• Trio endiablĂ© Ă  la manière d'un vaudeville, 
  • Une chanteuse provocante, trois musiciens dĂ©jantĂ©s, des textes drĂ´les et percutants, voilĂ  la recette de ce spectacle vivifiant et fantaisiste ! Ils puis en tournĂ©e en France.
  • Ne manquez pas ce spectacle Ă©bouriffant et drĂ´le qui tourne en rĂ©gion parisienne et en province !
  • ''<i>L’homme le plus aimĂ© des Français</i>'' revient parmi nous. Il nous raconte sa vie, affirmant que rien n’est dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Théâtre de papier, d’objets et de marionnettes, de la Cie Les Ateliers du capricorne pour les enfants (Ă  partir de 7 ans), d'après les dessins de SempĂ©.


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Aubergiste, apportez-moi Ă  manger le plat du jour, un pichet de vin, du pain, un tasse de reconnaissance et un verre Ă  liqueur d'amour.

INFOS PRATIQUES
Affiche du spectacle
© X,dr
Du 11/02/2010
au 20/02/2010

Du mardi au samedi Ă  20h30, dimanche Ă  16h,.
Berthelot
6, rue Marcellin-Berthelot
93100 MONTREUIL
Métro Croix-de-Chavaux
Tarif : 12€ / 8 €
Réservations :
01 41 72 10 35
La compagnie des Déménageurs Associés emménagent dans le Théâtre Berthelot, sis à Montreuil-sous-Bois, pour donner plusieurs représentations de la pièce non moins célèbre de l'auteur vénitien Carlo Goldoni, La Locandiera. Le théâtre confiné dans une petite rue de cette charmante bourgade en périphérie de Paris possède une scène offrant des perspectives très intéressantes pour jouer des comédies-bouffes. Que dire de la salle grande et spacieuse, une excellente acoustique, les fauteuils comme chez soi confortablement installé, l'accueil : une porte qui, bien avant l'heure dite, s'ouvre avec pour toute clé un bonjour convivial et un sourire à vous réchauffer le corps. Dehors, le froid est sibérien, un vent à vous emporter la mémoire.

Le sĂ©same pour rentrer dans la salle, c'est un petit Monsieur, avec un M majuscule, vous comprendrez plus loin, qui vous le remet. D'entrĂ©e, Il vous honore d'un bienvenue ou encore bon spectacle, sous son œil rieur, la barbe du matin de vous rappeler que la soirĂ©e est dĂ©jĂ  bien avancĂ©e. La bonne humeur rĂ©gnant au Berthelot, il est grand temps que les portes de la salle s'ouvre sur...

Sur le plateau, furtivement un lutin passe et disparait derrière un piano. Attention, il ne s'agit pas de n'importe quel piano. Celui-là n'est pas à queue. Il se compose d'une batterie, parfaitement d'une batterie de casseroles, poêles et faitouts ; en suspension, cuillères, spatules et fouets filent droit sous les coups de boutoirs de quelques marmitons à taper allègrement sur les gamelles. Le ton, c'est bon quand il résonne, sur scène, les comédiens chantonnent, fanfaronnent, entonnent et claironnent des airs bien trouvères en la circonstance.

Des quatre coins, des comédiens arrivent en sautant, en riant, en agitant et baladant des portes qui s'ouvrent, se ferment sur leur propre jeu et de nouveau s'ouvrent et se referment. Je passe d'un côté, je ressorts de l'autre et ainsi dans un dédale infernal, les saltimbanques envahissent la scène. De rouge, sont-ils attifés de la tête au pied, maquillage et costume en témoignent. Le regard ne sait où se posait, ne serait-ce qu'un instant. Tout ce joli monde disparait derrière le piano quand l'huis s'ouvre sur le Marquis et sur le Comte.

Deux tables, le couvert dressĂ©, attendent leurs hĂ´tes respectifs. Fabrice, le serveur de l'auberge, passe d'une table Ă  l'autre, frĂ©tille le carnet de commande en main, Ă  qui se vantera d'avoir une addition saupoudrĂ©e d'un zeste d'auvergnerie ou salĂ©e d'un geste de bontĂ©. Le Marquis, personnage grand et sec comme ses bourses peu enclin Ă  laisser le liquide s'Ă©couler inopinĂ©ment, le caractère vil, intĂ©ressĂ© par la chose d'autrui si la matière lui prĂŞte service Ă  ne rien ou très peu donner en compensation. Le Comte, gĂ©nĂ©reux jusque dans ses rondeurs, rondeurs mĂ©diterranĂ©ennes, l'homme repu au repos Ă©ructe nonchalamment une fois, deux fois sous l'œil rĂ©vulsĂ© du marquis. Ces messieurs, enorgueillis d'un titre de bourgeoisie, s'embourgeoisent l'esprit Ă  conquĂ©rir le cĹ“ur de la patronne des lieux, Mirandoline.

