d’illusion et de soi-même jusqu’à y perdre forces et santé ? Enfin, ce "J’aime" prononcé comme dernier mot, ultime révélation, ne dit-il pas tout de cet homme de la démesure, à qui Gandhi n’a pas écrit par hasard, reconnaissant en lui un être de même combat, que nous présente avec intelligence et sensibilité le metteur en scène Jean-Denis Monory, sous sans nul doute l’aura bienveillante de Bip, le Mime Marceau qui continue de vivre dans nos curs par le souvenir de sa légèreté, sa délicatesse, sa lumière ?Le public a défié les grèves et les embouteillages ; il est là car de bouche-à-oreille, l’on a parlé de ces Tolstoï et de leur vie circonscrite dans leurs journaux intimes, la presse, des écrits sélectionnés et montés avec intelligence, sans lourdeur par Alexandra Devon. Pas de suffocation. Des moments scéniquement rendus très visuels par un décor extrêmement simple mais mobile et les lumières adaptées à la dramaturgie des situations. Une ligne chronologique simple et claire ; une pièce construite en deux parties, l’une tournée vers la démesure heureuse, l’autre vers l’approfondissement douloureux des paradoxes de la vie où les choses, les relations à l’autre, aux autres, sur le fond des remous de l’histoire, s’opacifient, se complexifient pour porter autrement le désir, plus loin et ailleurs. Le texte se densifie, la spiritualité s’y impose. C’est d’abord la rencontre avec Sonia, petite oiselle à la fois naïve, originale, profonde et légère, prise dans les filets de l’enthousiasme, servant d’aiguillon à la créativité de ce monstre d’écriture. Sonia, c’est la rupture avec la solitude, le célibat, c’est le corps, d’abord jeune et vif, menant à l’exaltation de l’âme, l’adhésion totale à sa démesure sexuelle capable de combler les forces chtoniennes de la naturalité. Treize ou quatorze enfants, et toujours une immense énergie malgré les deuils, les retournement de l’histoire. Sonia, c’est l’âme de la maison, qui organise, éduque, maintient le cap des choses matérielles, permettant tout un temps au génie créatif de s’exprimer en se dégageant des contraintes dans un accord presque naturel. Sonia écrit aussi, tient sa correspondance, veille sur la propriété, la tenue des droits d’auteur, ces obligations administratives auxquelles souvent le créateur se refuse par inadaptabilité et ennui. C’est avec une énergie folle qu’Iris Aguettant réussit à camper ce personnage dans un abattage étonnant, se glissant avec aisance dans ses désirs à elle, ses envies, sa manière de poser sa vie en face d’un monument d’esprit, Didier Douet devenu Tolstoï, grand, impressionnant, débordant d’abord de vitalité, de sensualité, de complicité. Un partenaire idéal !Les lumières sont les lumières de la vie et la chambre et le bureau, les lieux évoqués par quelques éléments de décors suffisants. C’est ensuite insidieusement ces chemins de vie qui se séparent tout en s’entrecroisant car l’appel de l’un n’est pas celui de l’autre. Sonia veut vivre dans la société, dans le monde, dans les lumières et les miroirs factices. Les grandes villes lui paraissent plus aptes à favoriser son bonheur, des rencontres. Eternelles foires aux illusions, mais chez elle pas d’illusions perdues ; elles se renforcent au contraire tandis que Tolstoï connaît les enjeux de ces mécanismes et se sent ailleurs ; distance à l’égard de la propriété, fraternité avec les damnés de la terre, les asservis dont il veut la libération et l’éducation, le partage, l’allégement des biens matériels ouvrant des chemins supérieurs. Le temps n’est plus aux rires, les malentendus, les ressentiments, les jalousies, la maladie et l’angoisse de la mort usent l’amour, le déportent. La création d’abord enthousiasmante, tonifiante impose enfin ses lois cruelles et malgré même le succès, la ferveur de l’un et de l’autre s’est vidée. Les regards, les désirs ne parviennent plus à regarder dans le même sens et l’on se fuie. Quatre-vingt-deux ans et le départ pour rejoindre une sur, sans le dire à Sonia ; mais c’est dans la petite gare d’Astapovo que se termine le voyage, par une force, peut-être divine, qui prononce l’arrêt. "On my way", l’a-t-il jamais quitté, s’est-il jamais égaré ? Ce que les créateurs de cette trempe possèdent, c’est bien le sens de la trace ; s’ils rencontrent des hommes, les événements de l’histoire, ils en font le grain pour moudre leur vie et construire leur château intérieur et leur uvre. Celui de Tolstoï était tout ouvert à l’Amour.C’est à cette quête de vérité et du bien que les deux comédiens nous invitent, incarnant avec conviction ce couple peu banal, réussissant à nous rapprocher de l’idée de leur démesure. Les sentiments, les émotions, les colères, les détachements offerts au public, bref la vie, assonent avec nos propres vies ou nos curiosités nos craintes et nos espérances. Saurons-nous dire avec Du Bellay : "Heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage" ? Ou plutôt avec Saint Thomas d’Aquin : "Je t’adore avec dévotion, vérité cachée / Tu es vraiment là, cachée sous ces apparences / A toi mon cur tout entier se soumet / Car en te contemplant tout entier il défaille..." Adoro "Sur le chemin où je désirais être seul, je suis tombé malade"... 10 novembre 1910, "J’aime"...
Marie-José Pradez
28/01/2008
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