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 Oratorio théâtral pour devoir de mémoire
Au plus profond de leur supplice, ayant subi la torture et les pires humiliations, le Christ et Primo Levi prononcent cette même parole : "J’ai soif..."
A partir de cette constatation, Serge Barbuscia, visant haut, a réuni dans un même spectacle l’uvre de Primo Levi Si c’est un homme, relatant son expérience vécue dans l’univers concentrationnaire, et Les Sept Dernières Paroles du Christ sur la croix de Joseph Haydn dans sa version pour piano. Serge Barbuscia est le récitant attentif de ce témoignage célèbre sur les camps, lieux de déshumanisation essentiels où sont niées toutes les qualités propres aux êtres humains. De temps à autres, sous les doigts de Roland Conil ou, en alternance, Suzanne Tiertant, la musique vient apporter à ces témoignages, d’autant plus terribles qu’ils sont dits sur un ton neutre, quelques salutaires bouffées d’air pur comme à un homme en train de se noyer.
Le dispositif scénique en forme de spirale constituée de rectangles blancs disposés autour du piano semble vouloir donner à imaginer les cercles successifs de l’Enfer de Dante. Des projections (textes, images, silhouettes humaines rappelant Giacometti...) jouent sans cesse sur de forts contrastes de noirs et de blancs pour évoquer un univers minéral où la couleur est délibérément absente, niée au même titre que toutes les valeurs humaines. Beau travail aussi dans ce domaine de la part de Sylvie Kajman...
J’ai soif est un "spectacle/anti spectacle" que sa ferveur même conduit à scruter notre monde intérieur en posant, du seul point de vue des victimes, les questions essentielles sur la destruction des valeurs humanistes générée par l’aberrante idéologie nazie et tous les totalitarismes, les souffrances infligées et subies, les atrocités commises par l’homme contre son semblable. |
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Mis à jour le 06/07/2012
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