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 Un mythe qui tient en deux lettres.
Ses initiales : DJ. Le Don Juan de notre temps est disc-jockey dans des boites de nuit. Pour ne plus entendre le bruits des talons des femmes, pour ne plus entendre sa "musique intérieure" assourdissante. Les femmes dansent pour et autour de lui. La pièce de Jean-Marc Lanteri raconte la fuite en avant un peu vaine de Don Juan : les femmes, l’alcool. Entre Paris et New-York, entre l’ennui et la folie. Car si Don Juan est un monstre au sens plein, tous ceux qui l’entourent le sont aussi. Le texte revisite le mythe de Don Juan pour le peindre sous les traits de la monstruosité psychologique. La sienne, mais aussi celle d’Elvire, de ses conquêtes et de sa famille. Une humanité névrosée et pathologique où le sexe, le sang et la mort s’entremêlent allègrement, où Don Juan est une victime et un survivant comme les autres.
Sur scène, Don Juan erre à travers des images projetées, à travers des sons et de la musique technologique. Un peu comme à travers ses fantasmes et ses névroses. La mise en scène repose beaucoup sur les lumières et les effets sonores : elle produit des images qui fonctionnent, qui en appellent d’autres, qui donnent de l’imaginaire à ce texte qui en manque parfois un peu. Les nombreuses techniques de projections de vidéos et de lumières que Ludovic Nobileau utilise restent la principale réussite de la pièce. Au milieu d'un tel déploiement de technologie, le jeu des comédiens est lui aussi convaincant. Qu’ils jouent une silhouette ou un personnage psychologiquement instable, ils parviennent à les rendre crédibles, drôles ou attachants. Dommage que le texte ne soit pas toujours à la hauteur de son ambition ou encore que la musique ne soit pas assez forte pour plonger complètement le public dans l’univers sonore du DJ Don Juan. Le spectacle reste pour autant une intéressante expérimentation des liens entre le théâtre et les technologies audiovisuelles. Finalement, Initiales D.J. donne corps à une création séduisante. |
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Mis à jour le 02/12/2004
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