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 Henri VI
TNT Théâtre national de Toulouse (TOULOUSE)de William Shakespeare
Mise en scčne de Thomas Jolly
Avec Johann Abiola, Damien Avice, Bruno Bayeux, Nathan Bernat, Geoffrey Carey, Gilles Chabrier, Eric Challier, Alexandre Dain, Flora Diguet, Émeline Frémont, Damien Gabriac, Thomas Germaine, Thomas Jolly, Pier Lamandé, Martin Legros, Julie Lerat-Gersant, Charline Porrone, Jean-Marc Talbot, Manon Thorel
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Une immense fête du théâtre avec cette saga politique et poétique où comédie, tragédie, réalité historique et fiction théâtrale se côtoient furieusement
"Il y a deux façons de passionner la foule au théâtre : par le grand et par le vrai. Le grand prend les masses, le vrai saisit l'individu", disait Hugo. Thomas Jolly fait sienne cette pensée et La Piccola Familia l'incarne au cours de huit soirées. Une immense fête du théâtre avec cette saga politique et poétique où comédie, tragédie, réalité historique et fiction théâtrale se côtoient furieusement.
Henry VI regroupe trois pièces de William Shakespeare publiées en 1592. Quinze actes. Quelque deux cents personnages. Près de dix mille vers pour retracer le récit stupéfiant des cinquante années de règne de cet enfant proclamé roi de France et d'Angleterre à l'âge de neuf mois.
Ce roi pieux, juste et sage connaît pourtant l'un des règnes les plus sanglants de l'Histoire anglaise : assis sur le trône en 1422 dans le désordre de la guerre de Cent ans, il sera ensuite emporté dans les luttes intestines de la guerre des Deux-Roses jusqu'à son assassinat en 1471 par le futur Richard III. Un règne débuté dans le chaos, exercé dans le chaos, et achevé par le chaos.
Formé au Théâtre national de Bretagne à Rennes, Thomas Jolly s’est lancé un véritable défi en mettant en scène cette pièce fleuve. Au bout de quatre ans de travail, il en ressort une fête du Théâtre, avec du grand-guignol, du suspense, de l’émotion et des effets très spéciaux qui entraînent la foule des personnages dans une saga haletante, un feuilleton historique épique.
Le carrousel de la fortune
Le roi, convaincu par Suffolk d'épouser Marguerite, la fait couronner reine. Mais les conditions du mariage négociées par Suffolk affaiblissent le royaume : la reine n'apporte pas de dot et deux comtés français difficilement gagnés pendant la guerre sont rendus et cédés à René son père.
La plaine de la Mandragore
Sa femme bannie du royaume et lui-même démis de ses fonctions de Protecteur, Gloucester doit, seul, faire face aux nombreuses accusations portées contre lui. Convaincu de son innocence, Henry VI ordonne son procès. Mais sur le point d'être emmené à la tour de Londres et devant la Cour effarée, Gloucester dit avoir eu vent du complot qui attente à sa vie. Voilà le résumé de l’épisode 2 du cycle 1.
Il faut saluer l’admirable énergie que dégagent tous les membres de la troupe La Piccola Familia. Ils assument tout : plusieurs rôles pour chaque acteur, costumes faits main, mouvements de décors, nettoyage de la scène après un passage singulièrement poignant mais salissant. Ainsi, malgré des choix qui nuisent parfois à l’ensemble (ressorts comiques un peu trop appuyés), et des jeux parfois en force le résultat est haletant, dynamique, enthousiasmant.
La musique sert le show et donne de l’ampleur aux tableaux visuels proposés, inscrivant la pièce dans une modernité décalée, portée par une troupe galvanisée débordante d’énergie et d’intelligence.
Sans oublier les interventions drôlissimes d’une maîtresse de cérémonie, la rhapsode, pince-sans-rire qui établit avec la salle un contact si efficace que chacune de ses apparitions est accueillie avec joie par le public. Elle déclame le résumé de l’épisode 1 avec humour et poésie, et fait une intervention poignante avant l’entracte quant à la lutte des intermittents. Pendant qu’elle captive le public, oratrice hors pair, clamant des vers engagés, alarmants, justes et effrayants, tous les intermittents de ce spectacle s’asseyent les uns après les autres derrière elle sur le plateau. Silence d’or dans la Grande Salle du TNT… Nous nous sommes retrouvés à la fin pour une photo « le cri du silence » destiné au gouvernement.
Ce jeune metteur en scène a respecté le théâtre Elizabethain de l’époque avec différents niveaux pour jouer sur le plateau et la mise en espace de décors amovibles. L’esthétique est très soignée. Thomas Jolly et sa compagnie La Picola Familia réserve de grande, belle et royale surprise… Vivement le cycle 2 ! |
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Mis à jour le 14/10/2014
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