• Trio endiablĂ© Ă  la manière d'un vaudeville, 
  • Une chanteuse provocante, trois musiciens dĂ©jantĂ©s, des textes drĂ´les et percutants, voilĂ  la recette de ce spectacle vivifiant et fantaisiste ! Ils puis en tournĂ©e en France.
  • Ne manquez pas ce spectacle Ă©bouriffant et drĂ´le qui tourne en rĂ©gion parisienne et en province !
  • ''<i>L’homme le plus aimĂ© des Français</i>'' revient parmi nous. Il nous raconte sa vie, affirmant que rien n’est dĂ©sespĂ©rĂ©.
  • Théâtre de papier, d’objets et de marionnettes, de la Cie Les Ateliers du capricorne pour les enfants (Ă  partir de 7 ans), d'après les dessins de SempĂ©.


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Une belle occasion de voir un opéra très injustement délaissé par les maisons lyriques.

INFOS PRATIQUES
Affiche du spectacle
© OpĂ©ra de Monte-Carlo
Du 17/02/2012
au 24/02/2012

Vendredi 17 (gala), mercredi 22 et vendredi 24 février à 20h, dimanche 18 février à 15h.
Opéra de Monte Carlo
Place du Casino
MONACO MONTE-CARLO
Réservations :
377 98 06 28 28
Site Internet
Il y a des "opĂ©ras historiques" comme il y a des "romans historiques". Avec, comme en cuisine, tous les ingrĂ©dients du genre : amour – ici gĂ©rontophile –, trahisons, morts, batailles, folie... En ce sens, Mazeppa est une vraie rĂ©ussite. Quasi inconnu dans l’Hexagone, cet opĂ©ra possède pourtant toutes les qualitĂ©s pour faire partie du grand rĂ©pertoire. La musique de TchaĂŻkovski ne manque pas de gĂ©nie et l’intrigue, inspirĂ©e d’un poème de Pouchkine, se dĂ©roule, comme dans les meilleurs films de sĂ©rie B, pleine d’aventures Ă  rebondissements et de hĂ©ros tragiques.

Mazeppa, chantĂ© jadis par Byron, Liszt, Hugo est Ă  prĂ©sent un vieux et glorieux chef cosaque. Sa passion pour l’Ukraine, qu’il veut indĂ©pendante, l’amène Ă  trahir le tsar Pierre le Grand et ses propres amis. MalgrĂ© son amour partagĂ© pour Maria – pas celle de West Side Story – fille de son ami KotchoubeĂŻ, il trahit ce dernier, et le fait mettre Ă  mort.

Sa défaite à Poltava, sa fuite sans gloire et la folie de Maria marquent la fin de cette fresque exaltée, de cette épopée lyrique pleine de bruit et de fureur où rien ne manque pour les amateurs du genre : poursuites sanglantes, scènes de torture, d’exécutions publiques, avec un rien d’érotisme calculé... Ce blockbuster se termine curieusement par l’une des berceuses les plus douces et les plus tendres du répertoire. Contraste garanti.

Dans la fosse, Tchaïkoswky n’y va pas avec le dos de la cuillère. Sa musique est intense, brillante, pleine de cuivres, d’influence italienne et les mélodies sont d’une réelle beauté. Enfin, l’on éprouve une certaine fascination pour le personnage de Mazeppa, figure pathétique, pleine de dialogue intérieur, poétique et pitoyable à la fois, qui, par vanité et opportunisme, ruine sa vie et celle de ceux qui l’aiment...

Importé et présenté en coproduction avec Opera Ireland, le spectacle de Dieter Kaegi fait foin de la vérité historique et situe l’action dans une Russie moderne, rendant d’un coup d’une brûlante acuité et intemporalité le livret de Victor Bourénine. Pour qui suit le travail du Zurichois, on retrouve avec plaisir et une certaine drôlerie, cette irrésistible dynamique, tous ses petits tics vus ici et là tout au long de son originale carrière, comme ces costumes un peu passe-partout qu’on dirait achetés à la Migros de Berne ou à la Placette de Lausanne... mais pourtant signés David Belugou. Ingénieux aussi les décors de Rudi Sabounghi sous les éclairages ou fumigènes de Laurent Castaingt.

La distribution vocale se reçoit comme un uppercut en pleine poitrine. Le mystère de ces voix bulgares, moldaves ou russes reste entier. Une musicalitĂ© sans faille, pour un dĂ©ferlement de dĂ©cibels qui vous ferait prendre l’œuvre de Wagner pour une agrĂ©able bluette. Quelle santĂ©, quelle vitalitĂ© quel punch chez tous les solistes et les chœurs aussi, Ă©blouissants, chantant russe comme le sympathique Pope de Nice. Stefano Visconti peut ĂŞtre fier de son travail.

Malgré quelques sons tubés au début, Tatiana Pavlovskaïa chante, avec la voix du Bon Dieu, une véhémente, volontaire hyper sensuelle Maria. Comment ne pas comprendre aussi l’attirance qu’elle éprouve pour Tomas Tomasson, Mazeppa autoritaire et déchiré comme pas deux, dont le grand arioso tout d’émotion contenue et déchirée renvoie à Onéguine ?

Le vétéran Paata Burchuladze ne fait qu’une bouchée de l’imposant Wassili Kotchoubeï, tout comme son épouse, à la scène, Elena Manistina, mezzo à entendre au plus vite, son Amnéris étant actuellement un must. Grandiose affrontement mère et fille en deuxième partie.

Impossible d’adresser un reproche sérieux à Dmitro Popov, hyper lyrique, rayonnant Andreï, solaire ténor ukrainien comme on n’en fait plus, parfait, simplement parfait et qui vous réconcilie avec les vrais-faux ténors à la mode. Joie ! Joie !!!

L’ensemble des seconds rôles (Orlik, Iskra) est de fort belle tenue. Se distingue de belle manière l’acrobatique, bien en place et virtuose cosaque ivre d’un percutant Laurent Chauvineau en grande forme. Plus qu’une silhouette, un vrai personnage.

Dmitri Juroswki et l’Orchestre philarmonique de Monte-Carlo virtuose en diable, bouillonnant et précis, ont largement contribué à donner à l’ouvrage, présenté en création monégasque, une densité exceptionnelle, obéissant aux lois des sensations, des frémissements, avec cette pointe de démonstration stéréophoniquement héroïque vraiment jubilatoire.
Mis à jour le 19/02/2012
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