Elle, d'aise à sa guise, de choisir avec lequel ou aucun d'entre eux, elle acceptera ou pas protection et cadeaux. Le Chevalier, grossier et odieux personnage qui porte, certes, l'uniforme de l'armée, mais s'avère uniformément d'une grande bassesse quand femme lui parle. Il rétorque l'épée au fourreau : "Ne pas se faire aimer des femmes, donc il les méprise". Fabrice revient, en guise de carnet de commande, demande attention et intention d'amour à Mirandoline. Sans oublier le valet du Chevalier, qui le cheveu sur la langue, s'émoustille à postillonner de regards niais au moindre frôlement de robe de l'aubergiste.

Quid, lequel de ces prĂ©tendants obtiendra les faveurs de la Locandiera. Elle, toute de grâce vĂŞtue, s'arrache la pensĂ©e Ă  oublier les invectives et autres quolibets Ă  deux Ă©cus Ă©manant de ces cœurs en rut. Entre quatre Ă©tats d'âmes d'hommes malhabiles face Ă  Dame Locandiera, sur la scène, le ballet des portes perpĂ©tuent le jeu des quatre coins. La musique s'immisce dans cette comĂ©die-bouffe, les comĂ©diens s'amusent Ă  sautiller, Ă  virevolter, de-ci, delĂ .

Le texte file le parfait train, à défaut du grand amour. Le mot frappe toujours juste à qui s'ingéniera à répondre sans détour. Répliques tel le jeu de Paume, marquera le plus de points, celui qui... En tout point, tout honneur. Carlo Goldoni, un siècle après Molière, où sur invitation de la famille royale, il occupe la loge à la Comédie Française et n'en eut-il point été inspiré d'écrire cette pièce destinée à un théâtre populaire. Tout comme Molière, Goldoni se joue des préceptes de la vie à les poser noir sur blanc en des comédies où alternent l'amour, la dérision, l'argent, la velléité des hommes et le précieux des femmes à jouir de conquêtes à prendre possession.

Finalement, l'amour a toujours raison sur le sentiment de dĂ©pendance, l'indĂ©pendance dĂ©trĂ´ne le capital – isthme – librement inspirĂ© et provoquĂ© par la peinture sociale, dĂ©jĂ  au XVIIe et au XVIIIe siècle. Le registre de Goldoni et Marivaux se rejoint. La mise en scène de Jean-Louis Crinon reflète l'esprit de dĂ©rision et d'impertinence voulue par Goldoni en son temps. La Locandiera, satire vĂ©nitienne, fit coulĂ©e beaucoup d'encre de l'autre cĂ´tĂ© des Alpes. Elle fut dans l'œuvre de son auteur, l'une des rares Ă  se jouer en version Commedia sans dell'arte. La chronique italienne a fustigĂ© Goldoni jusqu'Ă  le laisser fuir en France.

Monsieur Jean-Louis Crinon n'en est pas à son premier essai. Fort d'une longue vie consacrée au théâtre en qualité de comédien, et au cinéma où tout dernièrement il joua aux côtés de Jean-Pierre Marielle dans Le Grand Meaulnes, c'est en metteur en scène talentueux qu'il emmène les Déménageurs Associés interpréter d'autres pièces telle Candide aux quatre coins de la planète.

La Locandiera ainsi présentée au public au Théâtre Berthelot n'aura de cesse de faire parler d'elle en bien et sous tout rapport, s'il vous plait. La Locandiera, un plaisir des yeux pour la mise en scène, le dynamisme et la sincérité des comédiens, la beauté des costumes, la qualité des décors et la musique accompagnant agréablement la pièce. En guise d'adieu, un billet pour un revoir est généreusement remis aux gens à la sortie. Avec Monsieur Crinon, théâtre rime avec théâtre populaire comme naguère le firent Molière et Goldoni.
Mis à jour le 14/02/2010
LE BON PLAN
Tarif à 8€ (au lieu de 12€ tarif plein) pour les membres de La Theatrotheque.com. Réservations en ligne. Dans la limite des places disponibles.
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